Enfant, il vous est sans doute arrivé de dire : « j’adore le chocolat ». Alors vous vous souvenez peut-être avoir entendu cette réponse : « on n’adore que Dieu ». En effet, seul Dieu peut recevoir l’adoration, puisqu’il est le seul créateur, le seul auteur de la vie. Lors des tentations au désert, lorsque Satan demande à Jésus de l’adorer, ce dernier lui rétorque en citant le premier des dix commandements : « Il est écrit : c’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte » (Matthieu 4, 10).
Aller à l’adoration, c’est reconnaître que Dieu est le seul maître de ma vie ; que je veux lui donner la première place ; que je ne veux pas soumettre ma vie à d’autres forces ; que la valeur infinie de ma personne ne dépend pas du regard des autres, mais du regard que Dieu pose sur moi de toute éternité.
Comment me convertir ?
Le tourbillon de nos pensées est tel que nous devons aider notre corps et notre esprit à « entrer en adoration ». Des gestes concrets manifestent la priorité que je veux donner à Dieu dans ma vie : couper mon téléphone ; entrer en silence ; faire une génuflexion ou une inclination profonde ; un grand, lent et beau signe de croix…
Dans l’adoration, je passe ainsi du virtuel au réel, de l’apparence à la présence. Sollicités, voire agressés par des heures sur internet ou devant la télévision, nous stockons dans nos mémoires des tas d’images qui encombrent notre cœur. Nous gardons aussi dans nos esprits des paroles de malédictions qui paralysent l’amour, engendrent la colère, la révolte, le désir de vengeance.
Dans l’adoration, Jésus agit par son Esprit. Il pénètre nos âmes, guérit nos yeux, nos cœurs, nos langues… Tout cela se passe dans le silence, avec les yeux de la foi, dans un échange de regards amoureux.
Comment convertir mon regard?
Dans l’adoration eucharistique, notre premier regard est celui de la créature vers son créateur. Nous contemplons Celui qui nous aime le premier, Celui qui est l’Amour éternel, sans commencement ni fin, sans limite, désintéressé. Si l’initiative de l’amour vient de Dieu, il serait même plus juste de dire que, dans l’adoration, nous nous laissons regarder. Il n’y a rien à faire, rien à dire. Seule est active notre foi. Nous sommes devant Celui qui est l’origine et le terme de notre existence : nous venons de Lui, nous allons vers Lui.
Notre second regard est pour Celui qui se donne lui-même, devant nous : Jésus-Christ, l’Amour en personne. Seul l’Esprit-Saint peut nous faire reconnaître cette présence. Voilà pourquoi l’adoration nous met en présence de toute la Trinité, agissante, divinisante, béatifiante.
Don François