Le 26 Juin 2022
Homélie de don Edouard, Fête du Sacré-Coeur
Chers frères et sœurs, aujourd’hui nous célébrons la Solennité du Cœur Sacré de Jésus. Dans l’église du Sacré-Cœur toute proche, lorsque vous levez les yeux vers la coupole, vous voyez une fresque vieillie par le temps représentant Jésus les bras ouverts montrant son Cœur. Il nous dit :
Voici ce Cœur transpercé et couronné d’épines qui a tant aimé les hommes.
Lorsque vous regardez le Sacré Cœur de Jésus, vous êtes saisis par un mélange de douceur et de souffrance. A travers lui vous voyez l’Amour de Dieu qui pardonne, vous ressentez également le poids de nos péchés, qui ont été la cause de sa condamnation. Lui seul pouvait racheter nos fautes tant l’offense à Dieu dépassait nos capacités.
Lors d’un entretien avec un couple, j’ai eu l’occasion de découvrir ce qu’est l’amour qui perdure malgré la souffrance. Alors que le mensonge s’était installé entre eux, j’ai assisté à la scène du dévoilement d’un secret porté avec culpabilité et beaucoup d’artifices, par l’homme, et complètement méconnu, mais peut-être un peu pressenti, par la femme. A travers les traits du visage de cette femme, qui prenait alors conscience des conséquences du mensonge et de la vérité qui se révélait à elle, j’ai perçu une souffrance tellement pure, d’une acuité presque insupportable, un mélange d’amour et de colère, j’ai vu la Miséricorde à l’œuvre. Ce lourd secret a beaucoup pesé sur le couple, mais aujourd’hui cet homme a accepté de venir à la lumière.
J’ai alors davantage pris conscience de l’Amour qui se trouve dans le cœur de Jésus. Dieu souffre de nos manques d’amour et de reconnaissance, de notre ingratitude, de notre indifférence, de notre mépris à son égard et à l’égard de nos frères dans lesquels Il vit, et pourtant, malgré tout cela, Il continue à nous aimer d’un Amour infini.
Cela me fait penser à une personne qui s’engagerait dans une zone de sables mouvants, en Baie de Somme par exemple, alors que l’accès y est interdit. Elle se trouve alors en difficulté mais, par chance, un garde du littoral vient à sa rencontre. Imaginez à présent, que la personne refuse à plusieurs reprises de saisir le bâton qui lui est proposé, préférant agir seule au risque de mettre sa vie en péril. Tout dans l’attitude insistante du garde révèle l’intensité de l’amour qu’il ressent, il passe d’une émotion à une autre, de la supplication à la colère, car plus on aime, plus nos émotions sont vives et fluctuantes.
Chers frères et sœurs, sachez que l’Amour du Sacré Cœur de Jésus est infini, Il est premier. Jésus nous voit dans notre misère en train de nous enfoncer, Il se penche vers nous et tend un bâton, nous suppliant de le saisir, c’est le bâton du Bon Berger. Mais nous conservons notre liberté et il nous est possible de refuser son aide. Nous sommes comme des enfants qui s’approcheraient un peu trop près d’un danger et que leur mère ne cesserait de mettre en garde avant de les réprimander. Parfois Dieu nous laisse faire, Il respecte notre liberté, comme des parents peuvent laisser leurs enfants faire leurs propres bêtises, ceci afin qu’ils comprennent par eux-mêmes leurs erreurs et soient ensuite capables de faire les bons choix.
Chers frères et sœurs, le Cœur de Jésus est un cœur rempli d’amour et de souffrance à cause de nos péchés et de nos limites. Comme la lumière traversant ces vitraux, il est toujours possible de s’en cacher et de refuser l’Amour qui déborde de son Cœur. Mais il n’est pas trop tard pour s’exposer au soleil de Dieu, au soleil de son Cœur qui saigne par amour pour nous. N’ayons pas peur, ne nous cachons pas, mais ouvrons-nous à la Miséricorde de Dieu ! Jésus veut entrer et habiter en nous. Son Cœur déborde d’amour et souffre énormément car son Amour est rejeté par les hommes.
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, en cette fête du Sacré cœur, ouvrons-nous à la Grâce afin que notre cœur ressemble au Coeur Sacré de Jésus. Laissons-nous aimer en premier pour pouvoir aimer à notre tour et accepter la souffrance. Demandons cette grâce pour nous et pour les autres, spécialement pour ceux qui ne connaissent pas l’Amour de Jésus ou qui s’en privent et en souffrent, cherchant ailleurs la source qui jaillit ici même.
Seigneur, j’ai été infidèle à ton Amour, je l’ai méprisé, j’ai été ingrat,
A présent, je veux changer, alors ouvre mon cœur !
J’accepte de souffrir pour pouvoir aimer jusqu’au bout,
comme tu l’as fait en donnant ta vie pour moi.
Le 19 Juin 2022
Homélie de don François, Fête du Saint Sacrement
Chaque semaine je croise toujours le même vagabond dans les rues d’Amiens. Alors que je suis en trottinette ou en voiture, dès qu’il m’aperçoit à un endroit bien précis, il m’interpelle bruyamment. Quand il me crie dessus avec une voix particulièrement désagréable, je ne peux que faire ce triste constat : Avec mon cœur d’homme, je ne parviens pas à l’aimer !
Combien de fois, rencontrons-nous ce genre de situations, où nous réalisons que nous avons du mal à aimer notre prochain ! Tout le monde fait face à un moment ou à un autre à l’étroitesse de son cœur.
De même que nous risquons de défaillir si nous ne nourrissons pas notre corps, nous ne pouvons pas aimer pleinement si nous ne nourrissons pas notre âme au sacrement de l’Amour. Pour cela, l’Eglise nous demande de venir à la messe chaque dimanche. Avant d’être une obligation, il s’agit d’une nécessité pour les chrétiens !
Le cœur de l’homme est étroit, malade, égoïste, jaloux ! Comment aimer durant toute une vie conjoint, enfants, collègues sans la grâce de ce sacrement ? Ce n’est qu’en recevant cet amour que nous serons alors capables de donner bien plus que ce que nous ne possédons, au-delà de l’amour humain. C’est ce qui se produisit avec les Apôtres qui, avec l’aide du Seigneur, ont pu nourrir une foule immense avec seulement 5 pains et 2 poissons.
1/ L’Eucharistie est le modèle d’un amour qui ne juge pas sur les apparences
Le sacrement de l’Eucharistie est l’antidote à notre monde actuel car il nous apprend à ne pas nous arrêter à l’apparence. Dieu n’est pas visible à l’homme mais bien réellement présent. Plus nous communierons avec ferveur, plus nous serons capables d’aimer comme le Christ nous aime :
L’Eucharistie : 0% d’apparence, 100% de présence
2/ L’Eucharistie est le modèle d’un amour qui va jusqu’au sacrifice
Sans renoncement, l’amour véritable n’est pas possible ! L’amour demande un détachement vis-à-vis de ses propres désirs. C’est dans l’Eucharistie que nous découvrons l’amour qui va jusqu’au sacrifice : Le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi gratuitement :
Ceci est mon Corps livré, ceci est mon Sang versé
3/ L’Eucharistie est le modèle d’un amour toujours neuf
Quel couple ne désire pas vivre un amour qui ne vieillit pas ? Quels parents ne craignent pas de voir leurs enfants les délaisser en grandissant ? Qui ne souhaite pas connaître un amour qui grandit tout au long de la vie ?
Chers jeunes, vous avez été bien préparés à votre Première Communion, mais sachez que les suivantes seront tout aussi importantes, car ce sera le même Jésus qui vient en vous à chaque fois. Et nous qui communions depuis tant d’années, et qui nous sommes sans doute un peu habitués, c’est le même sacrifice offert, le secret d’un amour qui se renouvelle, qui ne vieillit pas. J’invite donc chacun d’entre vous à demander la grâce de vivre cette communion comme si c’était la première !
Voici le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle
4/ L’Eucharistie est le modèle d’un amour du corps et du cœur
A la messe, nous recevons Jésus dans notre corps mais pour communier au Christ, il nous faut en éprouver le désir. Que serait la communion des corps sans la communion des cœurs ? Jésus, dans l’Eucharistie, nous invite à cette cohérence :
Seigneur je désire te recevoir et je veux suivre tes commandements
5/ L’Eucharistie est le sacrement des pauvres et des petits
L’Eucharistie nous apprend que l’humilité est la porte d’entrée de l’amour, alors pensons à remercier Dieu pour l’amour qu’Il nous donne à travers nos familles, nos proches :
Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir
Chers frères et sœurs, voici la grâce que je demande pour chacun de nous aujourd’hui. Que cette Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ fasse grandir en nous l’esprit d’humilité, qu’elle fasse grandir en nous un amour toujours neuf pour l’Eucharistie, comme si chaque Eucharistie était la première, la dernière, l’unique.
Amen
Le 12 juin 2022
Homélie de don Edouard, messe d'action de grâce
Depuis la Pentecôte, l’Esprit saint est venu remplir nos âmes et nos cœurs, spécialement depuis que les Confirmations ont eu lieu ici dans cette cathédrale. A présent je l’invoque avec vous afin qu’Il m’inspire, car je vous l’avoue, j’ai beaucoup réfléchi sans savoir ce que je devais vous dire.
Don Charles-Marie et moi avons été ordonnés dans la basilique Notre-Dame de la Trinité de Blois, où la Vierge porte en ses mains et sur son cœur le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Quelle belle unité entre le lieu de notre ordination et notre messe d’action de grâce ici à Amiens, le jour de la Sainte Trinité.
Chers frères et sœurs, cette célébration a débuté par un signe de croix. Combien de baptêmes accomplis dans ce baptistère au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ! Combien de péchés remis ! Combien d’Eucharisties célébrées ! Combien de bénédictions prononcées !
Lorsque nous étions au séminaire, dans la maison de formation de notre communauté, nous avions comme modèles saint Martin et saint Jean Baptiste. Je comprends mieux à présent pourquoi le Seigneur m’a envoyé à Notre-Dame d’Amiens, où l’on vénère ces deux grands saints, juste avant de devenir responsable de la formation des futurs prêtres.
Le prêtre, un homme éclipsé
Aujourd’hui je demande à saint Jean Baptiste, pour nous les prêtres et pour chacun d’entre vous, de savoir aimer non seulement en paroles et en sentiments, mais surtout en actes et en vérité.
Dans cette cathédrale, nous avons la grâce d’avoir le Chef de saint Jean Baptiste, prophète qui a appris à aimer jusqu’à mourir. Il fut, lors du Baptême de Jésus, un témoin extraordinaire de la Trinité. Qu’il soit un modèle pour nous les prêtres mais aussi pour tous les chrétiens ! Il a reconnu le Christ, l’a indiqué et a été le premier missionnaire. C’est notre vocation de conduire nos frères et sœurs, nos amis, au Christ, qui est la Vérité. Je pense à tous ces couples dont nous avons eu la joie de célébrer le mariage, qu’ils apprennent à aimer jusqu’au bout, jusqu’à s’oublier et mourir à eux-mêmes !
Après le solstice d’été, alors que les jours commencent à diminuer, saint Jean Baptiste s’est éclipsé afin de laisser apparaître la vraie lumière. Nous aussi, les prêtres, nous sommes faits pour nous éclipser, afin de laisser la place à plus grand que nous.
Aujourd’hui je demande à saint Jean Baptiste de m’apprendre à aimer en m’oubliant moi-même, en me donnant jusqu’au bout. Je m’éclipse pour laisser la place au Christ et à don Régis que Dieu a choisi pour vous guider.
Le prêtre, un homme au cœur fendu
Chers frères et sœurs, nous avons ici à Amiens la Charité de saint Martin. Evêque de Tours, il donna son manteau à un pauvre à l’entrée de la ville. Vous avez besoin de Dieu, de l’Amour trinitaire, vous avez besoin d’être recouvert du manteau du Christ et vous sollicitez vos prêtres dont le cœur doit s’ouvrir, se fendre pour en laisser sortir la charité du Bon Pasteur. Jusqu’à la veille de sa mort, saint Martin n’a pas refusé le travail pour réconcilier ses frères divisés.
Puisse saint Martin vous conduire et vous conserver dans l’unité !
Ici à Amiens j’ai appris à aimer ! les prêtres apprennent beaucoup des fidèles, vous êtes nos meilleurs formateurs. Être prêtre n’est pas un métier, un savoir-faire, c’est un amour, c’est un savoir aimer. La Trinité nous apprend qu’il n’y a pas d’amour sans relation, il n’y a donc pas d’amour de prêtre sans amour de fidèles.
Merci à Saint Martin de prier pour qu’à son image nous soyons remplis de l’Esprit de Dieu pour irradier d’Amour !
Le prêtre, un fils, un frère, un père
Si saint Jean Baptiste nous apprend à diminuer, si saint Martin nous apprend à aimer en partageant et en s’oubliant soi-même, en œuvrant pour l’unité et la réconciliation, Notre Dame nous apprend à être des fils, des frères et sœurs, une famille.
Notre Dame d’Amiens est mon plus beau cadeau, sa statue se trouve à présent sur le premier pilier afin de vous accueillir. A la fin de chaque messe le dimanche, nous lui confions les futurs baptisés, ceux qui se préparent au mariage, ceux qui souffrent et sont dans la peine car c’est notre mère. Ici nous sommes chez notre Maman et nous formons une même famille.
Merci à chacun d’entre vous car vous m’avez transformé, vous m’avez éduqué mon cœur de père afin d’être un prêtre plus adulte, un prêtre envoyé pour former d’autres prêtres !
J’ai une demande à vous faire :
Priez pour les séminaristes afin qu’ils répondent à la vocation que le Seigneur leur adresse ! Demandez des prêtres, demandez de saints prêtres et le Seigneur vous exaucera !
Continuez à solliciter vos pasteurs, à chercher en eux la prière, car le prêtre n’est pas d’abord l’ami, mais l’homme de Dieu, l’homme du surnaturel, l’homme de la foi, l’homme qui prie pour vous, s’offre lui-même et vous nourrit de Dieu.
Aujourd’hui je voudrais vous dire toute mon admiration car j’ai vu l’œuvre de Dieu en vous. Je rends grâce pour vos conversions, pour tous ces pas que vous avez faits vers le Christ et je vous invite à vous offrir car il n’y a pas de plus grand amour que de mourir pour ceux qu’on aime, à la manière du Christ.
Je demande pardon à ceux que j’ai blessés ou pour qui j’ai été un obstacle sur le chemin de la conversion au Christ.
Que Notre-Dame d’Amiens nous vienne en aide ! Chers frères et sœurs, demandons la grâce de l’Esprit Saint. Il nous unit au Fils que Marie porte dans ses bras. Il nous tourne vers le Père. Par le Fils, avec Lui et en Lui, nous formons un seul corps, l’Église, le peuple de Dieu, qui donne au monde un témoignage de Foi, d’Amour et d’invincible Espérance.
Amen
Le 7 juin 2022
Homélie de don Régis
Aujourd’hui le Christ parle de la place des disciples dans le monde. Nous avons l’habitude d’entendre Jésus nous parler en paraboles mais la particularité de cet évangile est que le Christ utilise deux images, lointaines l’une de l’autre, alors qu’habituellement une seule suffit.
Comme Il l’a dit aux disciples, le Christ nous dit aujourd’hui, que nous sommes le sel de la terre. La particularité du sel est qu’il est invisible. Tout ce que nous faisons de beau et de grand doit donner de la saveur au monde et il faut être vigilant à avoir l’humilité nécessaire d’admettre que nous agissons pour le bien du monde, sans se mettre en valeur
Tout en étant discrets dans l’action, comme le sel qui ne se voit pas, nous devons être la lumière du monde. Il est nécessaire de dire d’où vient cette bonté qui peut passer à travers nous. Quelquefois, nous pouvons être tentés par cette humilité profonde qui va jusqu’à ne rien dire de notre lien à Dieu. Même l’Eglise a peut-être connu un temps où il fallait enfouir et cacher son appartenance au Christ. Agir de la sorte serait oublier d’où vient cette bonté en nous, nous ne devons pas nous l’approprier mais dire qu’elle vient de Dieu.
Monseigneur Le Stang me disait hier que, dans la Somme, les chrétiens représentent seulement 1% de la population. Si ce 1% ne sait pas dire qu’il appartient à Dieu, sans doute y aura-t-il encore moins de chrétiens. Mais, au final, faut-il beaucoup de sel pour donner de la saveur à un plat ? Moins de 1% suffit ! Ce petit pourcentage de chrétiens qui donne de la saveur au monde, tout en montrant qu’il vient de Dieu, peut certainement faire grandir le Royaume de Dieu et nous allons tout faire pour cela !
Le 6 juin 2022
Homélie de don François
Ce titre de Marie, mère de l’Eglise nous conduit à nous interroger sur qui est Marie et donc qui est Jésus et qu’est-ce que l’Eglise. Les théologiens se sont posés cette question et nous nous la posons aujourd’hui : Quand l’Eglise est-elle née ?
- L’Eglise naît à l’Annonciation, dans le silence de Nazareth
L’Eglise est la présence de Dieu parmi les hommes, c’est donc lorsque Marie a dit Oui, et que Jésus est présent en son sein, même de façon cachée et très discrète, puis dans les années de son enfance, que l’Eglise prend naissance.
- L’Eglise naît au calvaire, au pied de la Croix
C’est du Saint Sacrifice de la Croix que découlent tous les autres sacrements, toutes grâces, toutes Eucharisties qui sont le renouvellement de ce sacrifice. C’est également à ce moment-là que Jésus dit à Jean : Voici ta mère ! Marie devient alors mère de l’Eglise, mère des premiers croyants.
- L’Eglise naît à la Pentecôte, dans sa dimension missionnaire
Il fallait que l’Esprit saint soit donné pour que la Révélation du mystère de Dieu soit complète et que les Apôtres aient cette force d’aller parcourir toutes les nations.
A ces trois moments-là, Marie est présente, même si elle est très discrète, ne disant que quelques mots lors de l’Annonciation. Elle rend Jésus présent, elle a donc un rôle indispensable dans l’Eglise. Le Christ est la tête de l’Eglise, en tant que mère du Christ, elle ne peut être que mère de toute l’Eglise, c’est-à-dire du corps entier, y compris de ses membres.
Le 1er janvier, nous fêtons le titre de Marie, mère de Dieu. En creusant le mystère de Marie, nous creusons donc le mystère de Jésus, et nous en avons une meilleure compréhension. Marie est mère de Dieu car Jésus n’est pas seulement homme, Il est également totalement Dieu.
Si nous croyons que l’Eglise est la continuation de la présence et de l’action de Jésus, à ce titre, Marie est aussi mère de l’Eglise. Elle est le rempart de toutes les hérésies. Invitons-là dans notre prière, Marie est là à chaque fois que nous osons poser un Oui avec confiance. Elle est celle qui nous aide à traverser toutes nos épreuves, toutes nos croix dans nos familles, nos problèmes de santé, nos deuils. Si nous tenons la main de Marie en récitant notre chapelet dans ces moments-là, nous sommes comme elle au pied de la Croix et l’Eglise grandit alors en nous.
Marie est le réceptacle, le vase qui attire l’Esprit saint, c’est elle qui le fait venir dans nos foyers, ces églises domestiques, pour obtenir la paix dans les familles. Demandons à Marie de recevoir l’Esprit saint et de nous donner l’audace missionnaire pour annoncer le Christ.
Chers frères et sœurs, en ce début du Temps Ordinaire, confions nos vies ordinaires à celle qui, dans l’ordinaire de sa vie - une vie de famille toute simple en Galilée - a accueilli l’extraordinaire de Dieu qui, de manière cachée, agit toujours et en particulier là où Marie est présente.
Amen
Le 5 juin 2022
Homélie de don Edouard
En regardant les jeunes au premier rang, je me remémore un épisode de mon enfance, alors que j’avais à peu près leur âge. Je regardais d’un air amusé un scarabée sur le dos qui essayait désespérément de se retourner. J’ai alors réalisé que je prenais plaisir à lui faire mal en l’empêchant de se remettre sur ses pattes.
Nous aussi parfois nous rencontrons des personnes qui sont en difficulté, comme ce scarabée sur le dos, nous avons alors le choix de les redresser, de les libérer ou de les laisser dans leur situation et de les écraser.
C’est ce combat qui se joue à présent au fond de notre âme et c’est ce que saint Paul a dit en parlant aux Romains dans la deuxième lecture : Parfois je suis sous l’emprise de la chair, c’est-à-dire que je suis esclave de quelque chose qui me pousse au mal, parfois, au contraire, je suis sous l’emprise de l’Esprit de Dieu et je fais le Bien.
Chers jeunes, vous allez faire ce choix dans quelques minutes en prononçant ces paroles : Je rejette la voie du mal et je choisis la voie du Bien. Celui qui décide de suivre la voie de la chair est sous l’emprise de l’ennemi et l’ennemi, parfois, c’est lui-même :
Je fais le mal que je ne veux pas faire au lieu de faire le Bien que je veux faire.
Combien de fois ressentons-nous cette loi qui travaille à l’intérieur de nous, nous avons alors beau nous relever régulièrement, nous corriger, nous retombons et nous nous retrouvons face à ce même choix !
Chers jeunes qui allez faire votre profession de foi, vous êtes habillés en blanc afin de vous souvenir du jour de votre Baptême lorsque vos parents, parrain, marraine ont rejeté le mal et l’auteur du mal, et ont adhéré au Bien qui vient de Dieu. Vos parents ont choisi pour vous la vie qui n’est pas celle de l’esclavage, mais celle de la filiation, vous êtes alors devenus enfants de Dieu.
L’esclave obéit par peur aux ordres de son maître alors que l’obéissance des enfants de Dieu est pleine d’amour, de liberté et de confiance. Nous ressentons parfois ce combat intérieur, nous sommes alors tentés de laisser le scarabée sur le dos et de l’écraser.
En ce jour de Pentecôte, supplions l’Esprit saint afin qu’Il nous défende contre cette partie de nous-mêmes qui est esclave de l’idolâtrie, esclave de l’argent, de la chair, du pouvoir et de toutes ces formes d’attraction qui nous empêchent d’être heureux, nous dominent et nous privent de la liberté des enfants de Dieu.
Chers jeunes qui allez renouveler aujourd’hui la grâce de votre adoption filiale reçue au jour de votre Baptême, et nous tous ici présents, choisissons d’être fils et filles dans la maison de Dieu et non pas esclaves du monde. Apprenons à lutter avec la puissance de l’Esprit saint, avec la grâce de Dieu, afin d’être libres et de rendre gloire à Dieu, pour que nous puissions donner le beau témoignage de l’Amour.
Il est très facile de dire que l’on aime Dieu, mais qu’en est-il de ces belles paroles si l’on écrase le petit scarabée qui se trouve juste à côté de nous : l’ami, l’époux, l’enfant, le collègue…
Si tu n’aimes pas ton frère que tu vois, quel hypocrite es-tu !
Si tu veux faire mon commandement, si tu veux garder ma Parole,
si tu veux être mon fils,
je te mets au défi d’aimer comme j’ai aimé.
Aimes-tu jusqu’à pardonner celui qui t’a blessé ?
Aimes-tu jusqu’à t’oublier toi-même ?
Fais cesser ton égoïsme, ton égocentrisme,
ta recherche de confort, ta peur de l’autre et apprends à aimer.
Toi qui reçois aujourd’hui l’Esprit saint, l’Esprit du Christ
et qui rends gloire à Dieu par toute ton attitude,
tu auras accompli le double commandement
d’aimer Dieu et ton prochain.
Chers frères et sœurs, tous ensemble, mettons-nous sous l’action de l’Esprit Saint, rejetons le mal afin d’être libérés de l’esclavage, convertissons nous à nouveau et vivons de la Grâce de Dieu, sous son inspiration parce que personne n’a d’autres maîtres que Dieu ici.
Amen
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