Le 22 Janvier 2023,
Homélie de don Régis
Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est proche !
Nous sommes au début de l’Evangile de saint Mathieu, Jésus a reçu le baptême puis est allé au désert pendant 40 jours et va désormais commencer son ministère. Un détail nous est précisé : ce dernier événement a lieu juste après qu’il ait appris l’arrestation de Jean le Baptiste, ce qui marque une nouvelle étape. Autre détail, nous sommes à Capharnaüm, au nord d’Israël, au sein de territoires de Zébulon et Nephtali (2 des 12 fils de Jacob), or on attendait plutôt le Messie venant du sud.
Le Christ apporte une nouveauté, qui tout en s’inscrivant dans une continuité induit comme une rupture qu’il nous faut comprendre comme un accomplissement. Cette nouveauté doit provoquer la surprise, l’émerveillement pour découvrir le visage du Fils de Dieu, la puissance de sa Parole et de son action.
Nous, chrétiens, devons reconnaître qu’il est parfois nécessaire de redécouvrir la grandeur, la beauté et la particularité du Christ, car nous pourrions nous habituer à entendre cette Parole, à prier et finir par ne plus accueillir cette nouveauté qui vient du Christ.
Quelquefois les nouveaux convertis qui découvrent Jésus, nous montrent sa grandeur, combien son amour les saisit, les touche, au point d’en être chamboulés. Dans une relation au Christ, il y a toujours ce moment où le cœur est comme embrasé, car Jésus est vivant, transcendant et c’est en Lui que nous trouvons le repos.
Dans ses premières paroles, le Christ nous dit que le Royaume des Cieux est tout proche. Lorsque nous quitterons cette terre pour entrer dans le Royaume céleste, nous aurons la vision de Dieu, nous serons enveloppés de sa lumière, nous ressentirons une paix profonde avec un amour qui nous comblera en plénitude. Le Christ nous donne de pouvoir vivre déjà de cette réalité !
Toute vie spirituelle est faite de plusieurs étapes :
1/La rencontre
Tout d’abord, une rencontre a lieu où l’on réalise que le Christ est vivant et où il nous fait goûter à la réalité de ce royaume.
2/La conversion
Le Christ nous demande ensuite de le choisir, de nous tourner vers Lui, c’est une appel à la conversion. « Convertissez-vous » ! Ainsi, nous sommes appelés à répondre à cet amour particulier qu’Il a pour chacun d’entre nous.
Jésus demande à Pierre et à son frère André, puis à Jacques et à Jean de quitter leurs filets, leur métier, leur famille pour le suivre. Cela montre que la nouveauté du Christ ne se résume pas uniquement à un nouvel enseignement, mais c’est Dieu parmi nous.
Certains rencontrent le Christ mais refusent de le suivre. C’est le cas du jeune homme riche qui connaissait la Parole de Dieu et avait le désir de suivre le Christ pour entrer au Ciel. Mais il était riche et refusa de se détacher de ses biens, comme Jésus le lui demandait. Il s’agissait de son point de conversion ! Jésus avait perçu que l’attachement à sa richesse l’empêchait d’aller plus loin pour accueillir Dieu et le Royaume que le Christ est venu apporter.
Comprenons que dans toute vie spirituelle, nous avons des points de conversion, alors interrogeons-nous : cela peut être un attachement désordonné à quelqu’un, la recherche de reconnaissance ou de pouvoir, une addiction… qui nous séparent de Dieu, qui sont comme une barrière entre le Christ et nous.
Alors choisissons le Christ par-dessus tout ! Pour cela nous devons le vouloir, même si nous aurons besoin de temps, comme les catéchumènes ont besoin de temps avant d’être baptisés, afin d’identifier ce qui pourrait les empêcher d’être vraiment tournés vers Dieu. Ce cheminement continue aujourd’hui dans l’Eglise.
3/ L’accueil de l’Esprit Saint
Les apôtres reçoivent l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte et, dès lors, ils porteront du fruit. C’est également le but de notre vie spirituelle. Si nous pouvons nous convertir davantage au Christ, nous accueillerons mieux le Royaume des Cieux et l’Esprit Saint viendra embraser notre vie. Le Christ veut entrer dans nos cœurs et à travers nous grandir en ce monde.
Demandons au Seigneur de nous révéler ce qui pourrait être un point de conversion pour nous. Ayons recours à la confession, même si nous avons l’impression de toujours avouer les mêmes péchés. Cela signifie que nous voyons notre faute et nous confessons en même temps que nous avons besoin du Christ, de sa force pour avancer.
Que le Seigneur, en ce dimanche, nous donne sa Grâce pour nous aider à nous tourner vers Lui avec confiance, afin de l’aimer de tout notre cœur. Amen
Le 15 Janvier 2023,
Homélie de don Xandro
Le courage de l’agneau
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Pourquoi Jean Baptiste désigne-t-il Jésus comme l’agneau ?
Doux comme un agneau
Cet animal évoque l’innocence, la pureté de celui qui vient de naître. Jésus nous dit qu’il est « doux et humble de cœur ». L’agneau est la victime parfaite, c’est l’agneau pascal, mais aussi le serviteur souffrant de l’Ancien Testament :
« J’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir » (Jr 11,19). « Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche » (Is 53,7).
Courageux comme un lion
Dépeindre Jésus comme cet agneau doux et inoffensif, n’est-ce pas énervant ? Ceux parmi nous qui ont un tempérament plus fort regrettent peut-être un peu le Dieu de l’Ancien Testament et sont exaspérés par cette éternelle douceur inoffensive du Christianisme !
Mais n’oublions pas que l’Agneau est celui qui enlève le péché du monde, c’est-à-dire celui qui affronte le mal, qui fait face au péché, qui a le courage d’affronter les ténèbres, les forces obscures du monde. Il est celui qui précède les siens qu’il « envoie comme des agneaux au milieu des loups » (Lc 10,3). Jésus l’agneau va dans la tanière du loup, il va jusqu’à affronter le prince des ténèbres. Le Livre de l’Apocalypse le désigne comme Le Lion de Juda., mais il y va comme agneau, il est l’Agneau debout, comme égorgé (Ap 5,5-6). Comme égorgé, parce qu’abattu, mais debout, parce que victorieux. Si un lion affrontait seul une meute de loups, ce serait courageux ! Mais voici que le lion accepte de se dessaisir de sa puissance, de ses armes, de son bouclier, et il part au combat sans défense pour remporter la victoire en agneau.
Deux histoires me viennent à l’esprit pour éclairer cette force de l’agneau, cette douceur qui n’est pas faiblesse :
- Celle de Louis Zamperini, athlète olympique chrétien de la fin des années 30 et soldat. Pilote d’avion américain, il est attaqué par les forces japonaises au-dessus du pacifique et passe 50 jours dans son bateau de sauvetage. Repéché, il est fait prisonnier de guerre. Un officier japonais cherche à le briser, et demande aux 200 autres prisonniers de le frapper au visage, sous peine de recevoir eux-mêmes la sentence. Méconnaissable, le visage totalement ensanglanté, il ne cesse de se relever et reste invaincu, d’où son surnom Unbroken (Invincible).
Un peu plus tard, le même officier lui demandera de porter une poutre à bout de bras, pour être abattu dès que ses bras failliront. Dans un effort surhumain, porté par la foi, il parvient à soutenir cette poutre jusqu’à la tombée du jour et à nouveau, il remportera la victoire !
-La deuxième histoire est celle de saint Edmond Campion, un anglais du XVIème siècle sous le règne d’Elisabeth. A cette époque, les catholiques sont persécutés dans le royaume d’Angleterre et les prêtres sont mis à mort. Edmond Campion s’enfuit en France, entre dans la Compagnie de Jésus et retourne à Douai, où il écrit son fameux défi à la reine d’Angleterre (Campion’s brag) avant d’embarquer pour son pays natal et y trouver la mort certaine :
« Pour ce qui regarde notre compagnie, sachez Majesté que nous avons formé une sainte ligue, nous les Jésuites du monde entier, qui par notre nombre finirons bien un jour par triompher des menées en Angleterre. Nous avons décidé de porter avec joie la croix que vous placerez sur nos épaules, de ne jamais désespérer de votre conversion tant qu’il nous restera un homme pour votre gibet, pour les tortures de vos chevalets ou pour la mort lente de vos prisons. Nous avons calculé le coût et commencé l’entreprise, elle est de Dieu et ne peut être résistée. Ainsi fut plantée la foi, ainsi se doit-elle d’être restaurée ».
Comme des agneaux au milieu des loups
A la suite du Christ, qui nous envoie comme des agneaux au milieu des loups, ne baissons jamais les bras ! Ayons cette douceur qui soit, non pas faiblesse, mais force maitrisée, contenue, persévérante et invincible, que ce soit dans le combat contre notre péché, contre notre tentation, contre l’injustice qui sévit autour de nous, que ce soit dans l’annonce de l’Evangile dans ce monde qui ne veut pas l’entendre, mais se moque et nous insulte. Peu importe le combat, le chrétien est un homme qui, s’il se laisse abattre, se relève à chaque fois et persévère quoi qu’il arrive.
Comment le peut-il ? Jean Baptiste nous le dit : L’Esprit Saint demeure sur lui, il est fils de Dieu et tire une force inépuisable de l’amour du Père pour lui. N’ayons pas peur des coups, soyons forts et courageux, osons le combat, osons le témoignage à temps et à contretemps « Si Dieu est pour nous, alors qui peut être contre nous ? » (Rm 8, 31) Amen
Le 8 janvier 2023,
Homélie de don Régis
Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
Dieu veut se faire connaître par son fils Jésus, c’est par lui qu’Il se révèle pleinement et veut sauver tous les hommes. Seul saint Mathieu nous rapporte les circonstances de cet événement extraordinaire : trois mages en provenance d’Orient viennent pour adorer Jésus, le Fils de Dieu. Cette fête de l’Epiphanie est la manifestation de Dieu aux hommes. Elle signifie que tout homme dans le temps et dans l’espace pourra connaître Dieu par le Christ, quels que soient son pays d’origine ou sa culture, quelles que soient sa langue ou sa religion. Pour aller vers Jésus, il nous faut suivre non pas le chemin géographique des mages, mais ce chemin intérieur qu’ils ont connu pour aller jusqu’au Christ :
1/ Chercher Dieu
Souvent les hommes se plaignent d’une certaine absence de Dieu, mais ils oublient de se tourner vers Lui et ne le prient pas ! Pour trouver Dieu, il nous faut le chercher, et c’est ce que font les mages. A l’époque, on pourrait dire que la foi et la science étaient moins précises et que sans les précisions que nous connaissons aujourd’hui, il n’y avait pas de séparation. En contemplant la Création, en regardant les astres, les mages, cherchaient sans doute à connaitre le Créateur de tout cet univers. C’est là que l’étoile est apparue, ils y ont vu un signe, car Dieu donne en effet des signes (cf l’ange Gabriel à la fin de l’Annonciation ou les anges aux bergers).
2/ Se mettre en chemin
Il n’est pas possible de trouver pleinement Dieu en restant chez soi. Les mages se mettent en chemin pour aller vers ce lieu que l’étoile leur montre, sachant sans doute que le peuple Juif attendait le Messie. Ils ont besoin de connaitre plus précisément la Parole de Dieu, comme nous dans notre cheminement de foi, ils passent donc par Jérusalem, c’est là qu’ils vont pouvoir découvrir cette Parole.
3/ Accepter de recevoir la Parole de Dieu par des hommes imparfaits
Hérode apprend la venue des mages et fait venir les grands prêtres et les scribes pour connaître la Parole. Nous accordons plus de crédit aux paroles venant d’hommes convaincants, mais Dieu peut aussi nous parler par des hommes imparfaits (et au fond, comment pourrait-il faire autrement ?). Par Hérode, ils apprennent que le Messie, le roi des Juifs doit se trouver à Bethléem.
4/ Se prosterner et recevoir la Paix de Dieu
Les mages découvrent le Fils de Dieu et se prosternent devant Lui, c’est l’aboutissement de leur cheminement. Les cadeaux qu’ils lui offrent correspondent à ce regard de foi qu’ils posent sur Lui. Ces offrandes peuvent paraître surprenantes, mais il ne faut pas oublier que quelquefois l’Esprit Saint peut donner des connaissances avant même qu’elles soient pleinement révélées. Sans doute, les mages ont-ils ressenti que cet homme était vraiment roi, c’est pour cela qu’ils lui déposent de l’or. Ils ont pressenti le lien avec Celui qui est le Créateur en étant guidés par cette étoile, c’est pour cela qu’ils lui offrent l’encens réservé à Dieu. L’Esprit Saint leur révéla que cet homme serait grand, qu’il irait jusqu’à donner sa vie, ainsi ils lui apportent la myrrhe pour signifier que son corps sera embaumé.
Ces cadeaux sont le signe de la foi que les mages ont déjà pour l’Enfant Jésus. Mais ces hommes de bonne volonté reçoivent encore plus qu’ils ne donnent, ils reçoivent la paix de Dieu, cette paix qui est un don que nous recevons nous aussi après chaque rencontre avec Dieu, que ce soit avec le sacrement de réconciliation, après un temps de prière ou à l’issue de la messe.
Recherchons Dieu, allons vers Lui comme nous sommes, sans attendre d’être parfaits, en lui laissant de la place pour qu’Il vienne en nous. Que les mages qui nous montrent le chemin pour aller vers le Christ nous aident à chercher Dieu dans notre vie, à trouver ce chemin qui nous est proposé pour le rencontrer, afin de nous présenter et nous prosterner devant Lui pour mieux l’accueillir !
Le 1er janvier 2023,
Homélie de don François
Ayons confiance en la Vierge Marie, Mère de Dieu !
Lors d’une chasse au trésor, nous avons besoin d’une carte, qui nous donne un certain nombre d’indications, mais aussi d’une boussole pour nous orienter dans la bonne direction et d’un coffre qui renferme et protège le trésor recherché !
Chers frères et sœurs, la Sainte Vierge Marie, la Mère de Dieu que nous célébrons aujourd’hui est cette carte, cette boussole et ce coffre qui renferme le trésor. Oui, Marie nous permet de décrypter les indices qui nous mènent à Jésus. Elle est celle qu’annonçait par prophéties l’Ancien Testament, celle que tous les prophètes et toute l’histoire d’Israël avaient préparée pour que nous puissions parvenir au Sauveur « Voici que la Vierge est enceinte et elle enfantera un fils », nous dit le Livre d’Isaïe.
Marie est la boussole, celle qui nous donne le cap pour nous conduire sans détour, par le chemin le plus direct à Jésus.
Marie est le coffre qui renferme la totalité du trésor, Jésus-Christ. L’Eglise a très tôt insisté sur le fait que Marie est vraiment Mère de Dieu et non seulement mère du Christ fait homme. Marie est celle qui nous permet de préserver la totalité du mystère du Christ. Elle est mère parce que Dieu s’est fait homme, mais Jésus n’est pas né d’une génération seulement humaine. La virginité de Marie est le sceau, la garantie que celui qu’elle a engendré vient de Dieu. Marie est vierge, elle enfante le Fils de Dieu et elle est réellement mère. En contemplant Marie, on ne se trompe pas sur qui est Jésus : vrai Dieu et vrai homme.
Chers frères et sœurs, en ce début d’année, ayons confiance en Marie, prenons-la avec nous, elle qui nous offre son fils ! Elle est la reine de la Paix, alors demandons son intervention dans nos familles, au travail, dans notre société, dans le monde. Pour construire cette paix, il nous faut des artisans, des hommes et des femmes habités par Jésus-Christ, pleins de son amour.
Soyons avec la Vierge Marie ce coffre porteur du Christ, soyons durant toute l’année des artisans de paix pour le monde qui en a tant besoin et suivons-la avec la certitude et la confiance qu’elle nous mènera à coup sûr à Jésus, le seul et unique trésor.
Amen
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