Quand est passée la mi-carême et que pointent les lueurs de Pâques, le dimanche de Laetare (dimanche de la joie) nous appelle à relever la tête et à nous réjouir : le sombre violet du carême s’éclaircit en rose… Jérusalem n’est plus très loin ! Mais n’y a-t-il pas quelque chose d’indécent à parler de joie alors que tant de personnes traversent des difficultés ? Eh bien oui, plus que jamais, il faut parler de la joie… et en vivre !
J’ai eu dernièrement l’occasion de rendre visite à une amie qui se sait condamnée à très court terme par un cancer. Autour d’elle, tous sont effondrés, et c’est bien normal. Mais elle est dans une profonde paix intérieure et même, dans la joie ! « Le Seigneur me fait une grâce immense : il me laisse le temps de dire au revoir à tous ceux que j’aime ; il me permet de bien préparer ma mort… N’est-ce pas le plus important dans la vie ? »
La joie chrétienne n’est pas une joie psychologique. Beaucoup de malades ou de prisonniers ont pu la connaître dans des circonstances très douloureuses ou alors même qu’ils étaient privés de tout espoir humain. En effet, la véritable joie vient d’abord de la foi. Elle résonne en nous comme un appel : « Réjouis-toi ! Quelle que soit ta situation présente, tu es aimé de Dieu ; tu es citoyen des Cieux ! » Choisir d’être dans la joie, ce n’est donc pas se forcer à sourire « en serrant les dents » ; c’est poser un regard de foi sur moi-même et croire en mon appel à la sainteté ; c’est croire que ma vie est faite pour me donner et pour aimer.
Don François
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