Homélie de don François
Le 01 Janvier 2022
Aujourd’hui nous fêtons la Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu. Cette appellation de la Vierge Marie signifie que Dieu, qui est éternel et à l’origine de tout, a une mère. Cela peut paraître surprenant, particulièrement pour les non-chrétiens, qui peuvent penser qu’il s’agit-là d’un excès de dévotion. Cela est pourtant bien réel et quelle bonne nouvelle ! Voilà qui nous assure la réalité totale du mystère de l’Incarnation que nous avons célébré à Noël. Il fallait que Dieu ait une mère pour qu’Il soit vraiment l’un des nôtres.
Très tôt, ceux qui ont connu Marie et qui ont vu la relation de Jésus avec sa mère, l’ont nommé « Mère de Dieu ». Dès le IIIe siècle, les premiers chrétiens ont écrit : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu ».
En 431, lors du concile d’Ephèse, cette question fut longuement débattue et permit d’authentifier, de proclamer et de garantir conforme à la foi catholique l’appellation de « Marie Mère de Dieu ». Les théologiens s’étaient demandés s’il ne serait pas plus juste de dire que Marie est Mère du Christ, en grec « Christotokos » plutôt que Mère de Dieu « Theotokos », mais cela revenait à atténuer la plénitude de la divinité de Jésus. Afin de garantir que le Christ est pleinement Dieu, il fallait donc que Marie soit appelée « Mère de Dieu », ainsi elle permit de préciser l’identité de Jésus. Marie est un guide dans la foi, elle est « le rempart contre toutes les hérésies ».
Il y a quelques jours, nous avons entendu l’évangile de la Visitation. En voyant arriver sa cousine, Elisabeth ressent que l’enfant que porte Marie, est Dieu, elle s’exclame alors : « Je me réjouis que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ! »
La maternité divine de Marie n’a pas lieu que lors de la conception et de la naissance de Jésus, Marie est présente lors du premier miracle de Jésus à Cana et est associée à toute la mission de son Fils. Elle est là au pied de la croix, avec cette parole lumineuse de Jésus, désignant saint Jean « Mère, voici ton fils » puis montrant Marie « Voici ta mère ». A ce moment-là, nous devenons tous frères de saint Jean. Par l’apôtre, Jésus désigne toute l’humanité. Marie, Mère de Dieu, devient alors notre mère. La maternité de Marie se déploie pour toute l’Eglise et pour toute l’humanité. Dans la prière eucharistique, nous prions la « Bienheureuse Marie toujours vierge » car sa virginité demeure par-delà la naissance de Jésus, elle continue à mettre au monde ses autres enfants, que nous sommes.
Réjouissons-nous de commencer l’année avec Marie Mère de Dieu et notre mère, et rendons grâce pour cette adoption filiale.
Amen
Homélie de don François
Le 02 Janvier 2022
« Le peuple qui était dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ».
Voilà comment les Saintes Ecritures décrivent le monde au moment où Jésus s’est incarné. Le destin des hommes a changé radicalement depuis que Jésus s’est fait l’un des nôtres, mais pour autant, avons-nous quitté les ténèbres ? Ne sommes-nous pas, en 2022, pris dans les ténèbres de la peur, de la tristesse, de l’ignorance, de l’angoisse, de la pauvreté ? Reconnaissons-le, les ténèbres n’ont pas vraiment disparues de nos cœurs, nous pouvons même dire que nous avons vu de nombreuses étoiles s’éteindre ces derniers temps, des perspectives heureuses s’éloigner au vu du contexte sanitaire, et, de façon plus personnelle, nous avons peut-être été déstabilisés en apprenant une mauvaise nouvelle.
Alors quelle est l’étoile que nous devons suivre, quelle est l’étoile qui, dans nos cœurs, brille plus que toutes les autres et suffit à illuminer notre âme ? Ne suivons-nous pas parfois les étoiles filantes qui brillent furtivement et nous éblouissent, nous entrainant on ne sait où ? Gardons le regard centré sur cette lumière plus intense et plus fixe que les autres, qui ne peut pas s’éteindre, celle qui est venue se poser au-dessus de la crèche et qui nous dit que ce qui est important c’est d’être ici pour honorer Celui qui est notre seule lumière, qui vient éclairer nos ténèbres intérieures.
Aujourd’hui, l’Evangile nous parle d’Hérode qui regarde l’étoile depuis son balcon, mais qui ne se met pas en chemin pour autant, voilà le risque pour beaucoup de croyants, y compris pour certains parmi nous. Comme Hérode, nous connaissons l’étoile, nous sommes souvent, nous chrétiens, dans nos églises, dans nos cathédrales, bien installés, nous allons à la messe, nous connaissons notre catéchisme, mais nous ne nous mettons pas en chemin. Les rois mages, eux, ont suivi cette étoile, alors qu’ils connaissaient beaucoup moins de choses sur le Messie qu’Hérode et tous les sages de sa cour.
En ce début d’année, mettons-nous en chemin, à la suite des mages. Hérode a vécu ébloui par sa propre lumière, il regardait l’étoile alors, qu’au fond de son cœur, les ténèbres persistaient. Il n’a pas fait entrer cette étoile dans son cœur par peur de perdre sons trône, par peur de ne plus être le premier, de ne plus être celui qu’on regarde et qu’on admire.
Et qu’en est-il de nous ? Ne nous arrive-t-il pas d’avoir peur de perdre le contrôle de notre vie, de ne vouloir dépendre de personne, d’être notre propre roi ? Cette lumière de la foi qui resplendit nous apporte avant tout une direction, cette même direction que les rois mages ont reçue.
A l’aube de cette nouvelle année, nous savons que les contrariétés et les difficultés seront là, mais avons-nous la lumière de la foi qui donne un sens à notre vie ? Nous devons savoir d’où nous venons, où nous allons, en qui nous avons mis notre foi et qui nous devons suivre. En effet, savoir en qui nous croyons, nous garde de croire ceux en qui nous ne devons pas croire.
Vivre dans les ténèbres fait peur et c’est bien normal, car nous sommes faits pour la lumière de Dieu. Accueillir Jésus dans notre vie, c’est accueillir cette lumière qui nous donne la paix car Jésus nous aime de façon toute personnelle.
Cette lumière intérieure donne également la joie, celle que nous avons reçue à Noël, la joie d’être sauvés, d’être rachetés, il n’y a pas de joie plus durable. Contrairement aux cadeaux qui se démodent, s’abiment, se cassent avec le temps, cette lumière, ce cadeau de la foi, lui, ne disparaît pas.
Frères et sœurs voici mes vœux pour la nouvelle d’année, je vous souhaite, en cette Solennité de l’Epiphanie, de suivre la seule étoile qui compte, celle qui ne s’éteint jamais. Accueillons-la dans notre cœur, afin que nous nous mettions en route tout au long de cette année. Ne soyons pas comme Hérode, sagement installé sur son balcon, mais allons à la crèche - jusqu’au 2 février dans la cathédrale - afin de nous prosterner et reconnaître que le seul roi c’est Jésus. La fin de l’Evangile nous dit : « ils repartirent par un autre chemin », la seule personne qui peut nous faire changer l’itinéraire de notre vie, nous faire repartir différents, c’est Jésus.
Allons adorer l’Enfant de la crèche et demandons dans cette Eucharistie, un profond esprit d’adoration, demandons-lui la lumière pour nos âmes afin qu’elle resplendisse dans nos ténèbres et dans les ténèbres de ce monde à qui nous devons porter la lumière, la paix et la joie.
Amen
Homélie de don Edouard,
Le 9 Janvier 2022
Connaissez-vous le syndrome de l’imposteur ? Les personnes qui en sont atteintes ne se sentent pas à leur place et doutent de la réalité ou de la légitimité de leur succès. Il est estimé qu’environ 70 % des personnes peuvent être touchées par ce syndrome ou en vivre un épisode au moins une fois dans leur vie. J’ai moi-même connu cette situation lorsque Dieu m’a appelé à être prêtre. A mon entrée au séminaire, j’ai dû passer un test de connaissance. Malgré mon assistance régulière à la messe et les cours de catéchisme pendant mon enfance, triste constat pour moi : j’ai eu la désagréable impression de ne rien savoir et donc de ne pas être à ma place ! Il peut parfois y avoir un décalage entre ce que Dieu attend de nous et ce que nous avons l’impression d’être capables de faire.
Jean le Baptiste, dont il est question aujourd’hui dans l’Evangile, a été choisi dès le sein maternel, il est connu de Dieu et voulu pour une mission : annoncer et révéler le Seigneur. Peut-être a-t-il souffert, lui aussi, du syndrome de l’imposteur en voyant au milieu de la foule son cousin Jésus attendre pour recevoir de ses mains le baptême ?
Tous viennent à la rencontre de Jean car il a une parole forte de conversion et un geste, le baptême dans l’eau du Jourdain, qui stimulent les gens à changer de vie. De ce fait, beaucoup pensent que c’est lui le Messie. Jean Baptiste l’a compris et il s’en défend en leur disant « Il vient Celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ». C’est ainsi que toute justice devait être faite, non plus la justice de la loi, mais l’accomplissement, en toute liberté, de la volonté du Père, sous l’action de l’Esprit Saint : Jésus devait être baptisé par Jean dans l’eau du Jourdain.
Levons les yeux vers les voutes de cette cathédrale, vers Celui que nous avons célébré à Noël, qui est tout là-haut et par qui tout a été créé. De condition divine, Jésus a rejoint notre condition humaine, Il s’est mis au rang de ceux qui avaient péché et qui demandaient pardon, Il s’est fait baptiser par un homme ! Il s’est abaissé afin que nous soyons élevés et Dieu l’a exalté. Juste après son baptême, Jésus se mit à prier et le Ciel se déchira, signe d’une manifestation puissante de Dieu, afin de laisser passer l’Esprit Saint, sous la forme d’une colombe « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon Amour, écoutez-le ! »
Chers frères et sœurs, peut-être souffrez-vous du syndrome de l’imposteur ? Mais vous n’êtes plus de l’Ancien Testament, vous êtes de la Nouvelle Alliance, l’Esprit Saint a reposé sur vous le jour de votre baptême. Ce jour-là, le Ciel s’est déchiré, vous avez été adoptés, vous êtes devenus fils et héritiers du Père, vous possédez l’Esprit Saint. C’est l’Esprit Saint qui vous rend capables de faire la volonté de Dieu à chaque instant, mais lorsque vous commettez des péchés - qui vous humilient et vous font honte - vous n’accomplissez plus sa volonté.
Dieu nous forme progressivement avec beaucoup de patience à être plus dociles à l’Esprit Saint. Pour cela il faut que quelque chose en nous soit brisé et meurt afin que Dieu agisse et le renouvelle. A travers les événements et les rencontres de la vie, les paroles, les échecs, les souffrances, les incompréhensions, le Seigneur permet que nous nous assouplissions dans sa main et que, petit à petit, nous comprenions ce qu’Il attend de nous.
Chers frères et sœurs, nous sommes appelés aujourd’hui à écouter Dieu qui nous parle et nous rejoint individuellement. N’ayons pas peur de nos limites, de nos péchés, de nos doutes, nous ne devons pas souffrir du syndrome de l’imposteur ! Nous sommes les fils et filles bien-aimé(e)s de Dieu, croyons que l’Esprit Saint habite en nous, laissons nous guider par Lui, alors nous pourrons faire la volonté de Dieu à chaque instant. Amen
Homélie de don Charles-Marie,
Le 16 Janvier 2022
« Ils n’ont pas de vin » Attentive aux besoins de chacun, Marie constate l’absence de vin lors des Noces de Cana et en fait part à son fils.
« Mon heure n’est pas encore venue » Comment comprendre cette réponse de Jésus ? Il est possible de penser que Jésus n’a pas encore choisi d’accomplir les signes messianiques, de commencer ses miracles, de manifester publiquement sa gloire. Le dévoilement messianique qui commence au Baptême du Seigneur chez les autres évangélistes, commence aux Noces de Cana chez saint Jean.
Par les propos de Marie, Jésus a peut-être compris que le vin annonce le sang versé. Ce vin est le lien qui existe entre les Noces de Cana et la mort de Jésus sur la croix. Marie évoquerait-elle le vin du sacrifice, le vin eucharistique ? Mais comment Jésus pourrait-il verser son sang par amour pour nous s’Il n’est pas encore connu, s’Il n’a pas encore annoncé le Royaume, guéri les malades, chassé les démons, révélé le Père, annoncé l’Esprit et rendu présent la Bonne Nouvelle ? Ce jour-là, en écoutant Marie, Jésus s’est peut-être dit qu’Il allait se servir du signe du repas - source de joie quotidienne dans le partage - pour rendre présent son sacrifice dans l’Eucharistie.
« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit » Le commencement est, selon une autre traduction, « le premier » des signes, non pas d’un point de vue chronologique, mais, premier en importance et dans l’intention. Jésus est venu révéler au monde entier que Dieu a envoyé son Fils, qu’Il est fidèle à sa promesse, qu’Il vient à la rencontre de l’humanité pour la sauver.
Par sa participation aux Noces de Cana et par le mystère de son sacrifice sur la croix rendu présent dans l’Eucharistie, Jésus manifeste sa présence réelle au cœur de l’humanité.
« Ce qui est dernier dans l’exécution, est premier dans l’intention » nous dit Aristote. Dès le commencement de l’accomplissement des signes messianiques, Jésus a déjà en tête la croix, sommet du projet du Seigneur. Ainsi tout le ministère de Jésus se trouve concentré déjà en intention dans le miracle des Noces de Cana.
Le six dans la culture juive, c’est le nombre de jours pour créer le monde mais le sabbat, le septième jour, est venu rendre parfait ce qui était bon mais seulement presque parfait. Les six jarres remplies d’eau à la demande de Jésus, attendent d’être ‘visitées’ par le Seigneur pour qu‘Il transforme ce qui est beau et presque parfait en quelque chose qui est rempli de la présence réelle de Dieu, agissante au cœur de nos vies.
Par sa visite, Jésus vient transformer notre humanité ordinaire et rendre parfait ce qui est presque parfait. Demandons au Seigneur d’avoir pleinement conscience de sa présence, pas seulement dans l’Histoire - au cours de laquelle Il est venu ‘initier les temps messianiques’ et se révéler comme Celui qui a été promis par Dieu - mais également, par les Noces de Cana, dans l’ordinaire de chacune de nos vies.
Cette eau dans les jarres, c’est l’eau de notre baptême, c’est l’eau du baptême de Jésus, cette eau, source inépuisable, est transformée en vin qui nous enivre et nous donne cette grâce ordinaire dont nous avons besoin jour après jour. Ce vin, c’est le vin du Seigneur qui visite son peuple.
Demandons au Seigneur, dans le sillage de notre baptême et par le miracle des Noces de Cana, d’apprendre à ne pas nous lamenter sur l’imperfection de notre monde. Mettons-nous en présence de Dieu et voyons plutôt ce qu’Il fait pour nous chaque jour, notre eau est transformée en vin, non pas par nos propres forces mais par la présence agissante du Seigneur en nous. Amen
Homélie de don Édouard, Le 23 janvier 2022 Chaque troisième dimanche du Temps Ordinaire, à l’invitation du Pape François, nous célébrons la Parole de Dieu. Notre diacre - entouré de quatre céroféraires tournés vers le lieu de la proclamation - a encensé et embrassé le livre de la Parole de Dieu avant de la proclamer solennellement.
Ce qui s’est passé dans la cathédrale ce matin, a eu lieu également il y a 2000 ans. Après son baptême dans le Jourdain, Jésus est parti jeûner quarante jours dans le désert, puis est revenu parmi les siens à Nazareth. Comme à son habitude dans la synagogue, Jésus fit la lecture. Il ouvrit le livre de la Parole de Dieu et lut un passage du prophète Isaïe d’une manière telle que tous les regards se braquèrent sur Lui, Il ajouta alors « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’écriture ».
Chers frères et sœurs, cet ‘aujourd’hui’, continue quand, à la messe, en particulier, est proclamée la Parole de Dieu qui s’adresse à chacun de nous. Il s’agit d’une Parole qui perfore, qui transforme, qui vivifie.
Dans la première lecture, de retour de l’Exile, le peuple hébreux se retrouve à Jérusalem où la Parole de Dieu est lue à tous les hommes, femmes et enfants en âge de comprendre. Heureux de ne former qu’un seul peuple, à l’écoute de la même Parole qui leur transperce le cœur, ils se mettent à pleurer.
Lequel d’entre vous a déjà pleuré en écoutant la Parole de Dieu ? Qui s’est déjà laissé émouvoir jusqu’aux tréfonds de son âme lorsqu’il a entendu proclamer l’Evangile ? Vous souvenez-vous d’un moment où la Parole vous a illuminés, réveillés, ressuscités ?
Cette Parole c’est aussi celle que l’on entend dans les sacrements « Je te pardonne tous tes péchés », une parole qui relève, qui sauve, qui vivifie, qui nous abreuve et nous désaltère sans cesse comme l’eau qui s’écoule de la fontaine.
Il y a quelques années, lors d’une préparation au mariage, j’ai rencontré un couple dont la fiancée avait connu de nombreuses souffrances dans sa jeunesse, à tel point qu’elle avait, un jour, dans un excès de folie, mis le feu à son propre appartement. Elle se restabilisait petit à petit mais je sentais bien, qu’en elle, se passaient des choses quelque peu mystérieuses. Alors j’ai ouvert la Bible et lu un court passage, sciemment choisi : « Après avoir traversé le lac de Galilée, Jésus rencontre une personne nue vivant dans des tombeaux qui hurlait et s’écorchait ». Il est dit qu’elle était infestée d’une légion de démons.
À la lecture de cette Parole, la fiancée se mit à me regarder d’une manière particulière et sa voix se modifia. De la bouche de cette jolie jeune femme, retentit de manière effrayante la voix sépulcrale d’un vieillard m’ordonnant de stopper la lecture ! Elle fut alors orientée vers le prêtre exorciste du diocèse. Cet exemple a le mérite de très bien illustrer l’efficacité et l’actualité de la Parole de Dieu dans nos vies.
Chers frères et sœurs, lisez-vous la Parole de Dieu ? Car celui qui ne connaît pas l’écriture ne peut pas connaître le Christ. Celui qui n’ouvre jamais sa Bible ou son missel, peut-il prétendre à porter le nom de chrétien, c’est-à-dire un « autre Christ » ? Pour cela, il faut vivre de la Parole de Dieu. Jésus, c’est la Parole, c’est le Verbe qui s’est fait chair. Aujourd’hui cette Parole, habitée de l’Esprit Saint, veut se faire chair à nouveau en chacun de nous afin qu’elle porte du fruit et qu’elle devienne une Parole vivante pour le monde.
Chers frères et sœurs, nous sommes le peuple de la Parole de Dieu. Le monde meurt de ne pas entendre la Parole. Alors je vous invite à prendre la résolution de la lire chaque jour, prenez votre missel, votre Bible, installez une application téléphonique à cet effet, partagez la Parole dans vos groupes et réseaux sociaux.
Que nos catéchumènes qui reçoivent aujourd’hui le Nouveau Testament, trouvent en nous des aînés, d’autres lecteurs de la Parole avec qui ils pourront partager également le fait d’être ensemble auditeurs de la Parole et ainsi former un seul corps. Amen
Homélie de don Edouard,
Le 30 Janvier 2022
Après son baptême si impressionnant dans le Jourdain, puis les quarante jours passés dans le désert de la tentation, poussé par la puissance de l’Esprit Saint, Jésus rejoignit la ville de Jéricho puis remonta le long du Jourdain jusqu’à Capharnaüm en Galilée où Il fit des miracles et chassa les démons. Jésus commençait à avoir une grande réputation.
De retour à Nazareth, son village d’origine on pouvait espérer qu'Il y trouve un bon accueil. Ayant vaincu Satan, Il commençait sa mission. Jésus se rendit alors à la synagogue où les siens ne l’ont pas reconnu. Empli d’Esprit Saint, une autorité nouvelle, une aura émanaient de Lui. Ce jour-là, les nazaréens ont regardé Jésus avec admiration et certains se sont mis à douter de Lui : « N’est-il pas le fils de Joseph ? » En Judée ou dans les autres villes de Galilée, Jésus n’avait pas connu cette situation. Ici, dans son village d’origine, il y avait comme un décalage entre ce que Jésus voulait annoncer, révéler et ce que les habitants percevaient, à tel point que Jésus leur fit le reproche de se conduire comme leurs ancêtres qui n’écoutaient pas les prophètes. Pris de fureur, ils voulurent le jeter dans un précipice. Jésus passa au milieu d’eux, inatteignable, car son Heure n’était pas encore venue.
Avant même de connaître la Communauté Saint Martin, j’étais fait pour elle comme deux êtres, faits l’un pour l’autre, se reconnaissent dès la première rencontre. J’avais déjà en moi le charisme de cette communauté où je devais répondre à la vocation sacerdotale. Jésus, quant à Lui, ne fut pas reconnu par les siens alors qu’Il accomplissait sa vocation de prophète et qu’Il est Dieu Lui-même.
Chers frères et sœurs, reconnaissons-nous Jésus comme notre prophète, comme notre Dieu ? Écoutons-nous sa Parole avec Foi, même lorsqu’elle nous dérange ? Nous laissons-nous convertir ? Ou alors, parfois, pris de fureur, repoussons-nous Jésus, ne voulant pas entendre ni connaître ce qu’Il a à nous dire ? Ces nazaréens qui ne reconnaissent pas Jésus, qui ne reconnaissent pas sa Parole, ne s’agirait-il pas de nous ?
Chers frères et sœurs, devant moi, se trouve un peuple de prophètes. Nous avons tous reçu une vocation prophétique, le Seigneur a pensé à nous depuis toute éternité. Il nous a aimés, choisis, consacrés. Il nous a formés pour nous envoyer en mission dans le monde pour porter sa Parole jusqu’à payer le prix du sang, jusqu’à payer le prix de la réputation, jusqu’à accepter de vaincre en nous toutes les réticences qui nous empêcheraient de le suivre, jusqu’à renoncer à nous-mêmes en donnant notre vie pour lui.
Aujourd’hui résonne encore cet appel : Soyez des prophètes ! Pour cela, n’oubliez pas que le Seigneur vous a mis dans Sa main et qu’Il vous protègera. N’ayez pas peur de vivre cette vocation qui est la vôtre, Le Seigneur fera de vous « une ville fortifiée », Il fera de vous « une colonne de fer », « un rempart de bronze ». Ne tremblez pas lorsque vous devrez annoncer la Parole car vous avez reçu cette vocation à parler devant tous, vous avez reçu cette vocation à témoigner de quelqu’un de plus grand que vous mais qui habite en vous et qui vous aime.
Chers frères et sœurs, vous avez reçu le don de l’Esprit Saint, vous avez reçu le charisme de l’Amour, vous êtes faits pour aimer jusqu’au bout. Vous reconnaissez-vous dans cet Amour qui vous appelle ? Sans l’Amour, la foi ne sert à rien, l’espérance, la vie chrétienne ne servent à rien, nos engagements sont nuls, nos décisions, nos paroles n’ont aucune valeur. Nous sommes un peuple de prophètes et nous allons devoir mener un combat, celui du scepticisme. Nous allons peut-être douter et nous satisfaire d’une certaine vision de cet idéal prophétique, nous allons penser que nous ne sommes pas à la hauteur, comme les nazaréens, qui n’avaient pas accès à la mission de Jésus et ont voulu s’en débarrasser.
Aujourd’hui réveillons notre vocation de prophètes, demandons au Seigneur de nous révéler ce qu’Il attend de nous. Redisons-Lui notre volonté d’aimer jusqu’au bout, notre volonté de nous laisser embraser par son esprit d’Amour pour que sa Parole puisse être proclamée dans le monde à travers toute notre vie.
Amen
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