top of page

Homélies de décembre

Le dimanche 25 décembre 2022,

Par don Xandro


Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous


Dieu se fait homme, cela signifie que Dieu se lie irrévocablement à l’humanité. La fidélité de Dieu, son alliance avec nous, son engagement en notre faveur, tout cela devient définitif, absolu. Une fois que l’on est né, on ne peut pas revenir en arrière. Dieu ne peut pas se défaire de cette nature humaine qu’il a assumé. Désormais, Dieu est l’un de nous, Il est avec nous, nos destins sont liés, pour le meilleur et pour le pire.


Imaginons l’humanité, toute cette famille humaine, comme un bateau dont Dieu serait l’inventeur et le constructeur. Sur les océans de la vie et de l’Histoire, son destin semblait incertain. Face aux nombreux dangers, le naufrage paraissait inévitable. On ne nous a pas demandé notre avis, mais si tel avait été le cas, peut-être aurions-nous hésité à embarquer sur ce vaisseau, tant il paraissait fragile et bancal, et tant les adversités semblaient redoutables.


Et voici qu’un beau jour, constatant que les hommes manquaient de confiance et se demandaient sérieusement si cette traversée serait couronnée d’une issue heureuse, le constructeur du bateau nous dit : « Pour vous montrer que vous pouvez me faire confiance, je vais mettre mon propre fils dans le bateau avec vous. »

Noël, c’est cette bonne nouvelle : Celui qui est à l’origine de tout cela, non seulement s’embarque avec nous, ce qui est déjà bien rassurant, mais Il nous envoie son fils unique, le bien aimé. Il n’y a pas de preuve plus grande pour nous montrer que nous sommes en sécurité dans son navire.

Nous pouvons avoir confiance en la vie, en la destinée de la famille humaine et en notre propre destinée, car le Fils de Dieu s’est uni d’une certaine manière à chacun de nous en se faisant homme, nous dit le Concile Vatican II. Tant que nous restons près du fils du chef, rien ne peut nous arriver. Certes, certains peut-être ne supportent pas sa présence ou, pour d’obscures raisons, se jettent du navire et préfèrent nager seuls. Cette liberté nous est laissée et l’échec, le naufrage, l’enfer restent une réelle possibilité. Mais tant que l’on se tient au fils bien aimé, tout ira bien !


Je pourrais m’arrêter là, mais ce ne serait que la moitié de l’histoire. L’impensable est arrivé : le navire, dans lequel le constructeur a pourtant embarqué son propre fils prend l’eau et commence à couler. L’impensable est arrivé : le Fils de Dieu lui-même est cloué sur une croix et meurt, Il se noie dans les profondeurs de la mort.

Me voici sur ce navire, pourtant tout près du fils, et nous coulons. Le bateau tout entier est englouti par les vagues. Face à l’impensable, les gens s’affolent, ils perdent confiance, se désolidarisent du fils. Quelle arnaque ! Peut-être n’était-ce pas vraiment le fils, ou en tout cas, pas le fils bien aimé ! De plus en plus d’hommes et de femmes sautent du navire qui coule et se jettent dans la mer tumultueuse pour y trouver une mort certaine. Je m’accroche, je suis tétanisé, je n’arrive pas à crier, sans doute suis-je mort, et pourtant je vois, j’observe : nous coulons, avec le fils.

Comment est-ce possible ? Comment le constructeur a-t-il pu prendre ce risque ? Nos destins sont liés, pour le meilleur et pour le pire, et c’est le pire qui arrive : l’humanité tout entière est engloutie par la mort, et le fils aussi, le fils en premier.


A vrai dire, nous aurions dû nous en douter. Quand Dieu envoie son Fils pour devenir l’un des nôtres, il vient sous la forme la plus fragile, celle d’un petit enfant vulnérable. Comment avons-nous pu croire qu’il était invincible, que rien ne pouvait lui arriver ? Dieu a lié son destin au nôtre, à travers son fils, jusque dans notre vulnérabilité, jusque dans notre mortalité. Après réflexion, cela paraît évident : tout ce qui naît doit mourir ! Un sauveur, qui nous est né, est forcément mortel.


A l’instant où nous touchons le fond de la mer, ou le navire heurte le sol rocailleux, une onde de choc traverse le navire. Est-ce une collision ? Un séisme ? Tout d’abord de manière imperceptible, puis de façon de plus en plus nette, je sens que le sol bouge. Tout est en mouvement, je perds mes repères, tout est chamboulé. Et puis soudain, je me trouve en haut d’une montagne. Autour de moi l’eau se retire. Là où se trouvait autrefois la terre ferme, s’étend désormais l’immensité des eaux, alors que les espaces recouverts par la mer se sont transformés en terre sèche. Tout ceux qui sont restés près du fils sont à présent sur cette terre nouvelle. Nous avons traversé les eaux de la mort. Rien qu’à l’idée que j’aurais pu rester sur cette terre, désormais engloutie sous les mers, me donne le frisson !


Dieu ne pouvait pas abandonner son fils, ni ceux qui se sont liés à lui. La bonne nouvelle de Noël est là : le Fils de Dieu partage notre destin, et nous partageons le sien, si seulement nous le voulons, si seulement nous le suivons. Son destin, le nôtre, passent par l’impensable, par l’échec et par la mort. La croix est là. Mais avec lui nous pouvons traverser les ravins de la mort. Accrochons-nous au Fils, quoi qu’il arrive, dans la Foi, dans l’Espérance, dans l’Amour. Amen

 

Le dimanche 19 décembre 2022, 4e dimanche de l'Avent

Par don Xandro


Sommes-nous prêts à recevoir le Sauveur qui vient

et à accueillir sa grâce ?

Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous prépare à Noël et nous propose de lever certains obstacles que nous pouvons encore rencontrer.


1/ Premier obstacle : la peur

Cet obstacle est celui d’Acaz – roi de Judée bien avant la venue du Christ - qui refusa de demander un signe au Seigneur, soi-disant pour ne pas mettre Dieu à l’épreuve. Mais sans doute, Acaz avait-il plutôt peur d’être déçu, préférant ne rien demander pour ne pas dépendre et ne rien attendre. De la même manière, peut-être sommes-nous tentés de ne rien demander au Seigneur, pour éviter une possible déception. Mais sous cette apparente piété se trouve en l’homme la peur d’être blessé, la résignation.

A quelques jours de Noël, il est grand temps de prendre conscience de cette blessure si elle est en nous et de trouver le courage de demander au Seigneur une grâce pour Noël. Dieu est fidèle, toutes les lectures d’aujourd’hui nous parlent de Dieu qui accomplit ses promesses, alors n’ayons pas peur de lui demander une grâce avec confiance et simplicité !


2/ Deuxième obstacle : la honte

Cet obstacle est celui de Joseph qui hésite à prendre Marie chez lui car elle est enceinte. Il nous est dit qu’il veut la renvoyer. Imaginait-il une infidélité de Marie ? Impossible ! Joseph savait que Marie était toute pure. Il est un homme juste, nous dit l’évangile. Dans le monde juif, l’homme juste est celui qui essaie de vivre selon la Loi de Dieu, ce trésor d’Israël, mais la Loi, nous dit saint Paul, ne fait que révéler que nous sommes incapables d’y obéir. Joseph, en homme juste avait conscience de son indignité et s’il a hésité à prendre Marie chez lui, c’est en réalité parce qu’il sentait bien qu’en elle se vivait un mystère divin, alors que lui était pécheur. L’ange le rassura : « N’aie pas peur de prendre Marie chez toi, l’enfant qu’elle attend vient de l’Esprit Saint », « il sauvera son peuple du péché », et donc il sauvera aussi Joseph de son péché.

Ce deuxième obstacle, c’est notre honte face à notre indignité et à nos manquements. Cette honte peut nous faire penser que nous ne sommes pas dignes de recevoir le Sauveur. De manière très concrète, cette honte peut nous empêcher d'aller nous confesser pour Noël ! Mais le Seigneur nous dit de ne pas avoir peur de l’accueillir dans nos vies. Alors, quels que soient nos péchés, n’hésitons pas à recourir à sa Miséricorde en allant nous confesser !


3/ Troisième obstacle : l’indifférence

Cet obstacle est celui de l’homme qui ne se sent pas concerné par la Nativité du Seigneur, ou qui refuse la grandeur de sa vocation se révélant à Noël, alors que saint Paul nous dit dans la deuxième lecture : « Vous êtes appelés à être des saints ». Une réaction très humaine peut nous faire dire que nous préférons laisser la sainteté aux autres et que nous nous contentons de ne faire de mal à personne.

Voilà le pire des obstacles, car il asphyxie la possibilité de la grâce, il empêche la réalisation de la vocation de l’homme, il le fait refuser le cadeau de Noël que Dieu veut lui faire. Mais l’évangile nous dit :


N’aie pas peur, ce n’est qu’un petit enfant.

La sainteté à laquelle tu es appelé vient sous la forme de cet enfant,

elle grandira progressivement, tout doucement en toi.

N’aie pas peur, car il n’est pas attendu de toi une sainteté adulte, toute faite.


En ce quatrième dimanche de l’Avent, demandons au Seigneur de nous enlever notre peur d’être déçu, de vaincre la honte de notre péché, d’éveiller en nous le désir de sainteté et d’accueillir cet enfant, le Messie, qui va ensuite grandir en grâce petit à petit en chacun de nous.

 

Le samedi 17 décembre 2022,

Pas don Xandro


À une semaine de Noël, tourner son regard vers saint Jean Baptiste, permet de prendre conscience de toute la grandeur de ce prophète. Jusqu’à Noël, il ne se passera pas un jour sans que les lectures ne se réfèrent à la naissance et à l’enfance de Jean Baptiste. Le premier chapitre de l’Evangile de Luc relate l’annonciation à Zacharie et la visite de Marie à Elisabeth. Ce passage permet de prendre conscience des titres de créance auxquels pouvaient prétendre ce prophète.


En effet, l’annonce de sa naissance a lieu dans le temple de Jérusalem et Jean Baptiste est descendant d’Aaron, le grand prêtre, par ses deux parents. Il est de lignée sacerdotale. L’ange dit à son père Zacharie : Celui que tu auras comme fils sera grand devant le Seigneur, tout comme l’Ange Gabriel annoncera à Marie que son enfant sera grand. Quand, à la naissance de Jean Baptiste, la langue de Zacharie se déliera miraculeusement après des mois de silence dus à son manque de foi, tous s’interrogent alors sur l’avenir de cet enfant car la main de Dieu était manifestement sur lui. Il est probable qu’on se demandait même s’il n’était pas le Messie.


Dès sa jeunesse, Jean Baptiste se retire au désert pour vivre une ascèse radicale ! Alors que Jésus mène une vie cachée comme charpentier à Nazareth. Les foules accourent vers Jean Baptiste, reconnaissant sa qualité d’homme de Dieu, de prophète du Très Haut. Tout comme le Christ au désert, Jean Baptiste a certainement été tenté par le démon, peut-être même lui suggérant qu’il était lui-même le Christ. Sa naissance miraculeuse, son ascendance sacerdotale, la puissance de sa prédication ; dans ce contexte, n’était-il pas normal de penser qu’il pouvait être le Messie ?


Mais Jean sait qu’il n’est que le précurseur. On ne peut qu’admirer, mais aussi se laisser toucher par : 1/ l’humilité de Jean Baptiste qui s’efface devant Jésus 2/ la fidélité à sa mission 3/ la fidélité aux Ecritures annonçant le Christ de la lignée de David et non pas d’Aaron.


Demandons à Jean Baptiste d’assumer notre mission et de reconnaître, comme lui, qu’il n’y a qu’un seul Sauveur Jésus le Christ Notre Seigneur.


Amen

 

Le 11 décembre 2022, dimanche de Gaudete

Pas don Régis


Même si cette cathédrale est dédiée à Notre-Dame, saint Jean Baptiste y est grandement vénéré et a une place particulière dans le cœur des amiénois. En effet, les hauts-reliefs qui ornent la clôture du chœur sont là pour nous rappeler sa vie et son Chef se trouve au trésor de la cathédrale. Cette année encore, du 17 décembre au 2 février, la relique sera exposée à la vénération des fidèles dans la chapelle saint Jean-du-Vœu.


Dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous entendons le passage où Jean Baptiste est en prison, car il a dénoncé le fait qu’Hérode prenne comme épouse Hérodiade, la femme de son frère. Cela lui valut d’avoir la tête coupée. Jean Baptiste est nommé comme le dernier des prophètes, car après lui vient le Christ. Comme tout prophète, il a pour mission, au nom de Dieu, de parler aux hommes de son temps, en dénonçant le mal, mais surtout en aidant les cœurs à se tourner vers Dieu pour l’accueillir. Jean Baptiste reçut une grâce toute particulière et fut sanctifié dès le sein de sa mère, lorsque Marie visita Elisabeth. Cette grâce, il la vécut pleinement, en baptisant Jésus, il eut au même moment le dévoilement de la Sainte Trinité devant lui. Les motions de l’Esprit saint lui permirent alors de dire : « Celui qui vient, cet homme, c’est l’Agneau de Dieu, c’est Lui qu’il faut suivre ».

Emprisonné, Jean Baptiste fait poser une question à Jésus par l’intermédiaire de ses disciples : « Es-tu Celui qui vient (qui n’est autre qu’un titre messianique), ou devons-nous en attendre un autre ? » Jean Baptiste aurait-il un doute ? De grands saints ont bien connu des épisodes de « nuit de la Foi » - cette nuée ténébreuse qui empêche de voir clairement ce qui a été perçu auparavant. Sans doute Jean Baptiste a-t-il besoin d’avoir la certitude que Jésus est vraiment le Messie pour s’enraciner dans la Foi. La réponse du Christ ne se fait pas attendre, Il dit à ses disciples : « Je suis Celui qui vient ». « Rapportez à Jean ce que je fais » . En effet, Jésus réalise les promesses d’Isaïe : Il rend la vue aux aveugles, évangélise les pauvres… Le Christ renvoie aux Ecritures afin de montrer qu’Il est vraiment en train de les réaliser. Nous aussi, il nous faut avoir une bonne connaissance de la Parole pour essayer de comprendre les paradoxes liées à la révélation de Dieu.


Le Messie est Celui qui vient dans la gloire, Celui que Jean Baptiste attendait, mais Il est aussi ce serviteur souffrant annoncé par Isaïe. Jésus va guérir, faire des miracles, attirer les foules et en même temps attiser l’hostilité des Pharisiens. Acclamé comme roi le jour des Rameaux, Il connaitra peu de temps après l’humiliation de la Croix. Avec une connaissance partielle de la Parole de Dieu, on pourrait ne s’arrêter qu’à un de ses aspects, et, si cela ne nous convient pas, mettre la Foi de côté !

La Foi suppose donc 1/de bien connaître la Parole de Dieu, 2/d’accepter qu’il y ait des paradoxes qui ne s’éclaircissent que si l’on approfondit sa Foi, et enfin 3/de comprendre que cette Foi peut nous mettre dans des situations difficiles, comme ce fut le cas de Jean Baptiste. Regardons nos propres situations : vivre en chrétien implique une forme de solitude et peut attirer les moqueries, car nos convictions vont à l’encontre des idées du monde. Il est possible alors d’avoir des sentiments contradictoires et de se poser des questions. Cet isolement, ces moqueries ne doivent pas nous éloigner de Dieu, mais au contraire nous en rapprocher en nous incitant à avoir davantage confiance en Lui.


Durant ce temps de l’Avent, lisons la Parole de Dieu, laissons-la pénétrer notre cœur, approfondissons cette attente du Christ pour reconnaître qu’il y a des paradoxes dans cette révélation et cet accomplissement, mais que Dieu vient jusqu’à nous pour que notre Foi grandisse, et qu’Il continue d’agir dans notre monde. Acceptons qu’en suivant le Christ nous puissions être isolés, mais que pour autant, Il est bien présent et que, si nous avons un regard de Foi profond, nous connaitrons la joie que Dieu nous promet dès maintenant. Alors, enracinons notre Foi en Celui qui vient, Il agit au milieu de nous, nous pouvons lui faire confiance !

 

Le 8 décembre 2022, Solennité de l'Immaculée Conception

Par don Antoine


Marie, modèle de sainteté et de salut pour chacun d’entre nous


La Vierge Marie mérite tous les honneurs car elle a été choisie par Dieu pour être la mère de son Fils. En tant que Mère de Dieu, il convenait qu’elle soit préparée par anticipation de la Grâce et qu’elle soit préservée du péché originel au moment de sa conception. Il s’agit d’une des conséquences de sa maternité divine et c’est ce que nous célébrons aujourd’hui en cette solennité de l’Immaculée Conception.


Ce dogme de l’Immaculée Conception a été promulgué assez récemment dans l’Eglise, en 1854, par le Pape Pie IX. La promulgation d’un dogme n’est pas l’invention d’une vérité nouvelle, mais l’attestation d’une vérité contenue depuis toujours dans la Révélation. Pour la préserver de toutes les attaques et de l’hérésie, cette vérité sera clairement définie afin que personne ne puisse la contester. La Vierge Marie elle-même a, en quelque sorte, ratifié la promulgation de ce dogme, en apparaissant à sainte Bernadette à Lourdes, sous le nom de l’Immaculée Conception.


C’est le Salut de son Fils qui a offert sa vie sur la Croix, est mort, est ressuscité, qui a sauvé par anticipation la Vierge Marie - car Dieu est au-dessus du temps. A ce titre-là, elle est un modèle de sainteté et de salut pour chacun d’entre nous.

L’homme est souillé par le péché originel et par son propre péché, mais nous pouvons vivre de la Grâce du Christ qui a offert sa vie pour pouvoir retrouver la pureté de notre âme, tout d’abord par le baptême, puis par la confession, où nous accueillons le mystère de notre rédemption de manière renouvelée, afin de rendre à notre âme sa sainteté, celle qui vient de Dieu.


La Vierge Marie n’a pas choisi d’être sainte, elle a accueilli cette sainteté que le Seigneur lui a donnée au moment même de sa conception. Elle s’est ensuite préservée librement du péché, et a accordé sa volonté à la volonté de Dieu.

Notre sainteté vient également de la puissance de Dieu. Le mystère de la sainteté n’est pas tant à acquérir qu’à recevoir. Pour recevoir la grâce du pardon, le Seigneur a voulu que le prêtre pardonne les péchés, au nom de Dieu, à celui qui se repent sincèrement d’avoir offensé un Dieu si bon et si aimable.


C’est une belle et grande chose que de vivre cette fête de l’Immaculée Conception au cœur de l’Avent, alors que nous sommes en tension vers la célébration du mystère du Salut. Préparons-nous à la venue de ce Dieu qui se fait homme, petit à petit ressemblons davantage à la Vierge Marie en recevant cette sainteté qui vient de Dieu et qui illumine notre âme.


Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, amen.

 

Le 4 décembre 2022, Par don François


Convertissez-vous, rendez droits ses sentiers et relevez la tête !


Frères et sœurs, dans l’Evangile de ce deuxième dimanche de l’Avent, saint Jean Baptiste nous sort de notre léthargie, de notre endormissement. Le violet des ornements nous rappelle que le temps de l’Avent commence par un temps de pénitence. Ce n’est pas encore le doux chant des anges que nous percevons, ou la vénération des bergers que nous rejoignons, c’est un appel à la conversion qui nous est donné d’entendre aujourd’hui. Oui, nous avons besoin d’être sauvés de notre péché ; sinon, quel serait le sens de la venue de Jésus, Sauveur, à Noël ?


Le mot « conversion » revient à trois reprises dans l’Évangile d’aujourd’hui. Il signifie littéralement de « se tourner vers », de changer de direction. Tandis que nous sommes tournés vers nous-mêmes, vers nos soucis ; Jean-Baptiste nous exhorte à nous tourner vers Dieu, qui lui-même nous tourne vers les autres. Ce mouvement de la conversion est tout le mouvement de la vie chrétienne ; il faut le reprendre sans cesse. C’est pour cela que nous avons besoin de l’Avent chaque année, afin de nous re-convertir, de nous re-tourner vers Lui.


Première étape de la conversion : voir notre péché

La conversion commence par la prise de conscience que nous sommes pécheurs. Si en ce début de l’Avent, nous percevons davantage ce qui nous lie, ce qui nous retient, ce qui nous rend esclaves, peut-être s’agit-il d’une grâce que le Seigneur nous fait ! En nous-mêmes résonne cet appel à la conversion : Arrête de penser tout le temps à toi, de combler ton vide intérieur par les écrans ; arrête de juger les autres, de médire, d’en vouloir à ton conjoint, de te disputer avec ton frère, de vouloir toujours plus ; arrête de ne vouloir compter que sur toi-même, de croire que le bonheur est dans la consommation !

Arrête d’avoir peur ; fais confiance !

Deuxième étape de la conversion : demander pardon

Reconnaissons notre péché envers nos frères, envers nous-mêmes, envers Dieu. Pour cela nous avons besoin du sacrement de la Miséricorde. Nous devons réaliser que le Salut n’est pas au-dedans de nous, mais que seul le Christ peut nous l’apporter. Nous entrerons alors dans l’Espérance de la conversion. Comme le prophète, nous pourrons dire : « Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi. »


Troisième étape de la conversion : s’en remettre à un plus fort que nous

En ce début du temps de l’Avent, entendons la voix prophétique de saint Jean Baptiste, lui qui est particulièrement à l’honneur dans notre cathédrale d’Amiens : reconnaissons notre péché, tournons-nous vers le Christ, demandons pardon à notre frère. En allant nous confesser avant Noël, nous obtiendrons la victoire grâce au Christ, lui qui est notre Sauveur.

Relevez la tête, le Royaume des Cieux est tout proche !

bottom of page