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Homélies du mois de Juillet



 

Homélie de don Charles-Marie,

Le 31 Juillet 2022


Le Seigneur veut nous donner son amour en plénitude


Jésus nous invite à regarder le ciel, car Il veut orienter notre regard sur la vraie vie, la vie après la mort. Il y avait dans la croyance juive une certaine foi dans l’immortalité de l’âme, mais le Seigneur est venu affermir cette révélation. Puis, par sa mort et sa résurrection, notre vie sur terre prend alors un tout autre sens, ce qui fait dire à saint Paul aux Colossiens : « Cherchez les réalités d’en-haut ».


Voici une petite histoire pour illustrer ces propos : lorsque vous prenez l’avion, vous n’avez pas le droit de prendre en cabine certains objets personnels comme un canif ou une bouteille de soda, un conflit se produit alors à l’intérieur de vous : partir en laissant des biens auxquels vous tenez ou renoncer au voyage ! Peu iront jusqu’au renoncement pour un simple canif qu’ils auraient oublié de mettre en soute avant leur départ. Le Seigneur nous amène à ce vrai discernement. Notre vie sur terre est un peu comme un hall d’aéroport où chacun se prépare à aller au Ciel où Dieu nous attend. Le Seigneur nous appelle à ne pas perdre notre temps et à ne pas nous attacher à cette terre qu’il nous faudra quitter un jour, mais à nous attacher aux biens du Ciel, quitte à y entrer dépouillés de ce qui nous est cher. Chaque jour donné ici-bas doit être une recherche du seul vrai Bien, du seul vrai bonheur : le Ciel.

Je ne vous promets pas d’être heureuse ici-bas, mais là-haut,

dit Notre Dame à sainte Bernadette


Nous avons parfois la chance de vivre des moments de bonheur sur terre qui nous préparent au bonheur éternel. Parfois nous ressentons surtout la souffrance qui nous afflige ou qui afflige nos proches. Rappelons-nous que nous avons une place au Ciel où nous connaîtrons le bonheur.


Avec quoi pouvons-nous passer le portique de la mort et de la Résurrection ?

Avec quels biens pouvons-nous prendre le vol nous conduisant au Ciel ?

Et bien, avec tout ce qui porte en notre âme une semence d’immortalité. Et la clé de cela, c’est l’Amour. Tout ce que nous aurons vécu d’amour donné et reçu trouve sa source, son origine et son achèvement dans quelque chose qui ne dépend pas du temps et de la matière : l’amour infini du Dieu éternel. En effet, nul besoin de rester au niveau de la matière pour aimer et être aimé puisque l’amour se vit dans notre âme. L’amour dépasse la matière, qui est périssable, et c’est pour cela qu’il est semence d’éternité dans notre âme. Evidemment l’expérience concrète de l’amour ne se passe pas de matière, du corps : notre expérience, c’est d’avoir quelqu’un de concret à chérir, des regards et des paroles à échanger, des réalités qui font que cet amour est concrétisé. De même quand nous perdons un être cher, nous avons beau avoir la foi, nous avons beau savoir que la vie n’est pas détruite mais seulement transformée, le fait qu’il n’y ait plus ce visage à regarder, ce corps à enlacer, ces moments de qualité à passer ensemble, montre qu’il y a quelque chose, de l’ordre de la matière, qui est blessé dans notre rapport habituel à la personne aimée avec laquelle nous voudrions tant continuer à vivre cette relation d’amour ou d’amitié. Mais la personne dont le corps s’est éteint n’a pas totalement disparu.


Jésus nous invite à nous enraciner dans l’amour, car c’est l’amour, et lui seul, que nous retrouverons au Ciel. Prenons l’exemple d’un couple, lorsque l’un des deux meurt, le mariage disparaît, cela signifie qu’au Ciel vous ne serez plus mari et femme. Néanmoins, tout l’amour conjugal qui aura été vécu et échangé demeure, cela a façonné votre manière d’aimer et d’être aimés, et cela se retrouvera au Ciel. Mais le lien du mariage, lui, a disparu – si bien que le survivant peut tout à fait légitimement créer, comme on le voit depuis toujours, une nouvelle communauté avec quelqu’un d’autre, pour vivre à nouveau cet amour conjugal.


Vanité des vanités, tout est vanité !

Que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?

Tous ses jours sont autant de souffrances


Alors si cette première lecture du livre de Qohèleth correspond à ce que nous avons parfois dans le cœur, s’il nous arrive peut-être de penser que le Seigneur nous a oubliés, si la tentation de céder à une sorte de tristesse spirituelle est bien là, rappelons-nous que chaque jour que nous vivons n’est pas d’abord un jour pour nous, où nous allons vivre des moments de souffrance ou de joie, mais c’est d’abord un jour pour amasser en vue du Ciel. Aimer engendre des choses éternelles qui viennent de Dieu et retournent en Dieu, comme une nostalgie de la maison céleste, la maison du Père d’où nous venons et à laquelle nous sommes appelés à revenir.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Docteur de l’Eglise, a compris beaucoup de choses sur ce grand mystère de l’Amour et vient nous aider, en comparant nos cœurs à des récipients de l’amour de Dieu, comme des verres, à donner du sens à chaque jour, y compris aux jours de souffrance. Il ne s’agit pas de surpasser, de sublimer cette souffrance. Dieu ne veut pas qu’il puisse manquer une seule goute de son amour, Il veut donner le maximum de ce que nous sommes capables de recevoir afin que personne ne puisse ressentir le moindre manque.


C’est pour cela qu’existe le purgatoire, ce lieu d’attente, où nous sommes comme des verres, avec des impuretés au fond, qui ne demandent qu’à être remplis d’amour. Avec l’aide de la prière de l’Eglise, Dieu permet que ces âmes sauvées soient purifiées des traces du péché en elles. Sans les impuretés au fond du verre, Dieu peut alors leur donner le plus intensément possible son Amour. Au purgatoire la souffrance n’est pas une punition, mais une attente de la plénitude promise, mais pas encore recevable. Chaque jour que nous vivons n’est pas vanité mais il est utile. Il fait grandir notre capacité à aimer, comme si nous passions d’un verre de 12cl à 25cl, 33cl puis 50cl de capacité d’être rempli de l’Amour de Dieu, et rien que pour cela, il vaut la peine d’être vécu.


Demandons au Seigneur cette conscience que chaque jour fait grandir notre capacité d’aimer, et que, quelle que soit la taille de notre verre, le Seigneur le remplira intégralement. Nous ne ressentirons alors plus aucun manque, ni aucune souffrance, au contraire, nous ressentirons cette plénitude que le Seigneur nous promet. Il y a des âmes au Ciel qui reçoivent plus d’Amour de Dieu que les autres, sans pour autant qu’il y ait d’injustice, car tous nous serons comblés. Mais les âmes qui auront tellement voulu aimer et être aimées auront fait grandir en elles cette capacité d’amour et auront amassé pour le Ciel un vrai bonheur, qui n’est pas seulement une absence de manque, mais un bonheur intense. Dans cette optique, chaque jour sur terre vaut vraiment la peine d’être vécu, car nous amassons en vue du Ciel. Le Seigneur veut que nous soyons comblés en plénitude mais aussi en intensité, afin que nous ayons cette vie en abondance.

Amen

 

Homélie de don Régis,

Le 28 Juillet 2022


Ne nous fermons pas à la nouveauté qui vient de Dieu !


Aujourd’hui dans l’évangile, Jésus termine un enseignement sur le royaume des Cieux. Parler du royaume, c’est parler de Dieu qui agit à la fois dans nos cœurs et dans le monde pour mieux nous préparer à vivre avec Lui. Toutes les paroles et paraboles que le Christ nous a données nous aident à voir ce que Dieu fait mais aussi ce qu’Il attend de nous. Nous l’avons entendu hier, Dieu veut que nous désirions son royaume, véritable trésor qui dépasse tout ce que nous pouvons trouver dans le monde.


Pour terminer cet enseignement, le Christ nous parle de cette action que Dieu fera à la fin, celle de trier afin de conserver uniquement le Bien que Dieu attend. Les hommes sont si souvent indifférents au fait que Dieu pourrait attendre quelque chose d’eux, or Dieu attend vraiment que nous fassions le Bien ! Il saura alors conserver ce qui a été bon dans nos vies et rejeter, dans un lieu qu’Il décrit comme une fournaise, ceux qui ne l’ont pas fait.

Le Christ ajoute à la fin cette parabole : un scribe, celui qui étudie la Parole de Dieu, doit être capable de « tirer de son trésor du neuf et de l’ancien ». Le Christ apporte un regard nouveau, alors ne nous fermons pas à cette nouveauté qui vient de Dieu !

Voici ce que nous pouvons peut-être conserver aujourd’hui de cet enseignement du Christ : il y a toujours une nouveauté qui vient de Dieu, car Dieu est vivant et Il a toujours envie de grandir davantage en notre cœur et de nous voir faire le bien.


Au cours de notre vie sur terre, nous vivons des changements, plusieurs parmi nous en connaissent en ce moment. Il est bien évidemment toujours rassurant de s’appuyer sur ce que l’on a déjà reçu, mais nous devons également savoir accueillir ce que le Christ veut nous donner au jour le jour, et continuer à ouvrir notre cœur à ce qu’il nous donne, en particulier par les autres. Il ne s’agit pas d’un exercice évident à faire, parce que quelque part, cela demande toujours un abandon et nous n’aimons pas trop les abandons, parce que nous ne maîtrisons plus. Mais dans « abandon, » il y a le mot « don », et c’est une manière de continuer de se donner et à aimer que de vivre cela.


Que l’Esprit saint nous aide à nous abandonner en toute confiance à la Providence de Dieu, à sa présence auprès de nous, à ce qu’Il attend de nous. Amen

 

Homélie de don Antoine,

Le 17 Juillet 2022


Les tâches les plus pénibles ont une autre saveur

lorsqu’elles sont faites pour quelqu’un qu’on aime !


Durant ma vie de prêtre, il m’a souvent été confié que cet évangile de Marthe et Marie n’avait pas bonne presse auprès de certaines mères de famille. Peut-être sont-elles tentées de prier ainsi : « Seigneur, vous êtes bien gentil, mais si je ne fais pas les courses, la cuisine, le ménage, si je ne m’occupe pas des enfants, qui donc le fera ? » On entend alors le mari et les enfants dire « Oui Seigneur, si elle ne le fait pas qui le fera ? ». Evidemment cette description ne correspond à aucune de vos familles, elle est totalement fortuite !


Le Seigneur n’est pas là pour faire l’éloge de la paresse, il n’est pas là non plus pour dire que les tâches ménagères et le service ne sont pas de bonnes choses.


Qu’est-ce que le Seigneur veut nous dire à travers cet évangile ?


Jésus ne dit pas que la part de Marthe est mauvaise, mais seulement que la part qu’a choisie Marie est meilleure. Ce qu’il reproche à Marthe n’est pas le service, mais l’agitation dont elle fait preuve et le souci qu’elle se donne, perdant de vue l’unique nécessaire. Ce n’est pas ce que fait Marthe qui pose problème mais l’état d’esprit dans lequel elle le fait. Accaparée par les choses matérielles, elle perd de vue, Celui pour qui elle fait toutes ces choses : le Seigneur. Elle finit par donner plus d’importance aux moyens qu’à la finalité, s’attachant plus aux contraintes du service qu’à Celui qu’elle sert.


Voilà un grand danger qui nous guette tous : oublier celui pour qui nous faisons toutes choses ! Les tâches les plus pénibles, les plus ingrates ont une autre saveur lorsqu’elles sont faites pour quelqu’un qu’on aime !


Cela m’évoque cette histoire de la fin du XIXème siècle : un jeune homme tomba amoureux de la fille d’un boucher. Le boucher n‘étant pas commode, il se demanda comment il allait pouvoir conquérir le cœur de la demoiselle. Il décida alors de se mettre au service du boucher en devenant son commis. Il réalisait toutes les tâches, même les plus pénibles et les plus ingrates, il acceptait de bon cœur les réprimandes de son patron. Mais il savait pourquoi il supportait tout cela. Son service trouva sa récompense le jour de ses noces.


Alors, nous aussi, si nous faisons toutes choses pour le Seigneur, en vue de la récompense des noces du ciel - que nous aurons la joie de partager avec le Christ et toute l’Eglise - rien ne nous sera vraiment pénible. Marthe a oublié l’honneur et le privilège qu’elle avait de servir le Fils de Dieu venu dans sa demeure. Elle a oublié également que c’est une place enviable et désirable que celle du serviteur car c’est la place que le Seigneur lui-même a occupé lors du lavement des pieds : « Je suis parmi vous comme celui qui sert ». En quittant des yeux le Seigneur et la finalité de son service, Marthe finit par reposer son regard sur elle-même, elle qui était en train de se fatiguer, de se dévouer, et, en faisant cela, elle regarda également sa sœur et se compara à elle.


Quand on ne pose pas le regard de Dieu sur les réalités, on juge sur l’extérieur. Marthe a jugé sa sœur sur l’apparence, elle s’est dit qu’elle était assise et ne faisait rien. Mais Marie ne faisait pas rien, elle écoutait la Parole du Seigneur, elle était dans une relation active et aimante avec le Christ. La contemplation est le contraire de la paresse. Quiconque a déjà entamé une vie de prière, pour entrer dans cette écoute assidue de la Parole de Dieu, pour tisser cette relation de cœur à cœur dans l’oraison avec le Seigneur, ne peut être paresseux !


Au contraire, il faut lutter car la vie de prière est souvent un combat spirituel. S’il était si facile de faire oraison, d’entretenir ce cœur à cœur avec le Seigneur et d’écouter sa Parole, nous serions déjà tous saints !


Marthe se plaint de sa sœur alors qu’elle-même avait choisi la voie difficile du service, et non la facilité. Nous pouvons passer des journées entières affairés à ne rien faire pour fuir une seule chose, notre relation avec le christ, le sommet de toutes les activités humaines : la contemplation. Parfois nous remplissons nos agendas et nous plaignons de ne plus avoir le temps de prier, ayant soi-disant toujours des choses plus importantes à faire.


Hypocrites ! Nous nous mentons à nous-mêmes ! Dès lors que nous sommes en vacances prions-nous davantage ? Et bien non pas forcément ! Souvent, nous trouvons d’autres activités pour fuir encore et encore la relation avec le Seigneur.


Que cet évangile nous pousse à faire notre examen de conscience, à nous demander quelle est la meilleure part, la raison de nos actes, la personne en qui nous mettons notre cœur !


Notre trésor est-il au Ciel, là où se trouve le Christ ? Est-ce bien Lui que nous aimons et que nous servons dans les tâches faciles comme dans les plus pénibles ?


Si cela est le cas alors donnons-nous à Lui dans cette relation d’écoute de sa Parole. Ce temps de vacances qui commence nous laisse cette possibilité, alors ne perdons pas notre temps, renouvelons notre amitié avec le Seigneur, choisissons la meilleure part, celle qu’a choisie Marie.


Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, amen

 

Homélie de don Edouard,

Le 10 Juillet 2022


Chers frères et sœurs, certains parmi nous souffrent, ont connu l’épreuve du deuil, ici se trouve le lieu de la consolation. Voilà qui correspond à l’évangile du jour : un docteur de la Loi posa une question à Jésus afin de le mettre à l’épreuve, Lui, la Parole de Dieu, l’Intelligence souveraine :

  • Que faut-il faire de bon pour obtenir la Vie éternelle ?

Jésus accepta de rentrer en conversation avec cet homme et lui demanda ce qu’il y avait d’écrit dans la Loi. Ce spécialiste, maître dans sa discipline, récita alors fièrement ces paroles, comme une leçon de catéchisme :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même.

Puis il demanda à Jésus :

  • Qui est mon prochain ?

Jésus relata alors l’histoire du Bon Samaritain qui venait de Jérusalem, descendant vers Jéricho par un chemin abrupt et escarpé, reconnu pour être un vrai coupe-gorge. Le pauvre homme tomba alors dans une embuscade. N’ayant pas su se défendre, il se fit molester par des bandits, se trouva dépouillé de tous ses biens, y compris de ses habits, puis fut laissé pour mort sur le bord du chemin.


Vinrent à passer un prêtre et un lévite, tous deux très fins connaisseurs de la Loi. S’appuyant sur leur savoir, leur pensée et leur vision du monde, ils préférèrent respectivement éviter cet homme, pour des raisons qu’ils jugeaient bonnes.


Arriva ensuite un Samaritain, considéré impur par le peuple Juif. Il s’arrêta et franchit l’espace qui le séparait de cet homme. Il le chargea sur sa monture et le conduisit jusqu’à une auberge à Jéricho. Avant de repartir, il donna deux pièces d’argent à l’aubergiste afin qu’il continue à prendre soin de lui aussi longtemps que nécessaire.

  • Qui est donc ce Bon Samaritain ?

C’est le Christ ! Celui qui a franchi cette distance infinie entre le Ciel et la terre, qui a pris notre humanité blessée et souffrante, marquée par le péché, qui s’est abaissé sans avoir peur, qui n’a pas eu horreur de notre laideur. Il s’est approché de nos plaies infectées, les a soignées, les a fait siennes. C’est le mystère de la Croix. Il a accepté d’être dénudé, exposé à la face des autres, humilié, flagellé, accusé comme le pire des bandits. Rejeté hors des murs de Jérusalem, allant jusqu’à l’ignominie et la mort sur la Croix, Il est descendu au tombeau et de là, Il est revenu à la vie.


Chers frères et sœurs, le chemin qui descend de Jérusalem à Jéricho, le point le plus bas de la terre, c’est le chemin que Dieu a fait jusqu’à nous. Il est descendu vers l’homme le plus misérable et en a pris soin. Parce que l’homme a goûté à sa miséricorde, parce qu’Il a pris pitié de lui, nous savons que nous sommes aimés et sauvés.


A présent, nous devons être un « autre Christ », mais combien de fois évitons-nous certaines personnes ! Combien de fois esquivons-nous certaines situations ! nous disant trop occupés, trouvant mille excuses pour ne pas nous arrêter devant l’homme qui souffre, privilégiant notre organisation personnelle, nos occupations, notre vie professionnelle et autres projets en tout genre…

Combien de fois sommes-nous ce lévite, ce prêtre ne s’arrêtant pas devant l’homme blessé, craignant de nous salir, de nous mélanger aux impurs, aux païens qui entourent l’Eglise. Peut-être n’avons-nous pas encore compris à quel point nous sommes aimés par Celui qui est venu nous laver et nous prendre contre lui, alors que nous étions dans notre fange, notre immondice ?

  • Que faut-il faire pour aimer ?

Il suffit d’écouter ce que Jésus a à nous dire ! Quand le Christ a pris cet homme blessé, Il l’emmena à l’auberge.

Cette auberge, c’est l’Eglise ! l’Eglise où le Christ se fait proche de nous et non pas l’Eglise des purs, des légalistes, de ceux qui ont tout réussi et ont bonne conscience.


Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est parce que vous êtes venus chercher la consolation, le Seigneur vous a conduits jusque-là pour vous restaurer, vous renouveler, vous laver, panser vos blessures.


Vous souffrez d’un deuil, de querelles, de divisions dans vos familles, de solitude, de votre propre culpabilité , vous avez connu l’échec… Le Seigneur veut vous soigner dans son Eglise ! Pour cela Il a laissé les sacrements – ce sont les deux pièces d’argent du Bon Samaritain : le Baptême, pour nous laver, la Réconciliation et l’Eucharistie, pour nous purifier, nous nourrir et nous sauver.


Chers frères et sœurs, il n’y a pas de christianisme sans chrétiens et il n’y a pas de chrétiens sans Christ. Ici c’est l’Eglise de saint Martin, celui qui a donné son manteau au pauvre, qui a trouvé le Christ en celui qui est humilié.


Aujourd’hui demandons la grâce de la conversion à l’Amour afin de sortir de notre orgueil, de notre vision du monde, de notre toute puissance, de nos manipulations. Nous sommes surpris, déstabilisés parce que nous voyons cet homme qui souffre, et nous sommes invités à l’aimer, alors avançons-nous vers lui afin de le conduire dans l’Eglise où il sera lui-même restauré et deviendra un disciple du Seigneur. Pour cela, n’hésitons pas à entrer dans la cathédrale pour nous laisser renouveler, nous laisser guérir, nous laisser aimer pour, qu’à notre tour, nous puissions être le Christ pour nos frères.


Amen

 

Homélie de don Edouard,

Le 05 Juillet 2022


Le monde a besoin de saints et de saintes

Chers frères et sœurs, nous sommes parfois loin d’imaginer ce que chacun porte en son cœur : grandes joies, élan d’espérance, mais aussi tristesse et colère ! A un moment ou à un autre, nous sommes tous traversés par des pensées plus ou moins sombres et nous avons alors à vivre un combat spirituel. Jésus Lui-même a dû affronter toutes les tentations et une fois la victoire remportée sur l’Ennemi, Il se rend à Jérusalem où il sera arrêté, condamné à mort, humilié, flagellé et crucifié, parce qu’il nous a aimés jusqu’au bout. Il sera dressé nu sur cette croix, à la vue des hommes.


Allez tel que vous êtes


Sur le chemin de Jérusalem, Jésus envoie 72 disciples dans toutes les localités où il devait se rendre, ces disciples de l’Evangile, c’est nous ! Jésus nous prend tel que nous sommes. Aujourd’hui, certains sont dans la joie, d’autres dans la désolation, mais c’est cette foule que le Seigneur envoie pour apporter sa Parole et annoncer sa Paix.


Chers frères et sœurs, le monde a besoin de saints et de saintes qui sont prêts à affronter la tentation avec l’aide de Dieu, à remporter la victoire sur le mal avec la grâce de l’Esprit saint, et à cheminer vers la sainteté pour en témoigner au monde. Si nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle et dire que le Christ est mort et ressuscité pour nous sauver, que le mal et la haine n’auront pas le dernier mot, que le désespoir ne doit pas triompher, alors nous allons connaître la tentation du découragement.


Dans les vases d’argiles que nous sommes se trouvent nos fardeaux, nos épreuves, nos péchés, notre culpabilité, nous allons donc forcément être confrontés à la tentation du désespoir et risquons de ne pas nous sentir à la hauteur de ce qui nous est demandé.

Vous ne garderez pas la poussière de la terre sous vos chaussures


Ici l’évangile nous dit de ne pas garder la poussière de la rancœur si nous ne sommes pas écoutés, mais d’accepter l’humiliation sans colère car le plus important est d’annoncer le Royaume de Dieu. C’est gratuitement et de manière totalement désintéressée que nous devons suivre l’Evangile car nous portons un trésor et nous voulons accomplir les commandements de Dieu.


Chers frères et sœurs, nous sommes tous appelés à la sainteté, ce désir a été déposé en nous. Mais pour répondre à cet appel, il faut traverser quelques épreuves :


1/ L’endurance et l’enracinement dans la prière Il ne s’agit pas de faire un marathon mais d’être solidement ancré dans la présence de Dieu et dans la prière pour y trouver une force intérieure qui nous permettra d’affronter les épreuves, car il nous arrive parfois d’être contrariés, alors les sentiments de tristesse, d’énervement, de colère et toutes autres pensées négatives peuvent nous envahir. C’est souvent signe d’un manque d’enracinement dans la prière. Alors prions l’Esprit saint, car lui seul peut nous venir en aide et nous procurer la force intérieure qui fait que personne ne peut nous voler notre paix.


2/ La patience Cette vertu se mesure à notre manière de supporter les affronts mais aussi les frères et sœurs que Dieu nous donne, alors qu’ils n’attirent pas toujours notre sympathie et n’ont pas forcément la même façon de penser que nous. Dans cette assemblée, n’y-a-il pas des rancunes qui persistent entre vous ? Mais alors, qu’en est-il de la sainteté des chrétiens ?


3/ L’humilité par l’humiliation Nous essayons trop souvent d’esquiver l’humiliation pour protéger notre égo, notre bonne estime de nous-mêmes. Certains sont dans la superbe et finissent par ne plus s’apercevoir de leur orgueil mais un jour viendra où le Seigneur permettra qu’ils vivent l’humiliation. C’est dans cette situation-là que nous pouvons mesurer notre intériorité et notre propre sainteté. Alors ne cherchons pas à être vu ou à plaire à d’autres que Dieu.


4/ La joie et la bonne humeur Le sens de l’humour, que de nombreux saints possédaient, est un mélange du juste amour de soi et de l’humilité. Saint Jean de la Croix nous enseigne que si nous voulons lutter contre la tentation et être de bons témoins du Christ, nous devons préférer le bien du prochain à notre propre bien. Cela doit nous amener à nous questionner : Comment parlons-nous des autres ? Sommes-nous prêts à ne pas prendre la meilleure place ?


Chers frères et sœurs, le monde a besoin de saints et de saintes et non de vedettes, de tout-puissants, d’évangélisateurs hors du commun qui paraissent saints à la face du monde. Les saints sont les tout-petits que l’on ne remarque pas de prime abord. Pour les repérer, nous devons être attentifs et nous faire petits comme eux, car oui, parmi nous dans cette assemblée, il y a des saints qui s’ignorent !


Ne laissons pas l’orgueil nous dominer ! Nous formons les 72 disciples envoyés pour annoncer le Royaume. A chaque fois que nous nous humilions, que nous nous mettons au service de notre prochain, satan est déchu.

Le triomphe de l’humilité c’est maintenant ! Ici nous sommes à l’école de saint Jean Baptiste - sa Face est exposée pour vénération dans la chapelle saint Jean-du-Vœu durant tout l’été - nous sommes à l’école du Christ qui accepte de s’abaisser pour servir. Alors, faisons-nous tout-petits et acceptons d’être envoyés pour annoncer le Royaume qui est proche. Amen

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