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Homélies de février

Le 26 février 2023

Par don Xandro


Une autre manière d’être Dieu, une autre manière d’être homme


Les 40 jours au désert suggèrent un ring de boxe où vont s’affronter le Fils de Dieu et le diable. En effet, l’histoire du monde peut être perçue comme un combat de boxe entre Dieu et le diable :

Premier round !

La première lecture tirée du livre de la Genèse nous relate le premier round gagné par le diable. Le serpent a réussi à séduire Adam et Eve, à les faire tomber, en jouant sur leur désir d’être comme des dieux, de devenir semblables à Dieu. C’est la chute du péché originel. Dans l’évangile, durant les 40 jours au désert, les deux adversaires, clairement identifiés, vont se réaffronter. Jésus y vient comme nouvel Adam, c’est ainsi que nous le présente saint Paul dans la deuxième lecture.


Voici l’objet du combat : vouloir être comme Dieu. Mais vouloir être comme Dieu alors qu’on est homme est ridicule. On dit que le ridicule ne tue pas, mais ce n’est pas toujours vrai ! Un enfant qui met des vêtements d’adulte est ridicule, mais c’est mignon. Un adulte qui a encore des prétentions hors de portée, est lui aussi ridicule, mais cette fois c’est triste, triste à mourir. Imaginons un homme ‘gringalet’ qui porte une armure de guerrier beaucoup trop lourde et trop grande pour lui et qui pense pouvoir battre ses adversaires. C’est ridicule, c’est triste et c’est mortel. La prétention d’Adam et Eve est mortelle.


Que signifie vouloir être comme Dieu ? Selon les philosophes, Dieu possède l’aséité, l’omniscience, l’omnipotence. Cela signifie que Dieu n’a pas d’origine, il n’est pas à partir d’un autre, mais à partir de soi, il est l’origine absolue, principe de tout, mesurant sans être mesuré. Dieu sait tout, Il peut tout, tout lui appartient.


Le premier Adam, qui voulait être comme Dieu, ne voulait dépendre de personne, il voulait posséder la connaissance du bien et du mal et devenir tout-puissant. Mais cela entraina sa chute. L’homme ne peut pas être ainsi, c’est hors de sa portée et le diable qui lui a fait miroiter une grandeur inatteignable l’a piégé.


Deuxième round !

Cette fois-ci, le diable va perdre le combat. D’ailleurs, on se demande s’il pensait vraiment pouvoir gagner ce combat, s’il pensait vraiment pouvoir entrainer Jésus, le Fils de Dieu, dans le péché, le faire chuter ? Sans doute, car il avait déjà réussi au premier round : n’oublions pas que selon la généalogie de Jésus dans l’évangile de Luc, Adam est Fils de Dieu. Et voici que se présente le nouvel Adam pour ce deuxième round. Mais le premier Adam, tout comme le diable, n’avait pas saisi ce que voulait dire en vérité être comme Dieu. Le désir était bon, mais l’image de Dieu était fausse. Adam n’avait pas perçu ce que signifiait être comme Dieu et c’est pour cela qu’il s’est fait piéger. Jésus vient nous révéler que l’on peut être Dieu, tout en étant Fils. Il y a une manière d’être Dieu qui ne correspond pas à l’image de Dieu que se font les philosophes. On peut être Dieu en étant Fils, c’est-à-dire en se recevant d’un autre, sans exercer une puissance miraculeuse et surhumaine (Jésus ne transforme pas les pierres en pain), sans tout savoir (Jésus ne sait pas le jour du Jugement), mais en adorant le Père. On peut être Dieu sans aséité, omnipotence et omniscience.


Aujourd’hui, dans ce désert, le Christ nous révèle que l’on peut être Dieu dans la pauvreté, l’humilité et l’obéissance, que l’on peut être divinisés, sans avoir à quitter notre condition humaine. Nous ne sommes pas obligés de mettre des vêtements trop grands, de prétendre à ce que l’on n’est pas. Jésus nous révèle une autre manière d’être Dieu, d’être comme Dieu, en devenant comme des enfants. Jésus nous montre qu’on peut être pleinement fils de Dieu dans l’humble adoration du Père, dans la confiance totale qui ne cherche pas à maitriser, qui se laisse guider par l’Esprit, qui ne met pas Dieu à l’épreuve.


Il est bon de vouloir être comme Dieu, mais à la manière dont Jésus nous le montre : un Dieu qui se fait pauvre, qui a faim, qui ne cherche pas à être invulnérable en se jetant du haut du pinacle sans se blesser. Le diable perd ce deuxième round, car il ne peut pas concevoir cette manière d’être Dieu, comme un fils, dans l’obéissance à la Parole, dans la confiance, dans l’humble acceptation de nos limites.


Alors bien sûr, dans d’autres passages du Nouveau Testament Jésus fait des miracles, Il sait ce qui est dans le cœur de l’homme, et saint Paul dit que tout lui appartient. Mais si Jésus a reçu des pouvoirs, possessions et savoirs, c’est uniquement en vue de sa mission, pour servir ses frères et sœurs, pour les arracher de la puissance du diable et les conduire vers la vraie divinité. Nous aussi, mettons ce que nous avons reçu au service de notre mission.

Durant ce temps du carême qui commence, pour être comme Dieu, il nous faut devenir enfants, être humbles, au service de notre prochain. Cela passe par la prière, par le refus de se montrer forts et invulnérables. Alors soyons ambitieux, ne cessons pas de vouloir être comme Dieu, mais à la manière du vrai Dieu, à la manière de la vraie humanité. Amen.


PS : le troisième round où le diable sera mis KO suivra dans 40 jours, ce sera la mort et la résurrection de Jésus, victoire définitive du nouvel Adam sur le tentateur.

 

Le 24 février 2023

Par don François


Le jeûne : se priver, pour aimer et donner davantage


​Le jeûne – que le Christ a lui-même vécu et auquel Il nous invite durant ce temps du carême - est une pratique que l’on retrouve dans de nombreuses traditions spirituelles. Il est intéressant de voir que, de nos jours, on trouve de nombreux encouragements à pratiquer le jeûne, y compris au plan thérapeutique. Quand le corps est déchargé du travail de digestion, il peut se concentrer sur d’autres tâches et cela peut avoir un effet régénérateur. Pratiquer le jeûne uniquement pour ces raisons-là ne serait pas chrétien. Le jeûne, pour avoir une signification spirituelle, doit être associé à un esprit de sacrifice offert à Dieu.


En effet, le jeûne n’est pas une fin en soi. Il a pour but de nous remettre en relation avec Dieu et les autres, comme il nous l’a été dit dans l’évangile du mercredi des Cendres. Le jeûne implique une maîtrise de soi, car parfois notre appétit peut nous emporter. Cela est particulièrement vrai dans nos sociétés d’abondance qui ne connaissent pas la faim. Le jeûne nous fait alors redécouvrir ce dont nous avons réellement besoin ; et certaines choses que nous pensions nécessaires deviennent superflues. Ainsi, cette pratique nous aide à nous recentrer sur l’essentiel et nous libère d’un certain nombre d’addictions.


« Les invités de la noce pouvaient-ils être en deuil pendant que l’époux est avec eux, mais des jours viendront où l’Epoux leur sera enlevé,

et alors ils jeuneront. »


Aujourd’hui, l’Evangile nous précise le sens du jeûne chrétien qui nous permet de nous exercer à une attente du retour du Christ ; en creusant ce désir, cette faim en nous. Il nous rappelle que ce que nous vivons ici-bas actuellement est temporaire dans notre existence, car un jour nous découvrirons au ciel Celui qui nous rassasiera : c’est le banquet céleste qui nous est donné par anticipation à la messe.

Nous sommes appelés à ressusciter avec notre corps : le jeûne, pour les chrétiens, n’est donc pas un mépris du corps. Rappeler cela évite tout volontarisme. En effet, le jeûne ne doit pas devenir trop rigoriste et aller jusqu’à abîmer nos capacités physiques. En nous mettant en état d’attente, le Seigneur corrige cette vision que l’on pourrait avoir.


​Enfin, le jeûne nous libère du temps et de l’énergie pour la prière. A nous de discerner pendant ce temps du carême comment nous pouvons jeûner. L’Eglise nous demande le jeûne le mercredi des Cendres et le vendredi Saint, avec également une abstinence de viande les vendredis de carême. L’Evangile nous signale le jeûne de nourriture car à l’époque nous n’étions pas dans une société de loisirs et de consommation. La seule chose dont on pouvait se priver était donc la nourriture, mais aujourd’hui de nombreuses pistes sont à exploiter concernant le jeûne (les écrans, la cigarette, les loisirs en général…)

​En ce début de carême, demandons au Seigneur de nous inspirer un jeûne qui lui plaise, qui lui soit agréable et nous approche de Lui et de nos frères. Amen.

 

Le 18 février 2023

Par don Xandro

La foi de l’Eglise se fonde sur la qualité des témoins


Nous avons entendu dans cette première lecture de la Lette aux Hébreux un hymne à la foi, cette foi sans laquelle on ne peut plaire à Dieu, cette foi qui nous obtient la justice.


L’Eglise distingue trois dimensions dans l’utilisation du verbe croire :

1/Croire une personne 2/Croire que Dieu existe 3/Croire en Dieu. Bien plus qu’un simple acte de confiance ou de notre intelligence, cette dernière dimension est la remise de notre vie entre les mains de Dieu.


La première étape, croire quelqu’un, suppose la confiance que nous mettons dans le témoignage de celui qui vient nous dire quelque chose que nous ne voyons pas nous-mêmes. L’Epitre aux Hébreux nous dit que la Foi, c’est ‘croire des réalités invisibles‘. Plus tôt dans la même Epitre, Jésus est appelé le témoin fiable. Ce premier sens du verbe croire est au fondement des autres, il est la base, et s’il n’est pas le tout de la foi, il est pourtant indispensable.

Dans l’Evangile, Pierre, Jacques et Jean font l’expérience de la Transfiguration qui leur permettra de fonder une confiance totale dans le fait que le Christ est le témoin de Dieu. Cela sera renforcé par leurs rencontres avec le Ressuscité. Les apôtres seront ensuite appelés à témoigner de ce qu’ils ont vu.

La Foi de l’Eglise est cette cascade de témoignages qui conduisent au Christ, cette foi se fonde sur la fiabilité des témoins. Les premiers apôtres ont donné leur vie pour le Christ, preuve qu’ils étaient fiables, ils ont entendu la voix du Ciel « Ecoutez-le, Celui-ci est mon Fils bien-aimé ».


Il y a 150 ans, à Lourdes, comme le jour de la Transfiguration, le Ciel s’est manifesté. Cette fois-ci c’est la Vierge Marie qui apparaît à sainte Bernadette, témoin fiable que nous fêtons aujourd’hui. Cette jeune sainte est restée fidèle dans son témoignage en répétant avec exactitude et constance les paroles de la Vierge, malgré les tentatives de soudoiement qu’elle a reçues.


En tant que chrétiens baptisés, il est important d’être des témoins fiables et crédibles de ce que nous annonçons, que nous avons vu ou expérimenté ; un aspect de cela est d’être d’une probité à toute épreuve, comme sainte Bernadette nous l’enseigne et en témoigne. Le retentissement de Lourdes est bien sûr lié à l’apparition de la Vierge Marie, mais aussi à la qualité du témoin que la Vierge a choisi. Amen.

 

Le 17 février 2023

Par don Xandro

Tout ce qui vient de Dieu concourt au Bien

Ce récit du chapitre 11 de la Genèse est sans doute l’un des plus fascinants de l’Ancien Testament. La construction de la Tour de Babel, dont la représentation est devenue une œuvre d’art, correspond à la fin de ce que l’on pourrait appeler la « pré-histoire biblique » - temps mythique où l’humanité tout entière est rassemblée dans la plaine de Mésopotamie et décide de construire une tour qui est censée rejoindre le Ciel.

La Bible précise que cet exploit est possible car tous les hommes sont unis comme un seul peuple, parlant une même langue, mais Dieu va confondre leur langage afin qu’ils n’entendent plus la langue les uns des autres et interrompent leur projet de rejoindre le ciel.

Ce qui est surprenant, c’est que Dieu détruit l’unité de l’humanité pour ensuite envoyer son Fils afin de rétablir cette unité perdue. Cet épisode peut être mis en parallèle avec la Chute d’Adam et Eve, où nous retrouvons un cadre similaire, Dieu punit, impose la mort (ou la division) aux hommes et envoie ensuite son Fils pour les sauver. Il est normal de se questionner.


Pourquoi Dieu agit-il ainsi ?

La clé de compréhension de tout ce que Dieu fait est qu’Il est bon et qu’Il nous aime. S’Il nous impose cette mort et cette division qui sont un mal, c’est pour notre bien, car tout ce qui vient de Dieu concourt au Bien !

Alors comment comprendre ce bien dans ce récit ?

Dieu impose des limites : celle de la durée de vie, de la puissance et du pouvoir des hommes, en semant la division pour son bien, car l’humanité se trompe de direction. En construisant la tour de Babel, l‘homme cherche son bonheur en lui-même et place toute son énergie en cela.

Bien sûr que nous sommes faits pour le Ciel, mais il y a derrière cette action une mécompréhension totale de ce que sera le Ciel. L’homme pense qu’il trouvera le bonheur dans l’expansion de lui-même, mais Dieu nous redit que notre bonheur se réalise dans l’amour que l’on donne et que l’on reçoit. En réalité, le Ciel s’éloigne de l’homme au fur et à mesure qu’il construit cette tour. Plus on cherche à obtenir l’amour par la force, plus il nous échappe ! Alors, nous avons besoin de ces limites qui nous feront comprendre, malgré nous, que nous ne pourrons trouver le bonheur qu’en acceptant que nous avons besoin de Dieu et de notre prochain.


« Celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera »,

nous dit le Christ.

Celui qui accepte de ne pas trouver son bonheur en lui-même, ni dans l’augmentation de lui-même, mais uniquement dans la rencontre, la relation et l’amour avec l’autre, seul celui-là peut obtenir le Ciel.

Alors rendons grâce au Seigneur qui nous a rendus limités, dépendants et mortels, ayant besoin des autres, car c’est le seul chemin vers le Ciel qui nous est donné.

Amen.

 

Le 15 février 2023,

Par don Antoine

Trois étapes dans notre vie spirituelle


Nous sommes habitués à des récits de miracles où le Christ, par un geste ou une parole, réalise instantanément la guérison du malade. Dans le miracle évoqué aujourd’hui, Jésus impose ses mains avec de la salive sur les yeux de l’aveugle qui ne retrouve pas immédiatement l’intégralité de sa vue. Si le Seigneur a voulu procéder par étapes cette fois-ci, ce n’est pas parce qu’Il était impuissant à guérir l’aveugle, mais parce qu’Il a souhaité que ce miracle nous aide à comprendre que notre vie spirituelle est elle aussi constituée de différentes étapes :


Etape 1 : L’aveuglement

L’aveuglement spirituel dont il est question correspond à notre état lorsque nous refusons de voir la Vérité de Dieu, lorsque nous refusons d’écouter sa Parole, lorsque nous sommes dans les ténèbres du péché, comme chassés du Paradis terrestre.

Mais le Seigneur ne veut pas que nous restions dans cet état. Il est toujours possible, même à cette étape-là, d’avoir le désir de voir clair, car nous savons que nous ne sommes pas faits pour les ténèbres et l’aveuglement. L’aveugle de l’Evangile a demandé à être emmené auprès de Jésus car il avait le désir de la foi. Il avait une attente vis-à-vis du Christ et se disait que son état devait évoluer.

Nous aussi, lorsque nous sommes dans l’illusion, dans le péché, laissons parler notre conscience qui nous dit que nous sommes dans les ténèbres, que nous avons besoin d’une conversion, et que le Seigneur peut nous sortir de cet état. Cette étape de guérison manifeste qu’il y a déjà une démarche d’accueil du Seigneur en nous.


Etape 2 : La démarche de conversion, l’étape de la Foi

Parfois notre vie est divisée, nous avons un attrait pour Dieu, nous voulons le suivre, mais malgré cela, nous sommes encore attachés à l’homme ancien qui est en nous. Alors, nous avons besoin de temps, afin que le processus de conversion se fasse, non pas parce que Dieu est impuissant à nous convertir immédiatement, mais parce qu’Il souhaite notre entière collaboration. Dieu veut que nous puissions librement accueillir notre salut. Pour cela, le Seigneur prend patience, Il attend que nous soyons prêts à cheminer et à aller de l’avant. Notre existence sur terre ne correspond pas encore à la pleine vision de Dieu, mais déjà dans la foi, nous pouvons discerner et progresser dans notre vie spirituelle.


Etape 3 : La pleine vision de Dieu, la plénitude du Ciel

Cette dernière étape de la pleine vison de Dieu est le but vers lequel nous tendons. La vie spirituelle qui se fait à la lumière du Seigneur nous permet d’évoluer vers Lui sans être dans l’illusion, et de vivre cette plénitude de la vie. Cette pleine vison, nous l’obtiendrons lorsque nous aurons traversé les ravins de la mort et que nous verrons Dieu face à face.


Aujourd’hui, demandons au Seigneur la grâce de savoir que nous sommes dans l’aveuglement, si nous le sommes, et de progresser dans notre vie spirituelle, pour obtenir un jour la plénitude au Ciel. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, amen.

 

Le 11 février 2023,

Par don François

Comme sainte Bernadette, faisons confiance à la Vierge Marie !


Les apparitions de Lourdes ont débuté le 11 février 1858 - d’où la raison de la fête de ce jour - et ont perduré jusqu’au 16 juillet de cette même année. Lourdes est l’actualisation, dans la vie d’une jeune fille nommée Bernadette, de ce renouveau de l’Evangile, de cette source de Miséricorde à laquelle peut-être beaucoup d’entre vous sont déjà allés se laver. Les 18 apparitions qui ont eu lieu sont l’histoire d’une rencontre, d’une amitié entre la Vierge Marie et la jeune Bernadette alors âgée de 14 ans.


Cette relation nous donne un enseignement pour nos propres relations interpersonnelles, en particulier avec les personnes les plus fragiles, pour qui nous prions particulièrement aujourd’hui. Par la foi, nous sommes appelés à avoir une sollicitude plus particulière pour ceux qui sont les plus petits d’entre nous « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait », dit le Christ.

Lorsqu’elle témoignera, Bernadette dira : « La Dame me regardait comme une personne ». Il nous faut tenir compte que cette jeune fille était issue d’une famille pauvre, rejetée par les gens du village à cause de la mauvaise réputation du père. Bernadette était moquée et bien peu considérée, alors elle fut touchée par ce regard de la Vierge.

Souffrante toute sa vie, elle mourut à 35 ans. En mauvaise santé, sa mère voulait lui interdire d’aller à la Grotte car le froid sévissait. Bien que déconsidérée, c’est bien cette jeune fille-là que la mère de Dieu choisit pour être sa voyante et sa messagère !


1er enseignement : la qualité du regard que l’on pose sur l’autre


Lorsque nous voulons entrer en relation avec nos proches, en particulier lorsqu’ils sont malades ou affaiblis, regardons-les bien comme des personnes !

Souvent nous pouvons entrer en relation de manière intéressée. Prenons comme modèle ce regard de Marie qui toucha le cœur de Bernadette !

Rappelons-nous que les premières apparitions de Lourdes sont des apparitions silencieuses, de simples échanges de regards et de sourires, qui ont le pouvoir d’ouvrir les portes d’une relation. Il faudra attendre la troisième rencontre pour que la Vierge parle à Bernadette.


2ème enseignement : l’engagement, la fidélité


Lors de la troisième apparition, la Vierge Marie demanda à sainte Bernadette de lui faire la grâce de venir à la Grotte durant 15 jours. Marie veut s’inscrire dans une relation durable avec elle. Par cette demande, il ne s’agit pas d’une exigence qu’elle lui fixe, mais d’une promesse qu’elle lui fait, celle d’être présente durant 15 jours.

Parfois, nous avons du mal à nous engager par peur de perdre notre liberté, mais, comme sainte Bernadette, faisons confiance à la Vierge Marie !


3ème enseignement : adopter le langage de l’autre


La troisième clé que nous donne Notre Dame de Lourdes pour nos relations interpersonnelles est d’avoir la délicatesse d’entrer dans le langage, la pensée, la vision du monde de l’autre.

La Vierge Marie s’est adressée à Bernadette dans sa propre langue, le patois local, le bigourdan « Que soy era Immaculada Councepciou ». Il est important de se demander quel est le langage de l’autre, et de ne pas plaquer nos propres théories.


Demandons à la Vierge Marie et à sainte Bernadette, de nous accompagner dans toutes nos relations humaines, qu’elles soient conjugales, familiales, professionnelles ou paroissiales.

Soyons capables de revêtir notre plus beau sourire. N’ayons pas peur de nous engager avec fidélité dans ces relations, en nous mettant toujours au niveau de l’autre, en l’accueillant tel qu’il est. Amen

 

Le 5 février 2023,

Par don François

Vous êtes la lumière du monde


Voyez les beaux vitraux de cette cathédrale qui transmettent la lumière du soleil ! Il en va de même pour les chrétiens dans le monde qui doivent transmettre la lumière de Dieu, la lumière de la Foi et de l’Espérance, sans laquelle notre monde serait dans les ténèbres. Nous ne sommes pas la source de la lumière, seul Dieu l’est. En revanche nous y sommes reliés par la prière, comme le rayon qui traverse le vitrail est relié au soleil.


Parfois dans nos vies, il peut y avoir comme une éclipse, les rayons sont comme obstrués et le soleil n’est plus visible à nos yeux. Peut-être ne ressentez-vous pas depuis des années la présence de Dieu ! Famille, couple, travail, tout s’éclipse, mais le soleil n’a pas disparu pour autant, il brille toujours même si vous ne le percevez plus.


Plus souvent que les éclipses, en Picardie, ce sont les nuages qui cachent le soleil. Rien de tel qu’un grand coup de vent, c’est le souffle de l’Esprit saint pour chasser le nuage de nos soucis, la brume de nos péchés qui prend toute la place, afin que la lumière de Dieu resplendisse à nouveau.


Parfois nous sommes comme des astres morts dont on voit encore la lumière mais qui en réalité ne brillent plus. Ce sont ceux qui ne prient plus, qui font semblant en se donnant une contenance, ainsi ils ne sont plus ce rayon de lumière qui relie le vitrail au soleil.


Chers frères et sœurs, cette lumière, cette énergie qui nous vient d’en-haut, que nous puisons chaque jour dans la prière est gratuite et infinie. Alors, écoutons cette parole du Seigneur qui s’adresse à chacun de nous aujourd’hui :


Toi, mon vitrail, peut être brisé ou noirci par la pollution,

ne cherche pas à séduire ou à briller par toi-même,

reçois ma lumière et transmets- là simplement.

Je suis le soleil, sois mon rayon, sois celui qui va diffuser ma lumière.

Tu as besoin de moi pour briller, comme moi j’ai besoin de toi.

Ne cherche pas à construire une cathédrale, ou tout autre édifice

si c’est pour vivre dans les ténèbres.

Construis de grands vitraux dans ta vie,

laisse passer largement ma lumière en toi !

A quoi sert ta vie si tu ne pries pas, si tu ne laisses pas passer cette lumière ?

Je veux que tu brilles dans ta famille, dans l’Eglise,

dans le monde qui en a tant besoin.

Sois la lumière du monde ! Amen


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