Cette question est un peu provocante, mais il faut peut-être reconnaître que nous nous tournons plus « facilement » vers le Seigneur à certaines occasions. Par exemple, pendant l’Avent, nous prions pour accueillir le Sauveur à Noël, pendant le Carême, nous prions pour nous convertir. Ou encore, lorsque nous portons une intention particulière, qui peut être douloureuse, comme un deuil.
Pourtant, saint Luc nous exhorte à « prier en tout temps » (Luc 21, 36). On pourrait se dire, en tout cas je me suis souvent dit : « qu’est-ce que je peux bien raconter au Seigneur tous les jours ? ». C’est peut-être prendre le problème à l’envers.
La prière vise d’abord à entretenir une relation, et on peut presque se risquer à dire que le Seigneur préfère la fidélité et la régularité à la durée et à l’intensité.
Beaucoup de choses se jouent dans cette relation intérieure ordinaire, quotidienne, avec le Seigneur, malgré ou plutôt avec nos faiblesses et nos distractions. Le premier acteur de la prière est bien l’Esprit Saint qui agit dans notre cœur !
Ensuite, il y a plein de manières de prier selon notre désir : l’adoration, réciter le chapelet, méditer un passage de l’Ecriture, etc.
Quelles que soient la forme et la durée, il est important pour un chrétien de prier tous les jours pour rester ferme dans la foi et recevoir la grâce que le Christ veut nous donner.
Comment faire pour prier ?
Se laisser faire !
Nous avons vu la semaine dernière pourquoi prier en temps ordinaire : pour entretenir cette relation personnelle avec le Seigneur. Cela dit, nous pouvons avoir le désir de prier et nous pouvons surtout nous retrouver démunis. Comment trouver le temps ? Que dire dans la prière ? Que faire face aux distractions ?
Pour se rassurer sur ces points, il faut lire l’épître aux Romains (Rm 8, 26) : « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut ». Finalement, la prière est quelque chose de « simple » : il faut se laisser faire et laisser l’Esprit Saint agir dans notre cœur. Quelle que soit la « forme » de la prière (l’oraison ou l’adoration, la méditation d’une parole de l’Ecriture où l'on se représente la scène ou encore le chant de louange lors d’un office), le Seigneur est présent et Il agit en notre cœur. Notre seul objectif est de mettre tout notre cœur pour nous mettre en présence du Seigneur et Lui demander comme les Apôtres : « Seigneur, apprends-nous à prier » (Lc 11, 1).
Pierre-Augustin, séminariste
On n'adore que Dieu !
Nous connaissons bien cette phrase, qui nous a peut-être déjà été adressée, après avoir dit par exemple : « j’adore le chocolat ». L’usage de ce mot est très large aujourd’hui, mais à l’origine, il était effectivement réservé à Dieu. En effet, l’adoration désigne la juste attitude de l’homme face à Dieu : celle de la créature qui se prosterne devant son Créateur, et qui reconnaît sa petitesse. Il s’agit d’ailleurs d’un commandement de Dieu : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu ».
Au XIIIème siècle, apparaît la dévotion de l’adoration eucharistique, qui exprime cette attitude de prosternement devant le Saint Sacrement, présence réelle de Jésus-Christ. Dieu se cache sous l’apparence de cette hostie. L’adoration consiste ainsi à se mettre en présence du Christ et à s’unir à son action de grâce vers son Père. C’est pourquoi l’adoration renvoie toujours à la messe, au cours de laquelle le Christ se donne en sacrifice. L’enjeu principal lors de l’adoration est de se laisser regarder par le Christ, puisque c’est Lui qui se donne à nous en premier, comme nous le dit le paysan que rencontre le curé d’Ars dans son église : « je Le regarde et Il me regarde ».
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