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Suis-je libre d'obéir ?

Le cinquième dimanche de Carême marque l’entrée dans le temps de la Passion. Nous suivons le Christ montant à Jérusalem pour mourir et ressusciter.

Dans les derniers jours de sa vie, le Christ est déterminé, il entre dans un combat pour aller jusqu’au bout de l’amour et obéir à son Père. Mais il reste libre de donner sa vie : “Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même.” (Jn. 10, 18) Comment concilier la liberté et l’obéissance ? Le chemin de la liberté passe par l’obéissance. La véritable liberté s’acquiert tout au long de la vie : saint Paul écrit aux Corinthiens : “c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit” (2 Co. 6, 12). La liberté n’est pas l’absence de contraintes extérieures mais plutôt l’accueil de la vérité, l’élargissement de notre regard et de notre cœur au réel tel qu’il est. Je suis libre lorsque je me connais tel que Dieu me voit, m’a créé et m’aime.

Le père Jacques Philippe, dans son livre La liberté intérieure, précise : “Notre manque de liberté vient d’un manque d’amour. Si nous aimions davantage, l’amour donnerait des dimensions infinies à notre vie, et nous ne nous sentirions plus aussi à l’étroit.” Nous découvrons ainsi une condition fondamentale de l’homme : la dépendance.

L’amour est une dépendance. Toute notre vie nous dépendons des autres, de Dieu, et cette dépendance s’exprime dans l’obéissance : je ne me suis pas fait seul et j’ai besoin d’être guidé pour grandir en liberté. Le Christ, modèle parfait d’obéissance et de liberté. Dans sa Passion, le Christ a été obéissant jusqu’au bout à la volonté du Père. Mais l’obéissance du Christ n’a pas été facile, elle a traversé bien des épreuves, pensons à Gethsémani. La lettre aux Hébreux précise : “Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance” (He. 5, 8).


L’obéissance du Christ a eu une fécondité incroyable : le pardon de nos péchés et notre Salut. A l’image du Christ, entrons dans une obéissance libre, avec l’intelligence et avec le cœur.

Avec l’intelligence, pour voir que ce qui nous est demandé vise notre bien et celui de nos frères.

Avec le cœur et la foi, pour voir qu’au cœur de l’épreuve, l’obéissance librement choisie a une fécondité mystérieuse et surnaturelle. “Le premier degré de l’humilité est l’obéissance sans délai, écrit saint Benoit dans sa Règle, elle se trouve chez ceux qui sont décidés à n’avoir rien de plus précieux que le Christ”.


Augustin Fargère


Crédit photo : paroisse Saint Jean-Baptiste

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