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Laissant tout, ils le suivirent

Les évangélistes nous rapportent tous la radicalité avec laquelle les premiers apôtres ont suivi Jésus après la rencontre où ils ont entendu son appel. Il faut essayer d'imaginer la puissance de cette expérience fondatrice, pour toujours mieux relire la nôtre. C’est une rencontre à deux facettes : les disciples sont, au premier mouvement, tentés de maintenir une distance physique avec Jésus, effrayés qu'ils sont de voir la distance morale, entre la sainteté et la puissance divine qui émane de Jésus et la pauvreté de leurs humanités pécheresses. Et en même temps ils sont profondément séduits, ce qui fait qu’à l'appel du Seigneur, ils sont capables de le suivre, non pas partiellement, mais totalement et spontanément.

Si nous voulons vivre nous aussi cette expérience, laissons-nous illuminer par cette double expérience. D’abord, celle du grand écart entre notre condition, marquée par le péché, et le Seigneur qui nous appelle. Et ensuite cette deuxième expérience qui est d'entendre l'appel du Seigneur, de nous savoir percés à jour, connus par lui. Nous pourrions avoir peur de le regarder en face, parce que le Seigneur nous appelle… mais cette peur ne dure pas quand nous découvrons que c’est lui qui n’a pas peur de nous appeler à vivre non seulement une proximité, mais une intimité avec lui.

Encore une fois, nous sommes invités à redécouvrir ce contraste dans cette réponse que nous proclamons à la messe : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et mon âme sera guérie ». À la fois, nous reconnaissons l'abîme qui nous sépare de la sainteté, recherchée par nos propres forces, mais aussi que cet abîme est surmontable, parce que le Seigneur vient jusqu'à nous, et de l'intérieur il vient nous sauver, nous guérir, nous rendre semblables à lui. Et laissant tout, nous allons à sa rencontre !

Don Charles-Marie



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