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Homélies de Janvier

Homélie de Don François

Le 26 janvier, 3e dimanche du Temps Ordinaire, année C

Dimanche de la Parole de Dieu 


« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture »


C’est un moment historique auquel nous assistons aujourd’hui dans l’Évangile. Saint Luc, après nous avoir dit pourquoi il avait voulu mettre la vie de Jésus par écrit, nous relate la toute première homélie du Christ. Nous sommes samedi ; c’est le jour du Shabbat dans le village de Nazareth. Depuis les hameaux voisins, on se rassemble vers la synagogue, comme chaque semaine. La foule est plus nombreuse que d’habitude. Oui, car on a appris qu’aujourd’hui, c’est Jésus – ou plutôt « Rabbi Jeshua » comme on l’appelle alors – qui va être chargé de lire et de commenter la Torah, le livre sacré. Voilà quelque temps que le fils du charpentier commence à faire parler de lui. On dit même que Jean le Baptiste, son cousin, grand prophète du désert, lui a rendu témoignage. Ceux qui ont eu la chance d’entendre parler ce Jésus disent que l’on n’a jamais entendu un maître aussi sage en Israël.


Alors aujourd’hui, pas question de manquer la prière à la synagogue. On va voir ! On va enfin savoir qui est vraiment ce Jésus, et si la réputation de ce jeune rabbin est méritée. La lecture du jour prévue par la liturgie de la synagogue est tirée du livre du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. » Quand Jésus a fini de lire et referme le livre pour commencer l’homélie, on retient son souffle. Que va-t-il dire ? Va-t-il nous surprendre ? Mais Jésus se contente de quelques phrases : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »Quoi ? C’est tout ? Pour la première homélie de Jésus, on s’attendait à mieux !


Et pourtant, frères et sœurs, il faut le reconnaître, voilà le sermon le plus génial de l’Histoire. En ce dimanche de la Parole de Dieu, je voudrais essayer de vous montrer en quoi cette toute première homélie de Jésus est le modèle de toutes les homélies, mais aussi réfléchir avec vous sur ce qu’est vraiment la prédication, pour nous croyants, et ce que nous devons en attendre, chaque dimanche.


Si nous regardons l’exemple de Jésus, pouvons-nous dire que son homélie est fondamentalement un discours ? Non !

Est-ce un enseignement ou une catéchèse ? Non plus.

Est-ce un commentaire de texte ? Pas davantage.

Est-ce un témoignage ? Pas vraiment.

Et pourtant, si vous regardez bien, en quelques mots, Jésus fait tout cela à la fois !

En prononçant la prophétie d’Isaïe, et en disant qu’elle s’accomplit aujourd’hui, en sa personne, Jésus commente ; il témoigne et il enseigne : « Je suis le Messie ».


Voilà l’homélie parfaite, qui va droit au but :

• Elle cite la Parole de Dieu.

• Elle montre le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament

• Elle met au centre la personne du Christ. Si on voulait résumer avec un peu d’humour, on pourrait garder cette définition : « Une homélie, c’est court, et ça parle de Jésus ! »


Mais si on veut aller plus loin, on pourrait ajouter ceci :

Une homélie, c’est la Parole de Dieu qui devient actuelle. Comment ?

• par le fait qu’on est rassemblé (en l’occurrence, ici, dans une synagogue ; et pour nous chaque dimanche, dans une église)

• La parole devient actuelle par le fait qu’on prie ;

• par le fait qu’on écoute la Parole de Dieu ;

• par le fait qu’une personne consacrée par l’Esprit donne cette prédication.


Car le premier acteur de l’homélie : c’est l’Esprit Saint ! C’est l’Esprit Saint qui a inspiré les auteurs sacrés (comme aujourd’hui saint Luc).

C’est l’Esprit Saint qui nous fait recevoir cette parole avec foi et qui suscite en nous le désir de conversion.

Et pour que l’Esprit Saint agisse par le prédicateur, il faut que ce prédicateur soit consacré, c’est-à-dire « mis à part » pour cette mission bien particulière. Saint Paul nous l’a dit dans l’épitre aux Corinthiens : « Tout le monde n’est pas chargé d’enseigner ; il y a ceux qui ont reçu cette charge ». Comment ? Tout simplement, par l’imposition des mains, le don de l’Esprit Saint, au jour de leur ordination, pour devenir des Serviteurs de la Parole. Je ne suis pas en train de dire que les prêtres sont toujours passionnants dans leurs propos. Je me suis déjà ennuyé dans des homélies, y compris les miennes !


Souvent aussi, comme tous les prêtres, je m’avance en tremblant : « Seigneur, je ne suis qu’un homme ! Qui suis-je pour parler en ton nom ? Que veux-tu que je dise ? »

Quel abaissement et quelle confiance de notre Seigneur qui accepte d’avoir pour porte-parole des êtres fragiles, et pécheurs ! Mais ces hommes, fragiles et pécheurs, le Seigneur leur donne de parler en son nom, dans la prédication, et d’agir en son nom par les paroles sacramentelles de la confession, lorsqu’ils disent au nom du Christ « je te pardonne tous tes péchés » ou « ceci est mon corps ».


L’homélie n’est donc pas d’abord un exercice de savoir, de culture, de talent oratoire… Tout cela peut aider évidemment. Elle est d’abord et avant tout l’actualisation de la Parole de Dieu, dans une action liturgique qui l’incarne, la rend vivante, actuelle ! Une actualisation qui se fait par l’Esprit Saint, qui est l’acteur principal de la liturgie, en agissant en nous, en chaque personne qui y participe, et en celui qui prêche.

Je peux vous assurer qu’il y a des homélies qui sont données par l’Esprit Saint ! On dit parfois des choses qui sont données par l’Esprit.


Mais disons-le aussi : il y a aussi des personnes qui reçoivent mieux une homélie car elles sont davantage à l’écoute de l’Esprit Saint. Permettez-moi ces questions frères et sœurs : quelle est mon écoute pendant l’homélie ? Est-ce que je cherche à être séduit ? A être conforté dans mes idées ? Est-ce que j’accepte d’être dérangé ?

Il peut m’arriver de me sentir visé ? Tant mieux ! Mais est-ce que cela provoque un désir de conversion, ou bien cela me vexe-t-il dans mon amour propre ?

Comment est-ce je me prépare à recevoir la Parole de Dieu ? Est-ce que je la lis avant de venir à la Messe. Comment est-ce que je parle de l’homélie après la Messe ? Est-ce que je la juge, la critique ? Ou est-ce que j’en fais une nourriture pour ma semaine ?


Dans quelques instants, après avoir entendu la parole de Dieu, nous allons entrer dans le cœur de la Messe : le sacrifice de l’Eucharistie. Et c’est le même Esprit-Saint, déjà à l’œuvre dans la prédication, qui sera invoqué quand j’étendrai les mains sur le pain et le vin. Des mains consacrées dans l’Esprit pour appeler l’Esprit.

La Parole de Dieu va devenir actuelle à tel point qu’elle rendra Dieu présent ; « ceci est mon Corps, livré pour vous ».

C’est le cœur de notre foi. Parce que nous croyons à l’efficacité des paroles de Jésus. Il m’a consacré comme ministre ordonné ; il vous a consacrés, comme baptisés, à la fois prêtres, prophètes et rois, pour former le Corps du Christ, recevoir son Esprit et en être habités. Amen.

 

Homélie de Don Xandro

Le 19 janvier, 2e dimanche du Temps Ordinaire, année C


« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée.

Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » Jn 2, 11


 

Lorsque l'on veut approfondir un Evangile, il y a toujours deux questions à se poser :


1/ Que me promet Dieu à travers ce passage ? 


Manifestement aujourd’hui, la promesse de Dieu est que jamais le vin ne viendra à manquer dans nos vies. Nous sommes dans un récit hautement symbolique, il ne s'agit pas uniquement du vin au sens littéral, mais du vin qui réjouit le cœur de l’homme, le vin qui donne à nos vies sa saveur et son goût. 


Ce vin dont il est question ici, est d'une telle qualité que nos vies ne seront pas monotones mais remplies de cette joie qui vient de Dieu. C'est ce vin qui nous rassemble autour d’une fête, ce vin qui fait que les langues se délient, que les cœurs s’ouvrent, que nous sentons l’allégresse, la joie d’être en communion avec les autres.


Dieu nous dit : là où est Jésus, là où est Marie, jamais le vin ne viendra à manquer. C’est une promesse pour chacun de nous. Si nous venons auprès de Jésus, nous puiserons le vin de la vie, la joie profonde, tel que Dieu seul sait la donner, lui, qui est la source intarissable. 

Voilà la promesse fiable d’une vie en plénitude auprès du Christ ! 


2/ Qu’est-ce que Dieu attend de moi ?


C’est Marie qui donne le mot d’ordre : "Tout ce qu’il vous dira, faites-le !", et Jésus, la veille de sa mort, avec ces paroles qui ne sont autre que son testament : 


« Faites ceci en mémoire de moi »


Nous sommes réunis ici pour l’Eucharistie, parce que nous voulons venir puiser ce vin qui est transformé en Sang du Christ, sa vie donnée pour chacun de nous. 


« Aimez-vous les uns les autres »


Si nous faisons ce que Dieu nous demande, non seulement jamais nous en manquerons du vin de la vie en plénitude, nos vies seront remplies de sens, mais aussi nous serons comme ces serviteurs qui vont puiser dans les 6 jarres remplies chacune de 100 l. de ce vin nouveau, pour en apporter au monde, pour en apporter à ceux-là même qui ne savent pas d’où vient ce vin, si bien gardé pour les temps derniers. 


Il nous est dit que ni le maître du repas, ni le marié ne savaient d’où venait ce vin, seuls les serviteurs étaient informés. Nous sommes ces serviteurs et nous devons parfois accepter de travailler sans être reconnus, sans que le monde sache tout ce que nos prières, nos messes dominicales apportent au monde entier ! 

Amen. 


 

Homélie de Don Régis

Dimanche 12 janvier, Fête du Baptême du Seigneur


Faire grandir l'espérance !


En ce dimanche où nous célébrons le Baptême du Christ, rappelons-nous que nous recevons trois « cadeaux » de la part de Dieu au jour de notre baptême : la foi, l’espérance et la charité. Ce sont les trois vertus théologales qu’Il nous donne pour être en communion avec lui. 


Habituellement nous acquérons les vertus par la répétition des actes, par notre bonne volonté. Là ce sont des vertus que Dieu nous donne avant même que nous ayons besoin de les exercer. 


La foi nous permet de mieux connaître Dieu, Lui qui est infiniment grand.


La charité, c’est cet amour qui circule entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et qu'il veut partager avec nous pour que nous puissions aimer notre prochain. 


L’espérance, c’est pour mesurer que Dieu est à nos côtés, pour avancer jusqu’à lui. C’est l'image de ces parents qui se penchent vers leur enfant pour l’aider à grandir, pour qu’il puisse devenir adulte. Ils lui tendent la main, l’accompagnent. 


Grand cadeau que Dieu nous fait par ces vertus, en attendant le face à face !

Même si ces vertus viennent d’abord de Dieu, nous pouvons les faire grandir en nous. 


Nous pouvons faire grandir la foi en écoutant la Parole que le Christ nous donne, en l’accueillant avec confiance, en étant attentifs aux motions de l’Esprit Saint qui se fait connaître à nous.


Nous pouvons grandir dans la charité, en accueillant l’amour que Dieu nous donne, en lui disant que nous l’aimons, en le manifestant concrètement dans l’amour du prochain. 


Mais comment faire grandir l’espérance ? 

Grande question que je nous pose, alors que nous sommes entrés dans l’année du jubilé et que le pape nous demande d’être des pèlerins d’espérance. 


Vivre l’espérance de manière concrète, c’est vivre dans l’instant présent et croire que Dieu nous donne toujours sa force pour l’accueillir et pour aller vers Lui. 


Chaque soir dans la prière, regardons comment Dieu a été présent aujourd’hui, comment il s’est manifesté à nous, comment il nous a soutenus. Dieu n’est pas absent de notre vie, c’est nous qui sommes bien souvent aveugles. Plus nous voyons sa présence et plus nous pouvons grandir dans l’espérance, 


Être pèlerins de l’espérance, c’est s’appuyer chaque jour sur l’amour de Dieu, lui qui nous offre jusqu’au salut de notre âme, et en cette année jubilaire, la rémission des péchés et de ses conséquences.

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