Plus encore qu’autrefois, nous avons un rapport très particulier au temps. Les moyens de communication, nos modes de vie, notre manière de gérer notre temps rendent plus difficile notre capacité de goûter l’instant présent. Dans la culture moderne où l’on ne veut rien rater, on peut passer à côté de ce mystère du temps qui prend sa valeur lorsqu’il est reçu de Dieu et donné gratuitement.
Peu à peu, la levée des restrictions sanitaires va nous conduire à retrouver les habitudes de notre vie « avant la Covid » Ce retour à la normale coïncide avec le retour du « temps ordinaire » dans le temps liturgique de l’Église. Voilà une occasion providentielle de réaliser que l’« ordinaire » peut avoir un goût « extraordinaire », dès lors que nous le vivons pleinement.
Mais attention ! Sevrés d’un certain nombre d’activités pendant des mois, nous allons sans doute vouloir remplir nos agendas pour « rattraper le temps perdu ». Or, le temps ne se rattrape pas. Nous voudrions vivre « plus », alors qu’il nous faudra sans doute vivre « mieux ».

Dieu parle au présent
Celui qui court sans cesse à la recherche du temps perdu reste sourd à l’appel de Dieu : « Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur » (psaume 94). C’est dans « l’aujourd’hui » de nos vies, à la maison, à l’école, au travail, avec nos proches, que le Seigneur nous attend et qu’il se manifeste à nous. Le temps de la sainteté, ce n’est pas « hier » ou « demain », c’est « aujourd’hui » ! En fait, nous devrions appeler le temps ordinaire : « temps de la sainteté ». Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avait percé ce secret de la sainteté : « choisir l’amour du Seigneur dans chaque chose ordinaire pour les rendre extraordinaires ».
Don François
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