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Homélies de Mai à Août 2024

  • saint Jean-Baptiste
  • 16 mai 2024
  • 20 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 mai


 Homélie de Don François,

Le 11 août 2024, 19e dimanche du Temps Ordinaire, année B


"Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ;

si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement."

Jn 6, 51


La première lecture d’aujourd’hui nous rapporte les tribulations du prophète Elie, poursuivi par les soldats de la méchante reine Jézabel qui a rétabli les cultes païens en Israël et rompu l’Alliance avec le Dieu unique. Traqué jour et nuit, Elie est contraint de se réfugier au désert. Épuisé et sans espoir, le prophète craque : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. »


Chers frères et sœurs, qui parmi nous n’a jamais connu ces moments d’accablement, de désespérance face aux difficultés de la vie ? Sans compter la résignation et les « à quoi bon ? » devant notre propre péché ? Nous connaissons tous cette petite musique intérieure : « Tu n’y arriveras pas », « la sainteté n’est pas faites pour toi », « et puis regarde d’où tu viens, et ton passé… » Cette voix n’est pas celle de Dieu, mais celle du démon !

Pour venir en aide à son prophète, Dieu envoie son ange pour dire à Elie : « Lève-toi et mange ! » Elie se lève, mange, et retrouve les forces pour monter jusqu’à la montagne de Dieu. Oui, la vie chrétienne est une ascension ; une longue marche vers Dieu. Si les marathoniens et les athlètes olympiques ont besoin de boissons et de barres énergétiques ; le chrétien se nourrit quant à lui de cette nourriture vivante qu’est l’Eucharistie. Et les sportifs le savent ! Il ne faut pas attendre d’avoir faim pour manger ! Sinon, attention à la fringale. Manquer de sucre lorsqu’on est au sommet de la course ou au milieu du sprint, et c’est la défaite assurée ! L’Eucharistie est mon « pain pour la route », pour garder la foi et la force dans mon combat spirituel.

Si l’Eucharistie est également appelée le « pain des forts », ce n’est pas pour la réserver à quelques-uns, mais pour souligner qu’elle nous apporte Celui qui peut nous rendre vraiment forts. Jésus l’affirme : ce qu’il va donner dans l’Eucharistie surpasse toute nourriture. Même la manne que les Hébreux recevaient de Dieu dans le désert n’atteignait pas cette valeur. Il ne s’agit plus d’un pain « envoyé par Dieu » mais d’un pain qui EST Dieu ; un pain qui donne la Vie éternelle, car il contient Celui qui EST la Vie éternelle.


Si l’on comprenait vraiment ce qu’est l’Eucharistie, on en mourrait. Non pas de peur, mais d’amour ! Devant ce don si grand et incomparable, le croyant se sent tout petit et s’interroge : « Suis-je prêt ? » Communier ou ne pas communier ? Telle est la question !

Dans sa première épitre aux Corinthiens, Saint Paul amorce une réponse : « On doit s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe ». Puis il ajoute une mise en garde qui peut faire frémir : « Celui qui mange et qui boit, mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur. »

Pour communier, il y a donc premièrement un critère de foi : être baptisé bien sûr, mais croire également que Jésus est réellement présent dans l’Eucharistie. Or, cela ne se découvre pas immédiatement. Il faut acquérir un regard de foi. Remarquez que les apôtres n’ont pas reçu la communion dès le début du ministère de Jésus, mais bien à la toute fin, le soir de la Cène du Jeudi Saint, après trois ans d’enseignement et de vie avec Jésus ! Cela signifie : pas de communion sans préparation.


Mais il y a aussi un critère moral. L’épitre aux Éphésiens semble placer la barre assez haute. Il nous faudrait éliminer de notre vie : « amertume, irritation, colère, éclat de voix ou insultes et toute espèce de méchanceté ». Rien que ça ! Sachant la difficulté de ce qu’il préconise, Saint Paul précise « cherchez à imiter Dieu ». Sans doute est-ce difficile à réaliser ! Mais au moins, « chercher », désirer ; vouloir essayer. C’est ce que l’on peut appeler « le désir du désir » : « je ne le vis pas – ou pas encore – mais je VEUX le vivre ! » Et j’essaye dans prendre les moyens, même si je chute.

En revanche, si je sais avoir péché gravement ; si je sais ne pas vivre en conformité avec les commandements du Seigneur et que je n’ai aucune intention de changer mon comportement, alors je mens au Seigneur et je me mens à moi-même. Autrement dit, il n’y a pas de communion possible sans contrition ; sans regret sincère de mes péchés.

Toutes mes fautes, pourtant, n’ont pas la même gravité. Pour les péchés que l’on pourrait appeler « ordinaires » ou « véniels », la pénitence est intérieure et fait partie intégrante de la liturgie. En effet, au début de chaque messe, nous commençons par reconnaître nos péchés. Puis, le prêtre prononce cette absolution pour tous les fidèles et pour lui-même : « Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la Vie éternelle ». Enfin, juste avant la communion, le prêtre élève l’hostie pour que tous la regardent. En nous frappant la poitrine, nous disons alors : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ».

Chers frères et sœurs, disons-le une fois pour toute : ni vous ni moi ne sommes dignes, puisque la liturgie nous le dit ! Mais nous veillons à être « le plus digne possible », par la grâce de Dieu.


Restent cependant les péchés que l’on appelle « mortels », dans le sens où ils anéantissent notre communion avec Dieu. Ce sont les péchés pleinement conscients et volontaires qui portent sur une matière grave ou en opposition directe avec les commandements de Dieu. Par ces actes, nous lâchons la main du Seigneur, et comme la reine Jézabel nous préférons l’idolâtrie – de nous-même, du corps, de l’argent et des biens, du pouvoir – plutôt que l’adoration du Dieu unique. Il nous faut alors l’aide de Dieu, par le sacrement de confession, pour renouer le lien rompu.

« Suis-je en état de grâce ? Suis-je apte à recevoir le Seigneur ? » Nous aimerions bien avoir des listes, des critères clairs et précis ! Mais la chose est trop intime, trop sacrée, pour être réduite à une équation mathématique.

Comme Jeanne d’Arc, il nous faudrait toujours avoir au cœur une sainte inquiétude. Cette jeune femme extraordinaire et pourtant si simple avait tout compris, et résuma parfaitement l’enjeu lorsqu’on l’interrogea sur son état de grâce, en disant : « Si j’y suis, que Dieu m’y garde ; si je n’y suis pas, qu’Il m’y mette ! »

Être en état de grâce ne signifie pas être parfait ou libre de tout péché. Nous l’avons dit : l’approche vers la communion ne peut être que pénitentielle.


Aujourd’hui la Parole de Dieu nous appelle à compter sur Dieu ; à aller vers Lui avec confiance. Elle nous encourage aussi à nous rendre digne de lui, autant que nous le pouvons, et à ne vouloir faire qu’un avec Lui ; lui le « pain vivant », « donné pour la vie du monde » ; pour MA vie.

Alors oui, Seigneur, je t’aime. J’ai besoin de toi. Je crois en toi. Je sais à quel point je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole, et je serai guéri.




Homélie de Don François,

Vendredi 9 août 2024, fête de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix


Aujourd’hui, nous fêtons sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, connue également sous le nom d’Edith Stein !


Issue d'une famille juive de 7 enfants, elle perdit rapidement son père. Sa mère, très pratiquante, suivant toutes les règles du judaïsme, essaya de transmettre la foi juive, mais tous ses enfants ne suivirent pas la religion de leur mère.

Ce fut le cas d’Edith Stein qui fut séduire par la philosophie et débuta des études universitaires. A cette époque, pour elle, la vérité est à chercher uniquement dans cette voie-là. Plus tard, elle dira : celui qui cherche la vérité, consciemment ou inconsciemment, cherche Dieu. Elle deviendra une brillante philosophe et sera une des toutes premières femmes à obtenir un doctorat de philosophie avec mention et félicitations du jury.

C'est le décès d’un de ses professeurs de philosophie qui déclenche sa conversion. Lui-même juif, il s'était converti au christianisme. Sa veuve aura une influence sur Edith qui voit cette femme porter sa croix. Cela marque le début de sa réflexion et de son amour de la croix, d’où son nom de religion : Thérèse-Bénédicte de la Croix.

Elle demande le baptême après avoir étudié seule le catéchisme, l’histoire de l’Eglise, la vie des saints, la liturgie de la Messe. Elle sera baptisée en 1922 et, assez rapidement après sa conversion, son grand désir, c'est d’entrer au Carmel, ce qu’elle fera en 1933, suite à la lecture des écrits de sainte Thérèse d’Avila.

A cette époque, certains religieux sont envoyés en Hollande, mais l’épiscopat hollandais prend position contre le nazisme dès 1942 et le gouvernement nazi organise une répression sur tous les prêtres et religieux, qui seront déportés dans les camps de la mort.

Edith sera envoyée dans le camp d’Auschwitz, son exécution arrivera très vite, fin 42.

Ces quelques semaines en camp vont permettre d’édifier toutes les personnes qui diront que cette religieuse était une rayon de soleil et de paix. Elle trouvait des ressources mystérieuses, avec le Christ sur la croix. Elle témoigna d’un grand amour dans son martyre, comme Notre Seigneur sur la croix.

Puissions-nous prendre exemple sur Edith Stein, dans sa recherche de la vérité, dans son amour de la Croix, elle qui nous invite à suivre le Christ et à donner notre vie jusqu’au bout ! Amen.



Homélie de Don François,

le 21 juillet 2024, 16e dimanche du Temps Ordinaire, B


« Venez à l’écart dans un endroit désert,

et reposez-vous un peu. »

Mc 6, 31


Aujourd'hui dans l'Evangile, Jésus emmène les Douze dans un lieu désert, inhabité. Nous aussi, nous avons besoin de cette mise à l’écart pour que Dieu parle à notre âme.

Durant tout l’été, Jésus nous invite au silence et à la solitude, car il sait que c’est bon pour nous.

Le désert est ce lieu où il n’y a pas tous ces biens de consommation, toutes ces attaches matérielles dans lesquelles nous mettons notre bonheur.

Jésus, au contraire, nous invite à nous dépouiller, afin d’être plus heureux, et à laisser la place à l'imprévu de Dieu.

Laissons-nous enseigner par le Christ, lisons sa Parole, prenons le temps de nous former dans la foi par un livre de spiritualité, par l’enseignement d’un saint, d’un pape, un livre de prière qui va vraiment nous nourrir !


Notre corps, notre psychisme ont besoin de repos Après une année harassante au travail, les soucis d’une famille, vouloir prendre un temps pour soi est bien légitime !

Mais attention, derrière ce besoin peut se cacher une volonté de s’auto accomplir, de faire son bonheur tout seul ; alors que le vrai repos, les vraies vacances, c’est se désencombrer de soi-même, c’est se libérer de ses addictions, de la tyrannie de l’instant, de la recherche des bonheurs futiles qui ne feront jamais le vrai bonheur.

Chers frères et sœurs, cette période estivale est le moment idéal pour aller à la source de la vie, à la source de la vraie joie : le Christ. !


Pour illustrer cette invitation du Seigneur à aller à l’écart nous reposer près de Lui, voici ces quelques mots de saint Augustin :

'Plus près de toi, mon Dieu,

J’aimerais reposer : c’est toi qui m’as créé,

Et tu m’as fait pour toi ;

Mon cœur est sans repos

Tant qu’il ne demeure en toi. Amen.'



Homélie de Don Antoine

Mardi 16 juillet 2024, Mémoire de Notre-Dame du Mont-Carmel


Aujourd'hui nous fêtons la Vierge Marie !

Ce 16 juillet, c'est la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel !


Cette fête est intimement liée à la naissance et au développement de l’ordre du Carmel, fondé à la suite des croisades. De pieux chrétiens qui se retrouvaient en Terre Sainte, décidèrent d'aller sur le Mont-Carmel, lieu où le prophète Elie vivait dans la solitude et la contemplation. A partir de ce moment-là, ils établirent une petite chapelle sur le mont.

Cet ordre initié vers 1209 connut des difficultés. En effet, le Concile de Latran en 1215 décida de mettre un peu d’ordre en supprimant tous les ordres récents pour les rattacher aux Franciscains ou aux Dominicains. Les Carmes ont beaucoup prier Notre-Dame pour pouvoir survivre dans cette tourmente et le pape leur permis de demeurer.


En 1274, le Concile de Lyon a entériné la suppression de 22 ordres et la question de supprimer l’ordre du Carmel se posa à nouveau. Le 17 juillet 1274, il y a 750 ans, un vote permit la survie de l’ordre. Pour fêter cela, les Carmes ont souhaité cette fête de Notre-Dame du Mont-Camel. Le 17 étant la saint Alexis, la fête fut avancée au 16 !

Aujourd’hui, nous connaissons surtout Notre-Dame du Mont-Carmel grâce au scapulaire du même nom. Il s’agit à l’origine du vêtement des moines posé sur leurs épaules – scapula - recouvrant le torse et le dos.

Saint Simon Stock, un des supérieurs du Carmel eut une vision favorisant largement le port de ce scapulaire, afin de pourvoir obtenir des grâces de la Vierge Marie.


Encore aujourd’hui, cette étoffe de tissu reliée par un fil est portée par ceux qui décident de recevoir le scapulaire.

Il est le signe visible de :

- Notre appartenance spirituelle à cette grande famille religieuse du Carmel qui nous pousse à vivre la contemplation, ce cœur à cœur avec le Seigneur, dans des temps de silence et de solitude.

- La consécration à la Vierge Marie, car ce vêtement lui appartient, ainsi nous nous mettons sous sa protection.

- Le désir de conversion, en vivant particulièrement la chasteté, mais aussi cette vie de prière.

De nombreuses grâces sont accordées à ceux qui portent ce scapulaire. Pour ceux qui l’ont déjà reçu, c’est l’occasion aujourd’hui de renouveler notre désir de consécration à la Sainte Vierge, ce cheminement vers la sainteté ; et pour ceux qui ne le portent pas encore, il est toujours possible de se consacrer à la Vierge Marie, soit en recevant le scapulaire, soit d’une autre manière, par la prière.


Demandons à Notre-Dame du Mont-Carmel d’entrer dans cette contemplation de Dieu, elle qui méditait ces choses dans le secret de son cœur.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.



Homélie de Don François

Dimanche 14 juillet 2024, anniversaire de la dédicace de la Cathédrale


« Que ce temple soit sanctifié et consacré

au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !»


Il y a 804 ans, en 1220, commençait la construction de cette cathédrale. Si nous ne connaissons pas avec certitude l’année de sa consécration - ou de sa dédicace - nous en connaissons en revanche le déroulement.

Remontons le cours des siècles et visualisons ensemble cette cérémonie extraordinaire :

Par un dimanche matin de juillet, toute la ville d’Amiens s’est rassemblée sur le parvis de la jeune cathédrale enfin achevée. Pas un habitant ne manque à l’appel. La foule compte même des grands de tout le Royaume venus assister à la cérémonie.

L’évêque se rend alors devant la grande porte de la cathédrale encore fermée. Il bénit l’eau pour asperger à trois reprises les murs extérieurs. Puis avec sa crosse, il trace une croix sur le seuil de la grande porte. Tandis que les fidèles entrent dans la cathédrale, le chant de la litanie des saints résonne, puis l’évêque monte à l’autel où il trace cinq croix, comme les cinq plaies du Christ. Sur les piliers, l’évêque fait ensuite l’onction des douze croix de consécration avec le saint chrême, et dit à chaque fois : « Que ce temple soit sanctifié et consacré au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ».

Eau bénite, signe de croix, invocation de la Trinité et des saints, onction de saint chrême… La liturgie de la dédicace s’inspire largement des rites du baptême, comme si la cathédrale était une personne, comme si elle avait une âme !

La Bible et la liturgie font sans cesse le parallèle entre le Temple, le lieu de culte, et le corps. Notre corps individuel, personnel, mais aussi le corps collectif que nous formons, l’Église. Saint Paul nous interpelle : « Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un temple de l’Esprit-Saint ! » Et il ajoute : « Vous êtes le corps du Christ et, chacun pour sa part, est membre de ce corps ». Cette comparaison entre le temple et le corps, nous la retrouvons dans la liturgie de la consécration d’une cathédrale qui s’apparente au jour de notre baptême où Dieu vient prendre possession de notre corps et y habiter par son Esprit.


L’acte fondateur d’une cathédrale, comme de toute église, ce n’est donc pas « la pause de la première pierre » ni même « l’inauguration » avec les discours officiels, la coupure de ruban et les petits fours. C’est d’abord l’acte de foi des bâtisseurs. Puis, ce qui fait qu’une cathédrale est achevée, c’est sa consécration. Pour que ce bâtiment fait de main d’hommes devienne « la maison de Dieu », il faut que Dieu vienne en prendre possession ; il faut qu’il vienne y habiter. « Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, les bâtisseurs bâtissent en vain » dit le psaume.

Ainsi, nous comprenons que la Messe, l’Eucharistie, est à la fois le point de départ et le point d’arrivée de toute construction de cathédrale. Ici, tout est pensé à partir de la célébration de la Messe et pour la Messe.

La forme du bâtiment d’abord : une grande croix. Une grande croix pleine de lumière, qui rappelle le sacrifice du Christ sur le Golgotha ; ce grand acte d’amour de Dieu qui a illuminé toute l’histoire des hommes.

Au-dessus de l’endroit où se célèbre le sacrifice de la Messe : une flèche, comme un doigt pointé vers le Ciel qui nous invite à adorer le Père « en esprit et vérité ».

La seule raison qui explique que notre pays se soit couvert d’un blanc manteau d’églises, ce n’est pas l’essor technique ou économique ; c’est la Foi ! C’est l’amour de l’Eucharistie qui a suscité l’élan incroyable des bâtisseurs de cathédrale ; car avant d’être une aventure architecturale, une cathédrale est d’abord une œuvre de foi. Aurait-on travaillé avec autant de passion et de folie même, pour bâtir un musée, un théâtre, un palais ? Évidemment non !

Cette construction de pierre doit donner à voir une autre construction, invisible : la Jérusalem céleste décrite dans le livre de l’Apocalypse, autrement dit, l’Église ; cette Église qui, sur la Terre comme au Ciel, est fondée sur les douze colonnes que sont les apôtres, et qui accueille en son sein « des hommes de toutes langues, peuples et nations » pour les unir dans une même foi. Qu’il soit grand ou petit, puissant ou mendiant : chacun trouve ici le même accès à Dieu. Et par notre participation, ensemble, à la liturgie, nous participons déjà à la vie divine.

Dieu ne souhaite pas garder sa maison inhabitée. Il veut en faire une maison de joie et de fête. Nous l’avons entendu dans la première lecture ; par l’intermédiaire du prophète Isaïe, Dieu fait une promesse à ceux qui observent le sabbat, c’est-à-dire le jour du Seigneur, jour de la Résurrection : « Je les comblerai de joie dans ma maison de prière ». Mieux encore, « sa » maison, Dieu veut en faire « notre » maison : « car – dit-il – ma maison s’appellera ‘Maison de prière pour tous les peuples’ ».


Chers frères et sœurs, comment sanctifions-nous le dimanche ?

Comment venons-nous dans la maison du Seigneur ?

Est-ce que je considère réellement le dimanche comme ce qu’il est – le véritable commencement de ma semaine – ou bien comme la fin de mon week-end que la Messe va – malheureusement – venir écourter ?

Est-ce que je m’en vais « dans la joie à la maison du Seigneur », ou est-ce que j’y vais en trainant les pieds ?

Est-ce que je repars de la Messe comme on repart du supermarché, ou est-ce que je prends le temps de l’action de grâce, avec Dieu et avec mes frères et sœurs ?

Est-ce que j’ai l’audace d’inviter mes proches à venir rencontrer Dieu dans sa maison ?

Comme le dit Saint Augustin : « Ce que nous voyons réalisé ici physiquement avec les murs doit se réaliser spirituellement avec les âmes. Ce que nous regardons ici accompli avec des pierres et du bois doit s’accomplir dans nos corps avec la grâce de Dieu ».

L’architecte en chef, c’est le Père ; le modèle, c’est le Christ ; l’artisan, c’est l’Esprit Saint. Le ciment entre toutes les pierres, c’est la charité.

Comme à Zachée, Jésus nous lance cet appel : « aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison ». Comme Zachée, nous sommes pécheurs. Nous sommes même « de petite taille » dans une telle cathédrale, et plus encore devant l’immensité et la perfection de Dieu.

Mais en venant au milieu de nous, dans l’Eucharistie ; en faisant de « sa » maison « notre » maison ; Dieu ne nous montre pas seulement sa grandeur, il nous montre aussi la grandeur de l’homme.

Oui, toi qui es venu ce matin dans cette cathédrale : Dieu t’a ouvert sa maison. Tu lui as ouvert la tienne par la beauté de ta tenue, ta génuflexion, ton signe de croix avec l’eau bénite, ton silence et ta louange. Et maintenant que nous allons offrir le sacrifice, offre-toi au Seigneur ! Car plus que n’importe quelle cathédrale, la maison où il veut habiter, c’est celle de ton cœur. Le tabernacle où il veut demeurer, c’est ton âme !

Alors tu seras cette « pierre vivante » avec laquelle Dieu édifie son Église ;

alors tu seras le Temple de l’Esprit Saint. Amen.




Extrait de l'homélie de Don Régis

Le 30 juin, 13e dimanche du Temps Ordinaire, B


« Va, ta foi t’a sauvée ! »


Aujourd'hui dans l’Evangile, Jésus arrive en barque du côté de Capharnaüm. Nous sommes dans les débuts de son ministère, mais déjà la puissance d’action de Jésus est évidente, il attire à lui.

Jaïre, le chef de la synagogue vit un drame, sa fille est en train de mourir, il interpelle et supplie Jésus de la guérir.

Une autre histoire s'insère, une femme ressent le besoin d'entrer en contact avec Jésus. Bien que considérée comme impure, elle se faufile parmi la foule oppressante et touche son vêtement. Le geste aurait dû resté inaperçu, mais en le touchant, une force est sortie de Jésus. Il s’arrête et la cherche.

Imaginez le regard profond du Christ, ce regard qui exige la vérité, avec une telle douceur que l'on ne peut que se laisser toucher intérieurement ! Cette femme a su dépasser la foule et s'en remet au Seigneur.

"Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal."

Jésus continue son chemin. A présent, on annonce à Jaïre que sa fille est morte. Jésus écarte lui-même la foule et va vers cette jeune fille. Malgré les moqueries, il lui prend la main et lui redonne vie. Le Christ n’a aucune limite pour ceux qui savent s’en remettre à lui.


"Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! "

Dans notre relation au Christ, il y a forcément pour nous aussi des obstacles à franchir, venant des autres, des événements, de notre propre nature. Mais ne nous arrêtons pas là pour autant, franchissons ces obstacles pour obtenir les grâces du Seigneur !

Les limitations ne viennent pas de Dieu, elles viennent des hommes. On a parfois bien du mal à s’affranchir du regard des autres, des moqueries, on peine à dépasser sa propre timidité…Parfois, la honte nous envahit. Le Seigneur sait parfaitement que nous sommes pécheurs, il veut simplement que nous fassions la vérité sur nous-mêmes. N'oublions pas que le Christ est maître de la vie, du temps, des événements, rien ne lui échappe.

Alors, allons vers le Seigneur !

Pensons à ces jeunes qui communient aujourd’hui pour la première fois, et qui, dans leur progression spirituelle, vont dire à Jésus qu’ils croient en lui, qu’ils l’aiment de tout leur coeur.

Comme eux, soyons émerveillés par ce Dieu qui nous rejoint, posons un acte de foi et laissons le Seigneur agir !




Homélie du 26 mai 2024, 1er samedi du mois

Solennité de la Sainte Trinité, Professions de foi

Par don François


Communique-moi ton Esprit d’Amour Seigneur !


Chers frères et sœurs,

Au tout début de cette Messe, nous avons tous fait le même geste, celui du signe de la croix par lequel nous invoquons la Sainte Trinité :

« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».

Puis, immédiatement après, je vous ai salués en disant :

« La grâce de Jésus, le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père,

et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous. »


Jésus ; le Père ; l’Esprit-Saint.

Vous avez remarqué que pour chacun d’eux, un synonyme est utilisé :

la grâce, l’amour, la communion.

3 personnes, mais un seul et même Dieu.

Un même Amour, mais 3 manières de le donner.


Parler de la Trinité, c’est donc parler des 3 manières que Dieu a de nous aimer, comme Père, par le Fils et dans l’Esprit.


Commençons par Jésus.

Pourquoi par Jésus plutôt que par Dieu le Père ?

Et bien tout simplement parce que Jésus est Celui par qui nous connaissons le Père. Sans Jésus, nous ne saurions pas que Dieu est Père, et nous ne pourrions pas recevoir le Saint-Esprit.

Nous l’avons entendu dans l’évangile d’aujourd’hui : « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ». Avant cela dans l’évangile, Jésus avait dit « Qui m’a vu a vu le Père », et encore « L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom vous enseignera toute chose ».

Nous croyons donc en la Sainte Trinité, tout simplement parce que nous croyons en Jésus qui nous l’a révélée.


1. Pour parler de l’amour de Jésus nous avons utilisé le mot de « grâce ».

« Grâce » signifie « aide » ou « secours ». « Grâce » est également un synonyme de beauté, de perfection… Parler de la « grâce de Jésus », revient à dire que Jésus est à la fois Celui qui m’aide, qui me soutient, qui m’a sauvé du péché et de la mort ; mais également celui qui me rend meilleur, qui m’aide à devenir vraiment moi-même.


2. Après la « grâce de Jésus », nous avons parlé de « l’amour de Dieu le Père ».

Dieu est Père car il donne la vie. Il est mon créateur. Il existe avant moi, et il m’aimait avant même que j’existe. Si je suis son « fils », sa « fille » ; cela signifie que je peux avoir une relation personnelle avec lui. Cet amour paternel de Dieu, c’est un amour qui me fait avoir confiance dans la vie et confiance en moi-même. Un enfant qui se sait aimé par son père est un enfant qui n’aura jamais peur, un enfant qui sait qu’il ne sera jamais abandonné, et que son père sera toujours là quand il en aura besoin.

Dieu le Père est Celui vers qui je me tourne quand j’ai besoin d’être pardonné pour repartir de l’avant.


3. Et enfin, il y a « la communion de l’Esprit-Saint ». La communion, c’est l’autre nom de l’amour. L’amour qui me met en relation avec Dieu et avec les autres. L’Esprit-Saint est ce feu qui répand l’amour de Dieu en nos cœurs pour le propager.

Tu n’arrives pas à aimer Dieu ? Tu n’arrives pas à aimer ton frère, ta sœur, tes parents, tes enfants, ton conjoint ? Prie ! Supplie l’Esprit-Saint !!! « Communique-moi ton Esprit d’Amour Seigneur ! »


Chers frères et sœurs, vraiment, nous ne comprenons pas la Trinité !

Je vous en parle depuis 5 minutes, mais au fond… sommes-nous plus avancés ? La réalité est que, si nous ne comprenons pas la Trinité, c’est parce que nous ne savons pas aimer.

Dieu est Trinité, parce qu’il est Amour ; et il est Amour parce qu’il est Trinité.

L’amour vrai se donne, se reçoit et s’échange.

Bien loin des fausses manières d’aimer qui cherchent à profiter, à posséder, à dominer…

Les athées, les musulmans ou les sceptiques vous diront que Dieu ne peut pas être Trinité. Vous pourrez bien sûr leur expliquer ce que vous voudrez… Mais au fond, l’amour ne s’explique pas ; il se vit. Ce n’est donc que par la prière que nous découvrons vraiment la Trinité. Elle est cet acte d’amour qui unit l’homme à Dieu. C’est là que je me découvre aimé du Père, du Fils et de l’Esprit.


Chers frères et sœurs, en cette fête de la Sainte Trinité, prenons conscience que nous sommes faits pour l’amour, car nous sommes faits pour Dieu ;

que nous manquons d’amour, car nous manquons de Dieu ;

que rien n’est plus important que l’amour, car rien n’est plus important que Dieu.


Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.


Homélie du 4 mai 2024, 1er samedi du mois

5e semaine du Temps Pascal

Par don Xandro

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Confions-nous et confions toute l’Eglise à la Vierge Marie !

 

Durant tout le mois de mai, et particulièrement en ce 1er samedi du mois, l’Eglise nous propose d’honorer la Vierge Marie, de nous tourner vers elle, de la prendre comme modèle, de recourir à son intercession, pour qu’elle puisse prier pour nous auprès de son Fils.

 

Rappelons-nous que la Vierge Marie est indispensable depuis les origines de l’Eglise. Dieu n’aurait pas pu s’incarner sans elle. De la même manière, l’Eglise n’aurait pas pu naître sans elle, l’Esprit Saint n’aurait pas pu descendre sur nous s’il n’y avait pas eu Marie au milieu des Apôtres.

Tout au long de ce mois de Marie, faisons de la prière une priorité absolue, nous qui attendons l’Esprit Saint à la Pentecôte, et qui avons ce désir missionnaire de porter la Bonne Nouvelle autour de nous. Cela n’est rendu possible que si nous restons comme Marie et avec Marie, enracinés dans la prière.

 

         Marie n’est pas seulement un modèle, elle est celle vers qui nous nous tournons afin qu’elle intercède pour nous. Nous croyons que par l'intercession puissante de la Vierge Marie, nous pouvons obtenir les grâces du Ciel, elle qui est le canal par lequel nous allons vers le Seigneur et par lequel le Seigneur déverse ses grâces sur nous. Lorsque nous avons du mal à recevoir ce que le Seigneur veut nous donner, la Vierge Marie, avec toute sa douceur, sa tendresse et sa délicatesse de mère, nous rend capables d’accepter les grâces du ciel.

 

Alors, confions-nous, ainsi que toute l’Eglise, à la Vierge Marie, avec beaucoup de confiance tout au long de ce mois de mai ! Amen.

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