Homélie de don Edouard,
Le 2 Février, Présentation du Seigneur au temple
Nous voici dans le chœur de la cathédrale qui est entouré de deux grandes figures : Notre-Dame des douleurs dont le cœur est transpercé par un glaive et saint Joseph, le père adoptif de Jésus.
Quarante jours après la naissance de Jésus, le temps de Noël est achevé, Joseph et Marie, afin d’accomplir la loi, sont allés avec discrétion et humilité présenter l’Enfant Jésus au temple. Seuls un vieillard et une veuve de 84 ans semblent présents, attendant, à l’intérieur du temple, la Consolation d’Israël. Joseph, l’homme juste et Marie, pleine de Grâce, ont cette qualité profonde d’être dociles à l’Esprit Saint. Joseph écoute l’ange du Seigneur qui lui parle en songe, il a une conscience droite et un cœur juste. Marie, quant à elle, est sous l’action de l’Esprit Saint dans tout ce qu’elle accomplit.
Le vieillard Syméon et la prophétesse Anne attendaient dans le temple depuis bien longtemps. Comme Jean Baptiste - dont la Face retourne au Trésor de la cathédrale jusqu’au 24 juin - le vieillard Syméon et la prophétesse Anne, sont à la charnière de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils sont tellement à l’écoute de Dieu, tellement à la recherche de sa Parole, tellement à l’affût du Messie, qu’ils vont le reconnaître. Ils ont tellement désiré le voir, que ce désir est devenu une espérance et cette espérance est devenue une réalité. Quelle récompense pour le vieillard Syméon et la prophétesse Anne, qui, sous l’action de l’Esprit Saint, avaient acquis cette certitude au fond d’eux de reconnaître Jésus lorsqu’ils le verraient !
Faut-il que nous patientons jusqu’à un âge avancé pour être, nous-aussi, dociles à l’Esprit Saint ? En effet, le temps nous y aide. Avec les années, en nous se forme une sorte de patine, nous gagnons en maturité et en souplesse intérieure, à tel point que nous sommes alors dociles au moindre murmure de l’Esprit Saint. Cela peut se manifester par une intuition, une illumination, un désir dont nous savons que l’origine est en Dieu. Nous tirons des leçons de nos expériences, et développons, petit à petit, cette capacité à discerner ce qui vient ou ne vient pas de Dieu.
Que c’est beau d’être de plus en plus docile dans la main de Dieu ! Mais pour cela, quelles dispositions nous faut-il prendre ?
Le désir de l’Esprit Saint
Il est avant tout nécessaire de désirer l’Esprit Saint, car celui qui désire aime déjà et a l’espérance de recevoir ce qu’il désire. Syméon et Anne ont cultivé ce désir qui est devenu une joie une fois le désir atteint.
La prière
Syméon et Anne sont restés longtemps dans le temple, nous aussi déambulons en présence de Dieu dans la cathédrale, tout en priant. Etre chrétiens, c’est être dociles à l’Esprit Saint, et cela n’est absolument pas possible sans la prière !
Le Chœur Notre-Dame aujourd’hui prononce son engagement et, à travers le déchiffrage et le chant des notes, chaque choriste essaie de rentrer dans l’esprit du compositeur, dans l’Esprit de la Parole, dans le génie de Dieu, d’être sous le souffle de l’Esprit Saint pour que ce soit Dieu qui chante à travers eux. Cela est vrai également dans notre vie, l’Esprit Saint a besoin que nous nous ajustions à sa mélodie. La prière qui creuse en nous le désir nous met à l’écoute de la Parole de Dieu et nous fait percevoir dans la foi Sa présence. Alors, demandons la grâce de prier sans cesse. Travaillons ardemment à cela, par un relais de prière en paroisse, chacun est invité à être dans la garde de son cœur en présence de Dieu. Voilà ce qu’ont fait Syméon et Anne et qui leur permit de reconnaître la présence de Dieu.
La Parole de Dieu
Il nous faut également cultiver la Parole de Dieu. Si le cœur devient de plus en plus sensible à la présence de Dieu par la prière, l’intelligence, quant à elle, a besoin d’être nourrie par la Parole afin d’être commandée par les bonnes représentations mentales.
La souffrance
Aujourd’hui, nous fêtons la Purification de la Vierge Marie, cette purification ne passe pas uniquement par sa présence au temple et l’offrande d’un couple de tourterelles, afin de correspondre à la loi, cette purification passe également par l’écoute de la prophétie de Syméon qui annonce qu’un glaive de douleur transpercera le cœur de Marie. Ce cœur, c’est aussi le nôtre. Si nous voulons reconnaître Jésus et aller jusqu’au bout, nous aurons, nous aussi, le cœur transpercé. La meilleure école pour acquérir la docilité à l’Esprit Saint, c’est la souffrance. Mais de quelle souffrance s’agit-il ? C’est la purification voulue par Dieu, qui nous dépouille de nous-mêmes, pour être tout à Lui. N’ayons pas peur, car, en étant tout à Lui, nous devenons pleinement nous-mêmes. Acceptons, petit à petit, au fil des années, d’être dépossédés de tout ce qui n’est pas Dieu. Le Seigneur est miséricordieux, c’est pour cela qu’il nous laisse autant d’années sur terre, il nous donne le temps nécessaire à la purification, le Seigneur est doux et délicat, il connaît nos limites et la sensibilité de notre cœur.
Une famille
Le vieillard Syméon et la prophétesse Anne constituaient déjà le peuple de Dieu, ils ont reconnu Joseph et Marie comme frère et sœur. Nous aussi, nous avons besoin d’une famille. Nous sommes frères et sœurs dans cette souffrance vécue ensemble, nous sommes en chemin, ensemble nous écoutons la Parole de Dieu, nous prions les uns pour les autres. Nous sommes ensemble devant Jésus, la lumière vient, elle illumine les cœurs et nous formerons une grande lumière pour le monde. C’est la prophétie qui s’accomplit.
Nous avons en Joseph et Marie deux grands modèles de docilité à l’Esprit Saint. Nous allons vieillir les uns avec les autres et nous assouplir petit à petit pour être vraiment et à chaque instant sous l’action de l’Esprit Saint.
Amen.
Homélie de don François, Le 06 Février 2022 Frères et sœurs, l’évangile d’aujourd’hui me rappelle des souvenirs d’enfance chez mes grands-parents qui habitaient près d’une rivière. Lors d’une partie de pêche avec mon grand-père, celui-ci me confia les deux qualités indispensables pour être un bon pêcheur : la patience, afin de ne pas se décourager quand le poisson ne mord pas, et le silence, afin de ne pas l’effrayer quand il s’approche.
La patience et le silence sont les deux qualités avec lesquelles Dieu également agit envers nous. Il nous laisse tout le temps nécessaire à la conversion, parfois le temps d’une vie. Dieu est silencieux, non pas d’un silence de désintérêt mais d’un silence priant. Dans sa patience, Dieu veille sur nous, nous désire, Il attend le bon moment pour nous prendre dans les filets de sa tendresse et de sa Miséricorde. Il nous saisit alors par sa Parole, comme saint Paul en a fait l’expérience. Cette attitude de Dieu envers nous est également l’attitude qu’Il nous invite à avoir dans notre mission de pêcheurs d’hommes, nous devons user de patience et demeurer dans le silence de la prière.
Les prêtres quant à eux ont deux manières de "pêcher" : la pêche à la ligne, où ils attrapent les ‘poissons’ un par un, c’est la confession ; puis la pêche au gros, où le grand filet du Seigneur nous rassemble, c’est la messe. Aujourd’hui vous êtes saisis par Sa Parole et nourris par l’Eucharistie.
Voici les cinq conditions à respecter pour devenir un bon pêcheur : - Il faut tout d’abord ne pas se sentir indigne, comme saint Pierre au début de sa mission. Nous devons nous reconnaître pécheurs et, en même temps, nous savoir aimés de Dieu pour pouvoir jeter les filets de la Miséricorde.
- Faisons confiance au Seigneur et croyons que la Parole de Dieu est efficace. Oserons-nous jeter les filets de Sa parole dans nos conversations en disant que Jésus-Christ, Fils de Dieu, est mort et ressuscité pour nous sauver ?
- Le filet doit être en bon état sinon les ‘poissons’ risquent de s’échapper. Cela doit nous interpeller sur notre façon de cultiver la Parole de Dieu : la connaissons-nous suffisamment ? L’aimons-nous ? Lisons-nous les textes du dimanche avant la messe afin de mieux nous y préparer ? Il est important que les mailles du filet soient suffisamment serrées pour que nous soyons saisis par le Seigneur et devenions de bons pêcheurs à notre tour.
- La pêche doit se faire en équipe. Les disciples se trouvent dans différentes barques et ils s’aident mutuellement à remonter le filet. Ce qui favorise l’évangélisation, c’est de voir des frères et sœurs, issus d’univers différents, unis par la foi et une charité fraternelle, formant une communauté. Pour cela, il est possible de créer une fraternité missionnaire de proximité, de faire œuvre de charité, d’entrer dans une équipe, d’aider au catéchisme…
- Enfin tous ces poissons, une fois pêchés, doivent être confiés au grand navire qu’est l’Eglise afin de ne pas garder le mérite pour soi. Frères et sœurs, en ce dimanche, ne restons pas endormis au pied de la rive, osons jeter les filets, y compris dans notre famille. Jetez-vous les filets de la Miséricorde sur votre conjoint, vos enfants, en vous intéressant à eux, en demandant pardon, en étant un reflet de l’Amour du Père ? Jetez-vous les filets dans votre travail ? Osez-vous annoncer une Parole de Dieu en sortant de la messe ?
Frères et sœurs, vous êtes nombreux à avoir été pris dans les filets de la cathédrale, vous trouvant happés lors d’une simple visite, à avoir été pris dans les filets du Patronage, de la Maison Mareuil, du catéchisme de la paroisse, de la chorale. Je vous souhaite de vous laisser saisir par le Christ qui nous offre l’océan de son amour infini et de devenir des pêcheurs d’hommes. Amen
Homélie de don Edouard,
Le 13 Février 2022
Chers frères et sœurs, certains d’entre vous se préparent à recevoir le sacrement du mariage, d’autres l’ont déjà reçu, d’autres encore sont séparés, vivent des situations difficiles, affrontent le veuvage ou aimeraient se marier.
Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous enseigne comment être heureux et bénits. Parfois nous nous rendons malheureux, nous nous éloignons de la beauté et de l’esprit de Dieu, nous devenons tristes, à tel point que nous chassons Dieu de notre cœur, nous sommes « maudits ».
Si vous ne mettez pas votre confiance en Dieu mais dans des créatures ou des réalités passagères - en vous attachant à l’argent, à la beauté, au plaisir, au succès, à votre réussite professionnelle, aux idées politiques, à votre vision du monde, à votre pays, à votre patron, vos équipes, votre conjoint, vos enfants, votre paroisse ou que sais-je encore - vous serez malheureux ! Ces réalités créées ne peuvent pas combler votre espérance, elles ne seront jamais à la hauteur de votre attente et vous connaitrez alors la désillusion.
Ayez un grand idéal ! Dans les lectures du jour, l’homme qui a mis sa confiance dans des choses passagères, fragiles et faibles, ressemble à un arbre planté dans le désert, il a soif, il ne porte pas de fruit, ses feuilles tombent. Heureux et béni soit l’homme qui a mis sa confiance en Dieu, il ressemble à l’arbre planté près du ruisseau, ses racines y puisent l’eau, il est verdoyant. Les saisons, les périodes de sécheresse passent, quoi qu’il arrive, cet arbre portera toujours du fruit.
Chers frères et sœurs, avez-vous mis votre espérance en Dieu ou comptez-vous sur vos propres forces, ce qui fait que vous êtes constamment déçus de vous-mêmes et des autres ? Pour le savoir posez-vous ces questions :
- Avez-vous cette paix dans votre cœur, cette sorte de sérénité que rien ne peut chasser ? Ressentez-vous une joie que personne ne peut vous voler ? Faites-vous preuve d’assez de bienveillance pour accepter les limites et les faiblesses de l’autre et pour supporter les imperfections de votre prochain ?
- Ou alors éprouvez-vous du ressentiment ? Avez-vous du mal à pardonner ? Etes-vous suspicieux, toujours en rivalité avec votre conjoint, incapables de faire confiance en celui que vous aimez ? Sans cesse sur le dos de vos enfants, déçus de leurs imperfections ? Vous n’avez de cesse de réussir, de connaître le succès, alors vous vous consumez dans l’angoisse d’être heureux sans l’être. Si tel est le cas, prenez la résolution de changer !
La première chose, c’est de tenir dans la prière, c’est se tenir devant l’Amour, se tenir devant Dieu, se tenir devant l’Autre avec un grand A, pour trouver en Lui la grâce d’aimer l’autre avec un petit a, d’être patients avec lui, d’affronter les obstacles, de supporter la critique. Ainsi, vous qui avez choisi la voie du mariage, qui allez prochainement donner votre parole devant Dieu, vous pourrez vous aimer en vérité.
Un danger vous attend ! Il s’agit de votre téléphone, un outil responsable de l’adultère, de la division, de l’égoïsme dans les couples, dans les familles, dans les communautés. Posez-vous la question de savoir où se trouvent vos priorités, ne vous éloignez pas de l’essentiel, c’est-à-dire Dieu et l’autre que vous avez choisi d’aimer.
Heureux l’homme qui met sa confiance en Dieu, il pourra aimer en vérité !
Heureux l’homme qui ne met pas tout son espoir dans ce qu’il maitrise, mais qui accepte de faire la volonté de Dieu, même si cela lui coûte !
Heureux celui qui puise en Dieu sa capacité d’aimer !
Chers fiancés, vous souhaitez vivre un amour éternel, c’est-à-dire fidèle, un amour qui permet d’affronter toutes les épreuves et qui fait que vous vous retrouverez au Ciel, alors demandez cette grâce à Dieu, soyez des mendiants de l’Amour, ayez faim et soif de cet Amour, comptez sur Lui plus que sur vous-mêmes.
Chers frères et sœurs, aujourd’hui demandons au Seigneur de demeurer en nous, d’être cette source vive qui nous rend capables d’aimer, sans faire de ce monde et de ceux qui nous entourent un dieu stérile et décevant.
Amen
Homélie de don Édouard,
Le 20 Février 2022
Aimez vos ennemis,
Faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Aujourd’hui la Parole de Dieu est très difficile à accomplir, impossible à nos seules forces humaines. Chacun peut regarder dans sa propre vie les épreuves qu’il a rencontrées, les souffrances parfois terribles qu’il a connues, les humiliations, les trahisons, les insultes, les condamnations, les injustices, le poids du mensonge et des accusations, le désir de la vengeance, une justice parfois impossible, l’absence de reconnaissance du mal subi, la chape du secret et de la honte.
Cette semaine s’est ouvert le procès des probables complices des jeunes terroristes qui ont assassiné le père Jacques Hamel à saint Etienne du Rouvray, près de Rouen. Il venait de célébrer la messe qui est le sacrement de l’Amour. Un pardon est-il possible ? Ce mot est si difficile à prononcer, que certains en entendant Jésus parler du pardon des ennemis sont partis. Aimer ses ennemis, leur souhaiter du bien, tendre l’autre joue, tout cela semble bien souvent hors de portée.
Chers frères et sœurs, il nous faut ressentir le poids de l’impossibilité du pardon à accorder si nous voulons vraiment ressentir le poids de la faute, le poids des souffrances endurées, leur réalité tangible.
Cette page d’Evangile déplaît à Satan, l’accusateur qui nous pousse à la violence, à la haine et au désir de la vindicte. Jésus Lui-même est venu régner sur le bois de la Croix en proclamant cette parole « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Nous sommes de la terre mais nous sommes faits pour le Ciel. Celui qui vient du Ciel, le Messie Lui-même, s’est fait chair pour que chaque homme puisse, en recevant la Miséricorde, la donner, et en étant pardonné, pardonner à son tour. Nous ne pouvons pas nous pardonner nous-mêmes mais Dieu a obtenu le pardon de toutes nos fautes pour que nous puissions, à son image, trouver la force en son Amour de pardonner toute chose.
Chers frères et sœurs, savez-vous que nous sommes des fils du Très-Haut ? Nous sommes de sang royal, nous sommes d’une haute lignée car nous appartenons à la famille de Celui qui est venu régner par le bois de la Croix. Il veut régner en ce monde, par nous, avec nous, en nous, Lui qui s’est mêlé à nous, qui s’est mêlé à notre argile, pour nous sanctifier, nous transformer par la Miséricorde. C’est notre dignité royale.
Tout cela est impossible si notre regard reste purement humain, mais si nous acceptons le Royaume de Dieu, si nous acceptons son règne en nous, ce règne de l’Amour qui va jusqu’au pardon, alors nous pourrons avoir un cœur de Roi, un cœur magnanime, rempli de la force du lion, qui rend capable de pardonner même à ses ennemis. C’est ce que fit le roi David qui connut la Miséricorde de Dieu, cette gratuité à pardonner à Saül son persécuteur et cette magnificence à le laisser vivre alors qu’il était à sa merci.
Chers frères et sœurs, céderons-nous à la faiblesse, à la mesquinerie, à la pusillanimité ? Céderons-nous à cette attirance de la terre qui nous replie sur le passé, sur nos souffrances que nous ne parvenons pas à oublier ? La Miséricorde de Dieu nous ouvre vers un avenir libéré. La justice doit être faite, Dieu s’en chargera si les hommes ne le font pas mais, avec la grâce de Dieu, nous sommes appelés à pardonner. C’est le génie du christianisme, c’est son essence-même et c’est impossible à nos seules forces humaines.
Chers frères et sœurs, si nous voulons que le Christ règne, si nous voulons régner avec Lui par la Miséricorde, par la douceur de l’Amour qui obtient tout, alors il nous faut devenir mendiants, mendiants de son Amour, mendiants de son Esprit-Saint, il nous faut avoir goûté la contrition de nos fautes, avoir accepté la souffrance du mal subi pour crier vers le Christ : « Sans Toi, nous ne pouvons pas aimer, nous ne pouvons pas pardonner, nous ne pouvons pas vivre comme un de tes disciples. Seigneur, donne-nous d’aimer avec un cœur de roi ! »
Amen
Homélie de don François,
Le 27 Février 2022
Nous t’en prions Seigneur, accorde-nous de vivre dans un monde où les événements se déroulent selon ton dessein de paix.
Il s’agit de la prière d’ouverture de ce huitième dimanche du Temps Ordinaire. La liturgie est bien faite et la Providence dirige les événements même si nous n’en avons pas forcément conscience en regardant l’actualité. La prière de ce jour nous rappelle que le don de la paix - dans ce monde et dans notre cœur - est un don qui ne peut venir que de Dieu.
Savez-vous combien de fois nous prononçons le mot « paix » au cœur de la messe, entre le Notre Père et la communion ? Pas moins de 7 fois en quelques minutes !
"Délivre-nous de tout mal Seigneur et donne la paix à notre temps […]
Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes apôtres, je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette paix et conduis-la vers l’unité parfaite […]
Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous […]
Frères et sœurs, dans la charité du Christ, donnez-vous la paix […]
Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, donne-nous la paix."
La paix parfaite est le fruit parfait du sacrifice de la Croix qui est rendu présent à chaque Eucharistie où nous recevons le seul qui peut donner la paix : Jésus. Pour nous chrétiens, notre modèle de paix, c’est la Croix.
Voici trois passages de l’Evangile d’aujourd’hui que nous devons connaître afin d’imiter le Christ en Croix et devenir des artisans de paix.
Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Etre aveugle signifie refuser de voir le mal, de nommer les choses. Jésus a les yeux grand ouverts sur la Croix, Il voit notre péché, Il nous connaît. Souvent nous sommes dans une forme d’angélisme, nous nous voilons la face, nous ne voulons pas voir le mal autour de nous ainsi que celui que nous commettons.
Bien souvent ce n’est pas la paix que nous recherchons mais la tranquillité. Allons-nous dénoncer le mal chez les autres en prenant le risque qu’ils fassent de même avec nous ? Pour nous offrir la paix, Jésus n’a pas choisi le chemin de la tranquillité. La paix que le Seigneur nous donne n’est pas une tranquillité psychologique, en effet, après avoir reçu la communion le dimanche, nos soucis sont toujours présents, nous retrouvons les mêmes difficultés, la maladie ou les problèmes au travail n’ont pas disparu. Ce que Jésus nous offre c’est la certitude d’être aimés individuellement, au-delà de tous nos péchés.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
Jésus n’avait aucune paille à se reprocher puisqu’Il est sans péché, alors que nous, nous avons parfois une poutre dans l’œil que nous ne voulons pas voir, ou que nous entrevoyons à certains moments, mais qui nous paraît insupportable. Cette poutre c’est un péché dont on n’arrive pas à se délivrer, une douleur qui nous pèse. Jésus prend alors sur Lui toutes nos poutres et balaie d’un souffle, en envoyant son esprit, toutes nos pailles.
Frères et sœurs, prenons modèle sur Jésus en Croix qui n’a peur ni de notre paille, ni de notre poutre. Lorsque nous n’arrivons pas à pardonner, que cela nous paraît impossible, regardons Jésus en Croix qui nous a déjà pardonné.
« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur »
Soyons attentifs à ce qu’il y a dans notre cœur ? De quoi le remplissons-nous, de quoi déborde-il ? Si nous avons la Croix devant les yeux, notre cœur sera en action de grâce devant l’Amour de Dieu, viendront alors la louange et la bénédiction. Si nous avons la poutre de notre péché dans l’œil et que nous ne laissons pas le Seigneur la retirer, nous n’éprouverons qu’aigreur et tristesse et c’est donc cela qui jaillira de notre cœur.
Sur la Croix, se trouve un cœur qui déborde, un cœur qui éclate d’Amour, c’est le Cœur Sacré de Jésus. Alors, nous-aussi, laissons éclater notre cœur pour que les paroles qui sortent de notre bouche soient des paroles de bénédiction.
En ce dimanche, posons-nous la question : Comment cultivons-nous la paix en nous ? Qu’est-ce qui déborde de notre cœur lorsque nous sommes à la maison, au travail, à l’école ? Est-ce l’aigreur, la colère, la jalousie ? Sommes-nous dans la volonté de vouloir étendre toujours plus notre pouvoir, de faire passer nos souhaits avant ceux des autres ? Nous avons alors beau jeu de pointer du doigt et de critiquer les tyrans ! Ne sommes-nous pas nous-aussi parfois de petits tyrans avec nos proches ?
Jésus sur la Croix a les yeux, les mains et le cœur grand ouverts. Il ne se voile pas la face, Il nous aime tels que nous sommes. Prions pour l’Ukraine et tous les pays où il y a la guerre. Aimer la paix ne veut pas dire être idéalistes et angéliques ; tant qu’il y aura des hommes ici-bas, il y aura le péché, le mal en chacun, ne nous en étonnons pas mais regardons la Croix. Au moment de communier, nous pourrons dire alors :
Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous,
Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, donne-nous la paix.
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